Victimes.

Cela fait un certain temps que je souhaitais écrire cet article. J’y avais pensé à nouveau en août quand l’incident du « James Holmes Colorado theater » a eu lieu. Il y a eu beaucoup d’autres incidents sur lesquels j’ai eu l’occasion de réfléchir, et malheureusement, je suis certain qu’il y en aura d’autres dans l’avenir. 

Comme quelques-uns d’entre vous le savent, je vis dans le centre de la Floride et nous avons récemment eu une fusillade dans la région. Plus récemment au cours du week-end, il y a eu aussi cet incident à Milwaukee. En tant qu’écrivain et penseur immergé comme je le suis dans la pilule rouge, et en tant qu’observateur de la Matrice en général, la première question qui me vient à l’esprit lors d’histoires comme celles-ci, c’est de m’interroger sur la vie personnelle de l’auteur du crime. Il existe de nombreux tueurs notoires sur lesquels on peut spéculer – James Holmes, George Sodini, Seung-Hui Cho, Anders Brevik, etc… – mais il y a aussi beaucoup de tueurs discrets et d’incidents qui ne sont pas signalés. 

Quand je découvre des actualités sur ce genre de meurtre, et ce sont souvent aussi des suicides, je me demande comment le conditionnement issu de la Matrice a influencé l’état mental du tireur. Ce sont des questions inconfortables pour moi, surtout compte tenu de la perte directe de la vie que ces évènements engendrent, et quand je prends en compte le fait que ce que je propose ici, les observations que je fais sur l’impératif féminin et les corrélations que j’expose, en partie ou en tout, peuvent influencer la décision, chez un homme de tuer sa femme, ses enfants, sa petite amie ou lui-même.

Suicide, vie médiocre, frustrations. 

Le premier homme que j’ai connu qui s’est suicidé pour une femme, c’était mon beau-frère. Je n’aime pas entrer dans trop de détails à ce sujet, parce que les critiques peuvent penser que c’est la raison pour laquelle je me suis impliqué dans la manosphère, mais il suffit de dire que c’était après un mariage de 20 ans et 2 enfants. Ma belle-sœur a rapidement épousé le millionnaire qu’elle fréquentait, moins d’un an après que mon beau-frère ait été enterré. C’est un vrai point de discorde que sa famille et moi avons avec elle, mais c’est la mentalité d’homme Beta et sa croyance au mythe de l’âme sœur qui a grandement contribué aux pensées suicidaires de mon beau-frère. Le psychologue qui est en moi sait qu’il y a beaucoup de déséquilibres intérieurs qui amènent une personne au suicide, mais je sais aussi qu’il y a beaucoup d’incitations externes qui rendent l’acte plus probable.

Mon beau-frère s’est pendu, dans une sorte de réponse, face à ce qui lui était en train d’arriver, à savoir l’impensable de son point de vue ; la seule et unique femme pour lui, son âme sœur, une femme envers qui il était très jaloux, le quittait après 20 ans de mariage (pour un millionnaire, ce que nous avons découvert plus tard). Elle était la seule femme avec qui il avait eu des relations sexuelles et il avait été (au meilleur de ma connaissance) un mari et un père fidèle et fiable depuis qu’ils se sont mariés, vers 18 et 19 ans. Il a « fait la bonne chose » et l’a épousée quand il l’avait mise enceinte à 17 ans, et il était donc « coincé » par elle, il a sacrifié toute ambition qu’il avait et a travaillé très dur pour envoyer ses deux enfants à l’université – un avantage qu’il n’aurait jamais atteint. Ce n’était pas un saint, par bien des aspects, et je ne vais pas discuter ici des motivations de ma belle-sœur, parce que ce n’est pas le sujet ici, mon sujet, c’est de dire que c’était un homme Beta qui n’avait réfléchi à sa condition d’homme Beta et que c’était un homme qui croyait que sa vie était terminée si son âme sœur le quittait. Il ne pouvait littéralement pas vivre sans elle. 

Il ne pouvait pas tuer l’homme Beta (même s’il ne savait pas qu’il y avait un homme Beta en lui), alors il s’est suicidé. 

Il n’a jamais montré aucun signe de maladie mentale, il n’était pas une sorte d’aspie-geek, il n’a jamais vu de thérapeute, il n’a jamais eu de problèmes de dépression, même jusqu’au jour de son suicide, et généralement il menait très correctement sa vie. Nous pouvons appeler « fou » ce qui est « fou », mais quand j’ai lu l’histoire de ce garçon de 16 ans qui a abattu les parents de sa copine de 14 ans afin qu’ils puissent « être ensembles comme ils étaient censés l’être », je me dis que dans ce genre d’histoire, il n’y a pas que la condition mentale à prendre en compte. 

La maladie.

