Étude de cas – la lamentation d’Adam.

Le dialogue suivant provient d’une consultation récente (publiée avec permission) d’un jeune homme, Adam, qui vient de prendre la pilule rouge après une rupture. Je vais laisser ses citations raconter l’histoire :

Ma petite amie a rompu avec moi le mois dernier en raison de son désir de « se trouver elle-même » et de ses raisons qu’elle s’est imposée à elle-même pour rester célibataire (elle vient d’avoir 22 ans et je viens d’avoir 24 ans).

La première considération que je vais faire, c’est de dire que vous êtes tous les deux beaucoup trop jeunes pour une relation monogame. La vingtaine devrait être une période d’apprentissage pour les deux sexes. Malheureusement, les hommes n’aiment pas entendre les jeunes filles leur dire cela, parce qu’ils ont en tête cette notion romantique idéalisée en vertu de laquelle une relation à long terme est un but de vie à atteindre au plus vite, mais la vérité, c’est qu’une relation à long terme dans cette période de la vie d’un homme, la vingtaine, est plus souvent un obstacle à sa maturation. 

Ce dont les jeunes hommes élevés dans les idéaux romantiques « Disney » ne tiennent pas compte, c’est qu’une relation mature à long terme exige des responsabilités qui limitent le potentiel d’un jeune homme et le paralysent dans les premières années de sa vie. Ce sont les années qui devraient être consacrées aux ambitions et aux passions qui mèneront à la réussite financière et personnelle (c’est-à-dire les études, la carrière, etc.) et qui contribueront à son pic de valeur sur le marché sexuel, plus tard dans sa vie.

Trop d’hommes se lamentent plus tard dans la vie, disant qu’ils auraient dû faire plus et mieux dans ces années, en préparant leurs propres succès, plutôt que de resté coincés dans des relations sans issues. Ils se lamentent en pensant à ce que leur vie aurait pu être, une fois qu’ils se rendent compte que la maturation de leur pic de valeur sexuel se produit après le pic de valeur des femmes. Le temps et la liberté de manœuvrer dans vos propres intérêts, ce sont les ressources les plus précieuses pour un homme. En tant qu’homme de l’autre côté, je peux vous dire qu’il y a peu de choses matérielles dont j’ai besoin pour l’instant, je désire surtout du temps pour moi et mes passions, ce qui doit être constamment ajusté par ma carrière, ma femme, ma fille, mon temps de trajet dans la circulation, etc… le temps, c’est la chose la plus précieuse à laquelle je peux penser. Le fait de convaincre les jeunes hommes qu’ils doivent abandonner leur propre indépendance volontairement pour s’assurer l’intimité d’une femme, voilà l’un des plus grands crimes perpétrés sur les hommes par une société féminisée et romancée.

Comprenez également que votre ex traverse également une phase similaire. Entre 18 et 26 ans environ, les femmes apprennent à évaluer leurs options hypergames. J’appelle cela les « années de fête » pour les jeunes femmes attrayantes. Généralement, cette période inclut l’université, mais c’est pendant cette période que les femmes explorent les avantages qui leur sont offerts par leur pic de valeur sur le marché sexuel et par leur beauté.

La dure vérité est que la plupart des femmes, à un certain niveau, comprennent que cette période représente le sommet de leur sexualité et de leur attrait, et que c’est leur meilleure chance d’explorer le sexe et les relations, sans considération limitatives concernant les conditions qu’elles exigent en échange de leur intimité. Toutes les femmes ont une compréhension innée que plus elles vieillissent, moins elles deviennent « sexuellement commercialisables ».

Cela frustre les jeunes hommes (en particulier les hommes Beta encore branché à la matrice, qui ont intériorisé l’idée qu’une relation à long terme avec une femme est un objectif de vie) jusqu’à ce qu’ils en viennent à la réalisation que plus un homme vieillit, plus il devient « commercialisable sexuellement », puisque cela implique généralement qu’il a atteint une certaine quantité de confiance, de professionnalisme, de statut, de richesse et une liste d’autres conditions que les femmes apprécient dans le commerce de leur intimité en échange de sécurité à long terme. À 22 ans, ces principes ne sont pas reconnus par les femmes, mais leurs comportements sont suffisamment prévisibles pour prouver que ces conditions et ces compréhensions sont en jeu plus tard dans la vie.

