Note : le « gardiennage humain » (« mate guarding ») désigne les comportements employés par les hommes et les femmes dans le but de maintenir les possibilités de reproduction et l’accès sexuel à un partenaire. Cela implique de décourager le partenaire actuel d’abandonner la relation tout en éloignant les rivaux intrasexuels.
Une semaine de plus, et un autre article fantastique de plus venant de « Château ». J’ai trouvé cet article particulièrement intéressant parce que l’étude (réalisée une fois de plus par notre ami le docteur Martie Haselton) confirme pratiquement tout ce que j’ai développé dans l’article « les menstruations de votre copine ». Cet article résume en des termes non-équivoques ce que je détaillais moi-même sur la façon dont les femmes, lorsqu’elles sont dans la phase folliculaire (prolifération) de leurs règles, deviennent sexuellement plus excitées par les hommes qui présentent des traits physiques et des indices comportementaux Alpha.
Cependant, Heartiste, dans son article, et le docteur Haselton, dans son étude, vont un peu plus loin dans leurs analyses que la simple observation des indices d’excitation Alphas. Ils montrent également l’aversion observable des femmes (dégoût) par rapport aux indices physiques et comportementaux Beta, pendant cette même phase de fertilité.
La recherche montre qu’à leur période la plus fertile, ces femmes (qui sont en couples avec des Betas) sont moins susceptibles de se sentir proches de leur partenaire et plus susceptibles de trouver à redire à leur comportement, par rapport aux femmes qui sont en couples avec des hommes « plus sexuellement souhaitables » (Alpha).
« Une femme évalue sa relation différemment à différents moments de son cycle, et son évaluation semble être colorée par la façon dont elle perçoit sexuellement son partenaire », a déclaré Martie Haselton, professeur de psychologie et d’études de communication à l’UCLA et auteur principale de l’étude.
Grâce à une série d’études de haut niveau, le laboratoire de Haselton a révélé des changements révélateurs qui ont lieu dans le comportement des femmes pendant l’ovulation. Peut-être dans le but d’augmenter les chances d’attirer des partenaires d’accouplement appropriés, ces comportements comprennent : une tendance à s’habiller mieux, et à parler d’une voix plus élevée (en termes de fréquence), plus féminine et – dans un mécanisme potentiel d’évitement de la consanguinité – de s’abstenir de tout contact avec des parents masculins. En outre, le laboratoire a constaté que les femmes dont les compagnons sont moins sexy et masculins ont tendance à être plus attirés par d’autres hommes au cours de ces quelques jours fertiles menant à l’ovulation.
Les chercheurs ont constaté que les femmes en couple avec des hommes moins attirants sexuellement étaient significativement plus susceptibles de trouver des défauts à leurs partenaires et, encore une fois, ces femmes se sentent moins proches de leurs partenaires pendant la période de haute fécondité par rapport à la période de faible fécondité. Les femmes qui ont évalué leurs compagnons comme étant plus sexuellement attrayant, en attendant, n’ont pas montré ces changements et ont plutôt rapporté être plus satisfaites de leur relation pendant leur période de fertilité élevée par rapport à leur période de faible fertilité. [c’est moi qui souligne].
J’ai parlé de tout cela dans l’article « les menstruations de votre copine », cependant, Heartiste m’a donné de nouvelles pistes de réflexion :
Quand la femme d’un homme est « bitchy », le problème, c’est lui, mais pas de la façon dont la plupart des hommes ne le penseraient. La plupart des hommes auront rapidement recours au mode de supplication Beta de base pour apaiser leur femme, pensant, à tort, que leurs femmes se conduisent mal parce qu’elles n’ont pas obtenu assez de signe d’engagement et de soutien de la part de leurs partenaires. Et qui pourrait blâmer ces hommes d’avoir pensé à ça ? Lorsque les femmes se plaignent, elles sortes leurs reproches-du-moment à leurs hommes, et ces accusations prennent généralement la forme de lamentations basiques et conventionnelles qu’elles ont apprises de leurs thérapeutes.
« Tu ne t’intéresse pas à moi », « Tu n’écoutes jamais », « Tu ne soutiens pas ce mariage comme je le fais », « Tu as oublié d’aller faire les courses, combien de fois dois-je te le rappeler ? ».
Ainsi, ces hommes Beta se mettent raisonnablement à se soucier davantage de la relation, ils écoutent plus longtemps, ils soutiennent encore mieux leurs femmes, et ils achètent suffisamment de produits pendant les courses pour remplir les frigos de plusieurs ménages. Ces hommes se disent : « C’est ce qu’elle prétend vouloir, donc je vais lui donner ce qu’elle demande. Et ainsi, elle se montrera gentille avec moi comme elle l’était la semaine dernière ».
En attendant, le mâle Alpha est maintenant dans sa cinquième année de relation, dans le cadre de laquelle il oublie tout le temps d’aller faire les courses, et son amante n’a pas râler une seule fois à ce sujet.
