Le sexe dans les années 90.

« Solo » m’a posé une question intéressante : 

Il y a eu beaucoup de fils de discussions qui ont surgit ces derniers temps concernant la façon dont la technologie / les réseaux sociaux ont changé les règles de rencontre entre hommes et femmes, je sais que je suis plus jeune que la plupart des membres, mais je n’ai pas commencé à draguer avant le milieu des années 2000 (à l’époque, les textis et « Myspace » avaient déjà commencé leurs envols). 

Comment était la drague dans les années 80 ? Et dans les années 90 ? et même, au début des années 2000 ? Les femmes étaient-elles assoiffées d’attention dans les clubs ou les bars comment elles le sont maintenant ? Est-ce que l’épidémie s’est déclarée dans les années 90 ?

J’ai parlé à un homme qui était un vendeur, dans une entreprise dans laquelle je travaillais. Il m’a dit que la plus grande différence avec les années 90, c’est que « dans le temps », le coût des rencontres était plus bas, et il était plus facile de rencontrer une fille. 

En 1993, le fait de donner son numéro de téléphone, c’était quelque chose d’important, parce que cela signifiait que la fille vous donnait un numéro de téléphone fixe personnel que vous pouviez appeler, et pas un numéro de téléphone cellulaire nébuleux avec « caller ID ». Je pense que les hommes, de nos jours, pensent encore que donner un numéro de téléphone, cela veut dire quelque chose, alors qu’en fait, ce n’est plus le cas. En 1995, un baiser, c’était significatif, mais ça n’impliquait pas forcément que cela allait amener à du sexe ou que cela impliquait quoi que ce soit au-delà d’un flirt. Maintenant, il est presque nécessaire pour une fille d’embrasser un gars afin qu’il obtienne le message.

Il y beaucoup de « règles d’engagements » qui datent des années 80 et 90 qui sont encore appliquées aujourd’hui par de jeunes hommes, parce que ces jeunes hommes pensent encore que c’est applicable aujourd’hui. Ce qui est un peu idiot quand on y pense. Je serai mort de rire si un homme de 40 ans m’avait dit, en 1990, que les rituels de rencontre des années 70 étaient encore applicables. J’ai rencontré Madame Tomassi lors d’un concert que je donnais en 1995 (vous savez, dans un club, le genre d’endroit dans lequel les chevaliers blancs vous disent que vous ne rencontrerez jamais de « femme de qualité » ™. Pas de téléphone portable, pas de messagerie instantanée, pas d’Internet. Par rapport à 2012, c’était le Far West en ce qui concernait la drague. Il n’y avait pas de manosphère à l’époque, et si vous possédiez un livre du genre « comment draguer les femmes », ça voulait dire que vous étiez un looser, que vous aviez forcément commandé ce livre depuis une annonce dans un journal (un peu comme le porno de l’époque). Fondamentalement, vous étiez seul pour comprendre les choses.

Le Far West.

Dans les années 90, la féminisation avait atteint son apogée. Je sais que cela ressemble à une déclaration audacieuse, et je sais que, très probablement, de nombreux hommes seront en désaccord avec moi en raison de l’environnement dans lequel ils se trouvent maintenant. Cependant, je dis cela parce que c’était vraiment le Far West et parce que la féminisation (de la société) n’était pas encore contrôlée et normalisée, et il y avait très peu de choses pour aider un homme à se débrancher de la matrice. Retournez voir des sitcoms ou des films de cette époque, et faites attention aux maniérismes des hommes et des femmes. « Seinfeld », « Friends » et « Fraser » sont de bons cas à analyser. Et pendant que vous faites cela, rappelez-vous qu’à l’époque, internet n’existait pas, il n’y avait pas de consortium mondial d’hommes qui comparaient leurs expériences sur le comportement observable des femmes et sur leurs motivations, et il n’y avait aucun moyen de débrancher de la Matrice à l’aide des autres, on ne pouvait le faire que par sa propre éducation, selon son propre caractère et sa propre perspicacité. Si on compare le milieu des années 1990 et le milieu des années 2000, on constate que les années 2000 sont une période des lumières pour les hommes. 

Ce qui permet de se rappeler le mieux que cette époque était un sommet de féminisation, c’est le suicide de Kurt Cobain. L’archétype de l’homme Beta, artiste torturé, qui se déteste lui-même, qui épouse la femme archétype de l’époque, la femme-guerrier, salope, qui ne demande que de l’attention. Avec le recul, pouvait-on douter que tout cela ferait une victime ? 

Les femmes abimées et les demandeuses d’attention existaient, mais pas de manière aussi facilement identifiable qu’aujourd’hui. Avec la montée de l’Internet et des médias sociaux, il est désormais prouvé que TOUTES les femmes cherchent à obtenir de l’attention à des degrés divers, et elles ont toujours été ainsi. Cependant maintenant, avec la technologie, les femmes peuvent plus activement se livrer à une recherche d’attention, et de l’attention des deux sexes, il semble donc que les femmes soient devenues encore plus centrées sur elles-mêmes. Je dirai que les femmes ont toujours été comme ça, mais qu’à l’époque elles n’avaient pas les moyens de le faire. Il est ironique de constater que les filles des années 80 et 90 qui étaient tellement dégoutées par les « geeks » ringards, soient devenues aujourd’hui des femmes de 40 ans qui passent leurs journées sur leurs ordinateurs pendant leurs heures de travail à aller sur Facebook pour obtenir l’attention de leurs « amis » et « amies ». 


Source : « Sex in the 90’s  » publié par Rollo Tomassi le 21 septembre 2012.