Les caractéristiques de l’homme Beta (faute de meilleur terme), je vois ça comme une forme de conditionnement. Si un homme intériorise pendant presque toute sa vie qu’il « ne peut pas vivre sans une femme », et s’il a même des problèmes légers d’estime de soi ou des troubles de la personnalité, il se peut effectivement qu’il ne puisse littéralement pas vivre sans une petite amie ou une femme.

La deuxième personne que j’ai connue qui s’est suicidé, c’était un Dj, qui bossait dans la radio, qui s’appelait Nick. Nick a décidé « qu’avaler une balle » était préférable à la vie sans son âme sœur. Je ne reproche pas ce suicide à la fille, laquelle l’a quitté, ce qui l’a brisé, bien au contraire. C’est le conditionnement dans lequelle on enseigne aux hommes qu’ils ne peuvent pas vivre sans une femme, que je condamne, qui engendre des actions fatales comme celle-ci. Dans le cadre de mon parcours à l’Université, j’ai un jour conseillé une fille de 17 ans dont l’ex avait poignardé (30 fois) le nouveau petit copain qu’elle s’était choisie. Cet ex fait maintenant de la prison à vie parce « qu’elle était son âme sœur ». J’ai dû relire plusieurs fois des passages de « The Game » quand j’ai lu que Mystery était devenu suicidaire parce qu’il n’a jamais su effacer l’homme Beta qu’il était à l’intérieur de lui-même, même si c’était un grand artiste de la séduction. 

Maintenant, permettez-moi d’être clair, en aucun cas je ne veux en déduire que ces femmes avaient quelque chose à voir directement avec les suicides de ces hommes. Ces femmes n’ont fait que ce que les femmes font habituellement, en raison de leur hypergamie et de leur nature. Ce sont les hommes qui sont à 100 % responsables de leurs morts. Et c’est tout, c’est le fait qu’ils aient confondus leurs Ego avec leur idéologie d’homme Beta qui les as conduits vers la mort. C’est leur « homme Beta intérieur » qui les as conduits au suicide. 

C’est pourquoi je soutiens que la cristallisation est un trouble mental, et dans les cas extrêmes, ce trouble mental est potentiellement mortel. Comme je l’ai dit, si un homme intériorise pendant presque toute sa vie qu’il « ne peut pas vivre sans une femme », et s’il a même des problèmes légers d’estime de soi ou des troubles de la personnalité, il se peut effectivement qu’il ne puisse littéralement pas vivre sans une petite amie ou une femme. Je ne blâmerai jamais les femmes dans ce genre d’histoires – en termes simples, les femmes feront toujours ce que les femmes font en pareilles conditions. Ainsi, lorsqu’une femme est en couple avec un homme Beta et qu’elle souhaite le quitter, de manière tout à fait compréhensible, soit pour son propre bien soit parce qu’il y a une meilleure option, c’est à cause des caractéristiques Beta de l’homme, justement. Honnêtement, je pense que ce degré de « mentalité Beta » chez un homme est comparable aux troubles de la personnalité Borderline chez les femmes.

La raison pour laquelle je m’investis dans la manosphère, c’est parce que je crois que l’effort que je mets à libérer les hommes (et les femmes) des idéologies mortifères vaut largement la peine si cela peut sauver des vies. Je veux dire que ça peut littéralement sauver des vies. Qu’il s’agisse de prévenir un suicide immédiat ou une mort lente dans un mariage « Beta », qu’il en soit ainsi.

L’illusion fondamentale dans laquelle tombent tous les hommes Beta suicidaires est l’erreur de l’âme sœur. Ils sont prédisposés (et pré-conditionnés) à cristalliser, même quand ils sont encore vierges et qu’ils n’ont jamais eu des rendez-vous amoureux. Je me rends compte que cela va à l’encontre de la croyance populaire selon laquelle la cristallisation n’est une préoccupation dévorante en vue de s’identifier à une femme solitaire. Cela suppose que l’homme Beta soit dans une relation de long terme avec un sujet réel, sur lequel il a basé, ou sur lequel il va baser, sa dépendance, mais ce n’est là qu’une moitié de l’équation. La plupart des hommes sont prédisposé à cristalliser avant même d’entrer dans une relation à long terme. Fondamentalement, ces hommes se préparent à s’identifier à ce que la société féminisée leur dira d’être, de faire, de dire, parce que cela serait « leur responsabilité en tant qu’homme ». Ce n’est que lorsque ce but leur est enlevé, lorsque ces hommes n’arrivent plus à être à la hauteur d’une hypergamie marginalisée, bref, c’est quand les hommes sont conditionnés par l’impératif féminin qu’ils considèrent sérieusement le suicide comme une option. 


Source : « Casualties » publié par Rollo Tomassi le 22 octobre 2012.

Illustration : Photo de Thought Catalog