Elle m’a complimenté, quand nous étions au cinquième mois de notre relation, me disant que j’étais la meilleure « prise » qu’elle avait trouvé jusqu’à présent, mais le moment était mal choisi, parce qu’elle m’a rencontré à un moment où elle essayait de se forcer à ne pas être dépendante (elle a rompu avec son dernier copain – une relation de 1,5 ans – afin de « se retrouver » et de rester célibataire), et cela n’a pas duré longtemps parce qu’elle m’a trouvé 2 mois plus tard et elle est donc ensuite sortie avec moi pour la deuxième moitié de cette année.

Vous avez été flatté par son compliment parce que cela a renforcé cette idée, idée dans laquelle vous avez investi votre Ego, alors que votre Ego est différent de vos opinions, selon laquelle une relation à long terme est un objectif de vie correct. Votre frustration provient du fait que son comportement diffère de son raisonnement, qui diffère de votre idéologie. Considérons également que si elle avait un an et demi de « relation » avec un ancien petit ami, ainsi qu’une demi-année avec vous, et qu’elle a maintenant 22 ans, cela signifie que son expérience relationnelle a été limitée à des socialisations adolescentes. Elle utilise toujours toutes les compétences comportementales qu’elle a apprises à son adolescence. Pour dire les choses légèrement, disons que ce n’est pas un très bon point de repère pour vous dire que vous êtes ce qui lui est arrivé de mieux dans sa vie, elle manque d’expérience pour juger, comparer. Au contraire, c’est un moyen pratique de « vous laisser tomber facilement » afin de préserver son propre ego et vous faire vous sentir mieux, tandis ce qu’elle va pouvoir aller faire ce qu’elle veut vraiment faire de toute façon.

Elle a été ma première copine en près de 6 ans et c’est également la fille auprès de qui j’ai perdu ma virginité. 

Et voici le hic. Finalement, la seule compétence dont un homme « pilule rouge » a besoin, ce sont les mathématiques : si elle était votre première petite amie en 6 ans et que vous avez maintenant 24 ans, cela signifierait que la dernière fille que vous considériez comme une petite amie était celle que vous aviez quand vous aviez 18 ans. Encore une fois, cela implique que vous employez vous-même un ensemble de compétences sociales pour adolescents, dans l’évaluation de la voie que vous pensez suivre dans le cadre des relations inter-sexes. Il n’y a pas de honte là-dedans, je ne le signale pas pour vous faire tomber, mais comprenez que c’est comme ça que vous et elle aviez l’habitude de fonctionner, même si vous n’êtes pas au courant.

Vous avez aussi perdu votre virginité pour elle. Arrête d’y penser en ces termes, c’est ce que je m’attends à entendre venant d’une fille émotionnelle. Seules les femmes « perdent » leur virginité, cela fait partie de l’impératif féminin de contrôle de la langue. Lorsque les femmes « perdent » leur virginité, cela perpétue l’idée que leur vagin est une sorte de prix précieux, tout en continuant le récit de la victimisation féminine par défaut.

Pour vous, c’était le début de l’ouverture d’une nouvelle partie de votre processus de maturation puisque le sexe (même le sexe occasionnel) implique toujours de nouvelles responsabilités qui doivent être compensées. Cependant, je comprends votre attachement à elle en raison de cela, ainsi que le fait que vous avez intériorisé la monogamie comme objectif de vie. Nous avons tous une affinité de longue date pour notre premier partenaire sexuel car ce sont ceux avec qui nous partageons cette expérience de vie – vous n’oubliez jamais votre premier ou votre première.

J’ai beaucoup mûri et malheureusement je ne connaissais pas votre blog, jusqu’à récemment. J’ai lu tous les articles en ligne et maintenant commencé à lire la Bible DJ sur le forum SS, donc je ne vais pas faire d’erreur la prochaine fois et je serai en mesure de m’éloigner plus tôt de toute mauvaise situation au lieu de trainer dedans.

