C’est l’heure.

J’ai pris connaissance de l’avis d’une lectrice : 

C’est parfois ennuyeux, parfois douloureux de lire ce blog, mais cela me donne de la clarté.

En tant que femme célibataire de 35 ans, bientôt 36, cela me fait grincer des dents de voir comment les hommes grincheux considèrent les femmes de mon âge. 

J’espère que je n’ai pas l’arrogance attribuée à mon groupe d’âge. Peut-être que je suis arrogante en ce qui concerne mon apparence de jeunesse, mais là encore, j’ai vécu sainement et je n’ai jamais été une salope. 

Je suis différent de la femme occidentale / américaine moderne moyenne.

J’aime vraiment la plupart des hommes et je ressens de la sympathie pour eux, quand il se disent que les femmes peuvent être difficiles. J’aime être féminine et je passe parfois par des périodes pendant lesquelles je souhaite réaliser beaucoup de choses. Je suis tout simplement heureuse d’être en vie lol. 

Je n’abandonne jamais ce que je fais, et je suis presque encore vierge, si on considère mes habitudes de sélection, en matière d’hommes – je suis très sélective. 

Bien sûr, j’aurais aimé me marier vers l’âge de 20 ans, mais je me sens heureuse de ne pas ressembler à cette grande majorité de femmes qui se précipitent pour se marier. Si on pouvait me définir rapidement, je dirais que je crois trop fortement à l’amour romantique, surtout à des moments où j’aurai finalement dû lâcher prise. 

Donc, sachez que toutes les femmes qui sont dans la trentaine ne sont pas des harpies diaboliques qui veulent devenir votre succube personnel et sucer toute votre force vitale ainsi que votre portefeuille. 

J’ai trois amis hommes, des mecs bien, qui viennent de se fiancer au cours des derniers mois (ils sont dans la tranche d’âge 30-39 ans). Ils n’avaient pas ces vues dogmatiques envers les femmes. Ils ont fait avancer leurs relations d’une manière linéaire et étaient ouverts à l’amour et à l’espoir de réussir leur mariage et de faire des enfants.

Ils ont tous rencontré des filles sympas, en bonne santé et agréables, dans la même tranche d’âge, et se sont fiancés dans les 1 à 3 ans qui ont suivi. Encore une fois, ce blog a été une lecture divertissante, mais je le prends aussi sérieusement que n’importe quelle autre manière de se divertir.

Avec un grain de sel. 

Cela va exciter R. de savoir qu’il a beaucoup d’acolytes dévots à ce stade. Ironiquement, ce site encourage et attire des hommes Beta qui sont des « suiveurs » plutôt que des hommes Alpha qui sont des « leaders ». 

Je suis sûre que Kate Bolick pleure à chaude larme en pensant à vous pendant qu’elle compte tout l’argent que vous lui faites gagner, grâce à votre lectorat, indirectement, à la télévision et à « The Atlantic ». 

La différence entre le point de vue des hommes et celui des femmes en ce qui concerne les relations hommes-femmes, c’est que les femmes tendent vers un objectif unique, une fin ultime : le mariage, ou au moins une relation à long terme. C’est l’état idéalisé de l’objectif hypergamique : une union monogame unique avec la meilleure « option d’accouplement » disponible en termes de reproduction et d’approvisionnement à long terme (c’est-à-dire que c’est la stratégie sexuelle pluraliste des femmes). Les hommes, d’autre part, sont biologiquement prédisposés à l’accouplement avec la meilleure option disponible à court terme, basée sur le physique de la femme et sa disponibilité sexuelle. Ce n’est pas que les hommes ne veulent pas d’une monogamie idéalisée, mais notre impératif sexuel doit être sublimé pour y parvenir.

Entre les sexes, ce sont des méthodes de reproduction contradictoires. Pour qu’un sexe accomplisse et réussie sa stratégie, l’autre doit annuler renoncer à son impératif biologique. Ainsi, pour qu’un sexe maintienne une domination sociale en termes de stratégie de reproduction, l’autre doit être caractérisé comme négatif. C’est pourquoi la polygynie des hommes est socialement vilipendée alors que l’hypergamie des femmes devient la norme acceptée et validée. Les hommes sont alors socialement prédisposés à accepter les femmes, non seulement comme les filtres sexuels de la société, mais aussi comme les décideurs et les arbitres de cette même acceptabilité sociale et morale.

Votre indignation en ce qui concerne ce blog (The Rational Male) ou la communauté dans son ensemble est due en grande partie à ce cadre social. Vous voyez la séduction, la drague, la romance, etc. comme étant dirigé vers l’objectif idéalisé du mariage (impératif féminin). Le conflit intérieur que vous avez (et qu’ont également les femmes du même âge que vous) c’est que votre même hypergamie est devenue la source de vos pires frustrations. Les attentes que les femmes ont été conditionnées à avoir de la part des hommes idéalisés deviennent leurs pires désillusions. 

L’espoir féminin, c’était d’affirmer et de revendiquer haut et fort la stratégie d’accouplement féminine, en conditionnant et en poussant les hommes à intérioriser l’idée que c’était leur responsabilité morale et sociale de sacrifier leur impératif biologique masculin au profit de l’impératif biologique féminin. Le mariage est ainsi devenu LA chose à faire, et c’est ce que disent les femmes, qui sont les gardiennes du sexe, mais seulement selon LEURS conditions, et seulement au moment où cela les arrange. Ce n’est que maintenant que la convention sociale basée sur l’hypergamie féminine se heurte tête baissée aux réalités de la biomécanique.

Vous voyez, même si vous pouvez encore être sexuellement attirante à 35 ans, la simple vérité, c’est que vous ne serez jamais aussi attirante que la prochaine génération de filles de 22 ans qui arrivent sur le marché sexuel chaque année. Les jeunes filles sexy d’aujourd’hui sont les vieilles filles qui vous mettent mal à l’aise du lendemain. Avec chaque année qui passe, vous êtes de moins en moins en mesure de rivaliser avec les femmes plus jeunes et plus sexy qui deviennent disponibles. Ainsi, pour contrer cela, les femmes sont obligées de créer de nouvelles conventions sociales, de nouvelles définitions de genre, etc. dans le but d’uniformiser les règles du jeu en leurs faveurs. Ainsi, nous obtenons des dictons sociaux célébrant les couguars, et les mythes en vertu desquelles la meilleure période sexuelle des femmes serait en réalité vers 38-40 ans (choquant).

Les pires échecs de la féminisation ne sont pas dus à l’éveil des hommes (et à leur réaction) face à cette nouvelle compréhension de la dynamique sociale primaire féminine – la pire peur de la féminisation est que les femmes reconnaissent enfin que l’hypergamie les desservent dans leurs propres constructions sociales. L’espoir, pour les femmes, c’est de réaliser pleinement leur hypergamie avant que le mâle avec qui elles sont en couple ne réalise qu’il est en fait dans la matrice. Vos trois copines qui sont fiancées ont peut-être réussie, mais pas vous. Et ce n’est pas un blog comme le mien qui va entraver cela, car ce sont les défauts inhérents aux conventions sociales féminines. 

C’est l’heure.


Source : « Time’s Up » publié par Rollo Tomassi le 18 octobre 2012.

Illustration : Danielle Pilon.