Le comportement subconscient de l’homme Beta auquel Heartiste fait allusion, c’est exactement ce que je qualifierai de « gardiennage humain ». L’apaisement, la supplication, la sensibilité, etc… sont l’ensemble des comportements par défaut classiques auxquels les hommes bêta auront recours afin de résoudre le « problème » de l’insatisfaction apparente de leur femme à leur égard. Vous voyez, l’homme avec un état d’esprit Beta croit sincèrement que le jeu de séduction de l’homme Beta est sa meilleure force dans l’attraction avec les femmes. Donc, quand quelque chose ne va pas avec son précieux petit flocon de neige, il va par recourir par défaut à son comportement d’homme Beta.
Plus l’homme sera un homme Beta, plus il aura tendance à recourir au « gardiennage humain ».
Je me rends compte qu’il s’agit d’une déclaration très audacieuse, mais à en juger par les principes de sélection sexuelle et par la façon dont la biologie des femmes a évolué pour mieux affecter leur l’hypergamie innée et sexuellement pluraliste, il n’y a que les hommes Betas moins sexuellement attirant et excitant qui auraient eu besoin d’évoluer psychologiquement en développant le schéma mental du « gardiennage humain », pour protéger leur investissement biologique avec des femmes hypergames.
En outre, les hommes organiquement plus Alpha seraient récompensés non seulement avec la fidélité relationnelle (de peur de perdre l’optimisation hypergamique qu’il représente pour une femme), mais aussi sexuellement, en raison de l’excitation naturelle des femmes envers eux au cours de leur phase de fertilité. Vous pourriez également constater que les hommes à prédominance Alpha serait moins enclins au gardiennage humain puisque leur sélection sexuelle et leur fréquence d’accouplement serait plus grande que celle des hommes principalement Beta, mais ceci est également aggravé par l’excitation biologique des femmes et la récompense sexuelle Alpha telle qu’elles sont dictées par le cycle menstruel.
Résultat final ? L’environnement aurait façonné les hommes Alphas de telle sorte à ce que ceux-ci ne développent pas de stratégie de gardiennage humain tandis que les hommes Betas ont évolués afin de s’adapter davantage au pluralisme sexuel des femmes (le fait d’être cocu).
Contraintes Beta.
Dans l’article « Madame Hyde », j’avais cité une autre étude du docteur Martie Haselton (extrait de « pourquoi la musculature est sexy ? ») :
Selon la théorie du pluralisme stratégique (Gangestad et Simpson, 2000), les hommes ont évolué pour poursuivre des stratégies de reproduction qui dépendent de leur valeur sur le marché sexuel. Les hommes les plus attirants accumulent des avantages reproducteurs en passant plus de temps à chercher des partenaires d’accouplement multiples et en passant relativement moins de temps à s’investir dans la progéniture. En revanche, l’effort reproductif des hommes moins attrayants, qui n’ont pas les mêmes possibilités d’accouplement, est mieux alloué à s’investir massivement dans leurs compagnes et leurs descendants et à passer relativement moins de temps à chercher des compagnes supplémentaires.
Du point de vue de la femme, l’idéal est d’attirer un partenaire qui donne à la fois des avantages d’investissement à long terme et des avantages génétiques. Cependant, toutes les femmes ne seront pas en mesure d’attirer des compagnons d’investissement à long terme qui affichent également des indices de bonne génétique héritables. Par conséquent, les femmes font face à des compromis dans le choix de leurs compagnons parce qu’elles peuvent être forcées de choisir entre des hommes affichant des indicateurs de bonne condition physique ou ceux qui aideront à soigner leur progéniture et à être de bons compagnons à long terme (Gangestad et Simpson, 2000). La prédiction la plus simple qui en suit est que les femmes à la recherche de compagnons à court terme, lorsque la seule contribution de l’homme à la progéniture est génétique, devraient préférer la musculature, plus que les femmes à la recherche de compagnons à long terme.
En utilisant la théorie du pluralisme sexuel des femmes comme guide, nous pouvons voir comment le comportement de gardiennage humain est une évolution psychologique, fruit de la nécessité, chez les hommes Beta. Alors que les femmes (dans le passé) pouvaient avoir à faire face à des compromis dans le choix entre génétique et approvisionnement, les vœux de fidélité ne font pas grand-chose pour étouffer son excitation pour l’Alpha quand elle est dans la phase « proliférante » de son cycle. En fait, je dirais que l’avènement de la monogamie et du mariage monogame lui-même est une stratégie de gardiennage humain, mise en place dans l’intérêt de tous les hommes Betas (la grande majorité des hommes).
Afin de terminer sur une note positive, je pense qu’il est important de rappeler que par l’apprentissage du jeu de séduction, par l’amélioration physique et éducative, les hommes qui ont pris la pilule rouge ne sont pas condamnés à suivre le pluralisme sexuel des femmes et à en être les victimes. En fait, cette théorie du « gardiennage humain » ne définit que les éventualités qui peuvent se produire dans le marché sexuel – ce n’est pas déterministe, c’est probabiliste. Cela ne signifie pas qu’un homme ne peux pas se transformer en Alpha contextuel.
Source : « Mate Guarding » publié par Rollo Tomassi le 1er novembre 2012.
Illustration : Ba Phi.