Bien.

Vous pensez vraiment qu’elle a rompu avec moi pour les raisons qu’elle m’a annoncées ?

Non, je pense qu’elle obéit à son impératif biologique hypergame qui lui est dicté par les conditions de vie dans lesquelles elle se trouve actuellement. 

Personnellement, je pense qu’elle a peur de l’engagement.

C’est, à la lettre, ce que je m’attends à entendre venant d’une fille de 30 ans qui vient de se faire larguer par un homme, alors même qu’elle est prête à se marier. C’est toute l’ironie du sort, de voir qu’un homme utilise les mêmes termes que les femmes (« les hommes ont peur de l’engagement »), ces termes que les femmes utilisent lorsqu’elles veulent contraindre un homme à rester dans une relation monogame avec elles, la « peur de l’engagement », c’est l’acte d’accusation en puissance de l’impératif féminin. Arrêtez de penser comme une nana et commencez à penser comme un homme adulte avec une compréhension ferme de sa propre masculinité. Vous devez désapprendre l’idée qu’une relation à long terme est la clef du bonheur de la vie ; ce n’est pas le cas.

Je pense qu’elle préfère être en mesure d’avoir l’accès à des coups d’un soir là où elle vit (bay area) alors que je vis à San Diego.

Bien sûr que c’est ce qu’elle va faire, elle est dans ses années de fêtes, et cette période est faite pour ça – tant qu’elle est assez mature pour reconnaître et accepter la responsabilité de ses actions (j’en doute). Aussi, ce n’est pas une déclaration sur vous-même, arrêtez de l’interpréter comme ça. Elle n’est pas une « mauvaise personne » juste parce qu’elle ne partage pas l’opinion que vous vous faites de la façon dont les femmes devraient se comporter dans le cadre d’une relation. À un certain niveau de conscience, elle comprend les possibilités hypergamiques que cette période de sa vie lui permet d’avoir, et son comportement en est le résultat.

Regrettera-t-elle cette partie de sa vie plus tard ? Très probablement. Est-ce qu’elle vous considérera comme quelqu’un de significatif pour elle lorsqu’elle aura 30 ans et pensera au passé, et qu’elle sera prête à se marier ? Probablement pas, mais ce n’est pas votre problème. Cet épisode représente un point de départ pour votre vie – départ de votre ancien « moi » adolescent vers un homme davantage conscient des rapports de séduction. Vous êtes en train de débrancher de la matrice. 

Ce qui me préoccupe le plus, c’est qu’après tout ce que vous m’avez décrit, cette « relation » semestrielle est une relation de « longue distance ». Vous vous foutez de moi ? Combien de fois auriez-vous pu coucher avec elle alors que vous êtes aux extrémités opposées de l’État ? Vous pensez encore à cette relation « longue-distance », alors que le concept même de « relation longue-distance », ça n’existe pas ; vous n’avez pas (plus) de relation avec elle, et je dirai même que vous n’avez jamais vraiment eu de relation avec elle. 

Dans une « relation longue distance, l’un ou l’autre va finir par « tromper » – même si je ne peux pas vraiment appeler ça de la « tromperie » car c’est tout simplement un comportement naturel qui se manifeste lorsqu’on se retrouve dans de telles conditions, l’éloignement. Adam, cette fille ne vous a pas fait de mal, elle vous a aidé. En mettant un terme à la relation, elle vous a donné la liberté dont vous aviez besoin pour grandir en tant qu’homme, au-delà de ces idéologies stupides pour ados en vertu desquelles une relation longue distance est une vraie option pour un homme mature. 

C’est une athée alors que je suis chrétien et ce genre de chose la dérange, même si j’ai laissé tomber quelques valeurs pour pouvoir sortir avec elle…

Pour les hommes, l’impulsion sexuelle l’emportera presque universellement sur la conviction morale lorsque l’occasion (de baiser) se présentera. Encore une fois, il n’y a pas de honte ici, mais c’est juste pour dire que vous vous attendiez à ce qu’elle apprécie le fait que vous ayez sacrifié quelques (lâches) convictions pour faire ce que vous vouliez faire de toute façon. Vous n’êtes pas un martyr, en laissant tomber toutes les valeurs que vous aviez, pour avoir des relations sexuelles avec elle, et cela ne vous place pas sur un terrain moral plus élevé, en vertu duquel elle devrait changer d’avis sur le fait de se mettre en relation longue avec vous.

