Le pouvoir du féminisme.

Même si je n’ai pas l’ambition de changer le monde, voir la manosphère grandir m’a fait me demander si nos croyances deviennent « mainstream ». Est-il possible qu’un jour, les idées des masculinistes et les valeurs défendues par les militants pour les droits des hommes supplanteront les valeurs féministes et qu’ensemble, ces hommes répareront les conséquences néfastes qu’a eu le féminisme sur nos sociétés ? 

J’ai regardé des sites et des blogs féministes, en essayant d’estimer leur trafic et leur nombre de visiteurs, quand je pouvais y parvenir. Je vais vous épargner cet effort : la sphère féministe est formidable. La manosphère a moins de 100 blogs, avec un trafic pour le moins modeste, mais il y a des milliers d’utilisateurs / de visiteurs. « Jezebel » à lui seul reçoit plus de visites que nous tous réunis. 

Les féministes ont de leur côté 99 % des femmes. Les féministes ont de leur côté tous les mâles Beta et les chevaliers blancs, qui à eux seuls sont en surnombre par rapport à nous, avec un ratio de 1 contre 10. Les féministes ont de leur côté les gays et les transsexuels. Même lorsque vous sortez du domaine de l’Internet, les féministes ont infecté l’enseignement supérieur, le gouvernement et les médias. Non seulement les féministes ont un pouvoir presque illimité pour pousser leur programme anti-homme, mais ils ont littéralement des millions de sbires qui diffusent leur message. J’estime qu’il y a moins de 100 000 hommes en Amérique qui savent ce qu’est « la pilule rouge ». Nous sommes fondamentalement des extrémistes. 

Si c’était une vraie guerre, il faudrait courir dans les montagnes et recourir à la guérilla en raison de la taille de leur armée, mais ce n’est pas une guerre. On ne les combat pas. Bien que nous devions les surveiller constamment, tout effort pour les détruire est finalement un effort futile. La société n’est pas prête pour voir le retour du règne des hommes. Si vous essayez de forcer ce processus, vous obtiendrez peu de gains. Je pourrais consacrer ma vie à changer l’Amérique, en créant un million de guerrier dédié à la Culture, mais j’échouerai quand même à la fin. À moins que vous n’essayiez de cibler une législation spécifique ou de faire tomber les féministes les plus flagrantes, la guerre est une méthode moins utile pour nous, cherchons plutôt à travailler sur nous-mêmes.

Cela me fait mal d’admettre que les féministes ont réussi leur révolution. Elles avaient une longue liste de changement qu’elles voulaient mettre en œuvre, et elles ont tout accompli, pendant que les hommes de notre génération se sentent encore abasourdis et impuissants. Mais il y a quelque chose qu’elles ne pourront jamais nous enlever : le pouvoir du choix. Il est possible de faire des choix qui permettent d’éviter de subir les conséquences de leur révolution et de ses effets. Vous pouvez choisir d’acheter des produits qui se moquent des hommes dans les publicités. Vous pouvez choisir la femme que vous draguez, et si oui ou non, vous acceptez des comportements abusifs de sa part. Vous pouvez choisir d’aller dans une université qui dispose de cours dispensés pas des féministes radicales. Vous pouvez même choisir de vivre dans des pays qui ne sont pas des bastions féministes.

Pour moi, ces choix ont déjà été faits. Au cours des deux dernières années, à l’exception de cinq mois en Scandinavie et d’un mois passé en Amérique, je n’ai pas été exposée à des femmes féministes qui ont une haine profonde des hommes, et dans les rares occasions où j’en rencontre une, j’arrête tout simplement de leur parler. C’est aussi simple que ça. Ma seule exposition au féminisme, c’est en ligne, dans ce que je suis en train de lire ici ou là, et dans ce cas, je ne ressens pas de colère, mais une profonde sympathie pour les hommes qui doivent encore interagir avec ce type de femmes. 

Si l’on considère l’hypothèse en vertu de laquelle le féminisme contient des mensonges, et que la manosphère contient des vérités, cela nous conduit à une question : devrions-nous activement faire entrer d’autres hommes dans notre « club » ? Devrions exposer nos enseignements aux hommes, pour les aider à obtenir ce qu’ils veulent dans une société qui est entièrement établie contre eux ? Je réponds : non. Ce serait comme d’enseigner le jeu à un homme qui n’a pas encore touché le fond. Il y aura une partie de lui qui sait que c’est ce qu’il devrait apprendre, mais il n’est pas encore suffisamment frustré ou assez en colère pour accepter un nouveau système de croyance. Il fermera les yeux et secouera la tête comme un enfant refusant de prendre ses médicaments.

Si un homme Beta qui passe son temps à orbiter autour des femmes reçoit un compliment et/ou un câlin, il sera certain que sa stratégie lui permettra, dans les dix prochaines années, de recevoir du sexe, il ne refusera d’abandonner soudainement son système de croyances (jusqu’à ce qu’il atteigne ses 30 ans et réalise qu’il est toujours vierge). Si un homme pense qu’il est établi dans un mariage heureux, il ne se souciera pas des droits des hommes (jusqu’à ce qu’il perde tout en cas de divorce, et qu’il perdre même ce qui a le plus de valeur à ses yeux : la garde de ses enfants). Je dis d’oublier le féminisme et de ne pas vous préoccuper des hommes qui se soucient des tampons des femmes. Laissez-les détruire la société. Avec des milliers d’hommes qui sont déjà membres de la manosphère, notre énergie est mieux dépensée à nous aider les uns les autres plutôt qu’à changer le monde. La vérité est que les féministes ont déjà gagné. Le mieux que nous puissions faire, c’est de trouver notre propre bonheur. 


Source : « THE POWER OF FEMINISM » publié par Roosh Valizadeh le 10 novembre 2012.

Illustration : Radomir Jordanovic.