Elle a dit que même si je déménageais vers le nord pour être avec elle, ou même si elle avait dû déménager vers le sud, elle aurait quand même rompu avec moi pour pouvoir « se trouver » elle-même en raison de son besoin majeur d’être célibataire. 

Le fait même que vous ayez envisagé de modifier le cours de votre jeune vie pour mieux gérer votre relation idéalisée avec cette fille, en déménageant à San Francisco, devrait vous effrayer à fond. Êtes-vous à ce point sans options qu’une fille à 600 miles de vous est une meilleure option que toutes les autres femmes qui se trouvent dans votre région ? Je ne peux pas vous dire combien d’hommes j’ai conseillé qui ont irrémédiablement endommagé leurs vies, fait des choix de carrière qu’ils ont regretté pendant des décennies, et volontairement tué toute espoir d’amélioration personne simplement parce qu’ils ont fait ce que vous envisagiez de faire ici – changer d’adresse pour faciliter une vie avec une fille idéalisée, dans l’espoir que la seule fille qu’ils n’aient jamais baisée devienne leur âme sœur. 

Je ne comprends pas cette fille. Après un mois de blackout et de rupture maintenant, elle essaie vraiment d’être une amie. Je la soupçonnais de baiser un gars avant qu’elle ne vienne me voir.

Et alors ? Tournez plus d’assiettes. Si vous aviez d’autres femmes potentielles intéressées par vous, cela ne ferait aucune différence pour vous, si elle voulait jouer « amis » avec vous ou qu’elle baise un autre gars, vous n’en auriez rien à foutre.

J’étais un AFC à l’époque, mais j’ai quand même parlé pour moi-même et j’ai tenu bon. En gros, je lui ai donné un ultimatum.

Désolé Adam, mais vous êtes toujours et AFC ou au moins un « RAFC ». Les ultimatums sont des déclarations d’impuissance ; en faisant cela, vous tuerez tout intérêt qu’une femme peut avoir eu pour vous car c’est le dernier recours d’un homme en manque de confiance. C’est le baiser de la mort. Vous obtenez des points pour « jouer à l’homme », mais ce n’est pas ce que vous avez dit qui compte, c’est la façon dont vous l’avez dit.

J’ai dit que si on fait l’amour, on doit être exclusifs. C’est tout ou rien et si elle n’accepte pas, elle a besoin d’être hors de ma vie, parce que je ne pouvais pas lui faire confiance avec tous les gars que je connaissais qui essayaient dur de coucher avec elle.

Aussi noble que soit votre intention, elle interprétera cela comme une insécurité suprême de votre part. Vous n’allez pas la dissuader de chevaucher le carrousel, et cela ne devrait pas non plus être de votre responsabilité.

Adam, vous devez laisser aller cette notion selon laquelle vous avez besoin d’exclusivité dans une relation à long terme, en particulier à votre âge. C’est autodestructeur.

Vous devez désapprendre cette idée erronée que l’exclusivité est une nécessité à votre stade de la vie. Toutes les compétences de séduction du monde ne vous aideront pas à dépasser cette idée de base. Vous ne vous contenterez que de la première fille à y répondre. Mon conseil pour vous est de passer à la suivante, et sortir dans la rue et draguer. Arrêtez avec ces idées de relation longue distance, car ces relations sont fondamentalement imparfaites, et en plus cette relation que vous avez est exacerbée par la cristallisation que vous éprouvez pour cette fille, et vous risquez de retomber dans ce piège avec la prochaine si vous ne changez pas de paradigme.


Source : « Case Study – Adam’s Lament » publié par Rollo Tomassi le 31 octobre 2012.

Illustration : Lukas Rychvalsky