La taille compte.

Généralement, je n’aborde pas les thèmes que j’apprête à aborder dans cet article, mais l’un des thèmes récurrents, dans mon blog, c’est d’exposer les fonctions latentes des conventions sociales. Bien que j’essaie d’être juste et que j’essaie d’étayer l’analyse que je fais des conventions sociales spécifiques des hommes et des femmes, la féminisation de la société me ramène généralement à parler de l’impératif féminin et de ces origines. 

Analyser une convention sociale – pour voir ce qu’elle est vraiment et comment elle fonctionne – implique souvent de poser des questions délicates, voire inconfortables. L’inconfort social fait en fait partie intégrante de toute convention sociale efficace. Décourager les gens de poser des questions sur les objectifs latents d’une convention sociale, en favorisant les mises à l’écart de ce sujet, et ou en plaçant celui qui pose la question dans une situation de maladresse sociale, est justement la façon par laquelle les conventions sociales se perpétuent elles-mêmes et se normalisent dans une culture. 

Ainsi, lorsque vous posez la question « pourquoi est-ce grossier de demander son âge ou son poids à une femme ? », la réponse de « bon sens » est souvent de dire que c’est comme ça parce que c’est comme ça, ce qui permet de faire penser à celui qui pose la question qu’il est imbécile s’il ne comprend pas pourquoi. La vraie réponse, bien sûr, réside dans l’anxiété de la concurrence, parce qu’une majorité de femmes ne souhaitent pas que l’on se permette de mesurer leur valeur sexuelle qualitativement et quantitativement, à l’aide de mesures objectives aussi manifestes que l’âge ou le poids. Cependant, c’est ainsi qu’une convention sociale se normalise et qu’elle est promue dans le domaine du « bon sens ». 

Donc, permettez-moi de creuser des questions inconfortables. 

Mark Minter, un contributeur régulier de The rational Male, a écrit une excellente introduction au sujet d’aujourd’hui, dans l’article de la semaine dernière sur la maitrise amusée : 

Ma nièce à une amie mignonne, une 7/10 de 20 ans qui pense qu’elle est une 8/10 et qui se prépare à devenir une « femme trophée ». Je pense qu’elle va être déçue. Mais dans son choix d’hommes, elle est très motivée par le statut et par l’argent. Mais de toute façon, la dernière fois que j’avais entendu parler de cette fille, elle avait rencontré son « homme idéal », qui avait un sourire de « gagnant » (j’avais rencontré le gars), sa famille possédait un restaurant.

Quelques mois plus tard, ma nièce mentionne qu’un autre gars essayait de draguer cette fille hier soir. J’ai demandé : « Alors qu’est-il arrivé à machin » ? 

Elle répondit : « Il s’est avéré que c’était un mec bizarre Il était très possessif et contrôlant. Il lui envoyait constamment des SMS pendant qu’il bossait, sachant qu’elle, elle ne peut pas répondre pendant qu’elle est au travail ». 

Et c’est alors qu’il y avait comme la voix de Rollo Tomassi dans ma tête, qui me disait « Tout ça ce sont des conneries, il y a quelque chose d’autre derrière cela. 

Je me suis demandé : « qu’est-ce que cette fille peut bien faire pour rendre ce mec peu sûr de lui-même, parce que, quand les filles ressentent un désir authentique pour un homme, le fait de recevoir des SMS n’est pas dérangeant, même si la fille est au travail. Ce n’est qu’un SMS, et personne ne le sait, à part elle. Alors pourquoi considère-t-elle que le mec soit flippant ? Elle est en train de communiquer subtilement et secrètement son désintérêt à travers ses actions. 

Il y avait un tas d’autres choses que le gars faisait, mais une fois de plus, ce sont des choses que n’importe quelle fille qui éprouve un désir authentique ne trouverait pas grave. Mais j’ai senti qu’elle cherchait une raison pour s’éloigner du gars. Alors j’ai continué à chercher. J’avais pensé qu’il avait peut-être échoué face à un test, ou quelque chose du genre, ou qu’il s’était montré trop intéressé par rapport à une fille de 20 ans. En fait, c’était quelque chose de beaucoup plus basique que ça, et qui permettait à la fille de créer des histoires pour pouvoir justifier une rupture. 

Il s’est avéré que le mec avait une bite plus petite que la moyenne, mais madame « femme trophée » ne pouvait pas dire à tout le monde qu’elle allait effectivement larguer un homme parce qu’il avait une petite bite. Elle ne pouvait pas admettre que la taille d’une bite était importante pour elle, comme c’était le cas « pour les autres salopes ».

Non, du coup, elle devait inventer le fait que le mec était toujours dans le contrôle, dans la suspicion, qu’il était possessif, bref, quelque chose de plus socialement acceptable que le fait d’avoir une petite bite. 

Et donc, le hamster de la rationalisation a concocté une histoire afin de justifier la rupture. 

Le plus drôle, c’est que même si toutes les filles dans ce cercle social savaient que le mec avait une petite bite, l’excuse répétée en public par toute la coopérative féminine, c’était que ce mec était « trop possessif ». 

Outils.

Je me souviens avoir lu une section du livre « A Billion Wicked Thoughts » dans laquelle les auteurs ont cité des études sur l’importance relative de la taille du pénis d’un homme, pour les femmes. Pour résumer, les femmes interrogées ont rapporté une « satisfaction générale vis-à-vis de la taille du pénis de leur partenaire », puis elles ont dit qu’en fait, ce sont les hommes qui sont le plus préoccupés par la taille de leur sexe, alors que les femmes ne le sont pas tant que ça. 

Quelque chose m’a déplu quand j’ai lu ça. Du point de vue de l’analyse statistique spécifique en matière de pornographie, on peut dire que, puisque les hommes sont les premiers consommateurs de porno, ils s’intéressent plus à l’acte sexuel, et donc ils sont plus préoccupés par la taille de leur propre outil, mais cela n’exclut pas l’intérêt que les femmes peuvent avoir par rapport à la taille du pénis. Je pourrai étudier ce phénomène du point de vue de la psychologie évolutionniste, sur la façon dont les femmes préfèrent une plus grande bite plutôt qu’une plus petite (virilité, prouesse sexuelles, théorie des « fils sexy », etc…), mais cela ne couvrira pas l’aspect social de la question, surtout concernant les manipulations des femmes sur ce sujet. 

Je me souviens d’une discussion avec un groupe mixte d’amis que j’ai eu quand j’étais dans ma vingtaine. Chaque fois que le sujet du sexe apparaissait (ce qui avait lieu souvent) il y avait toujours une reconnaissance prudente, presque tacite, parmi les femmes, en vertu de laquelle elles ne devaient pas révéler leurs désirs et ce qu’elle voulait en matière de sexe. J’utilise cela comme une illustration, parce que d’après mon expérience, la femme à qui vous parlez de sexe en compagnie d’hommes et de femmes n’est pas la même femme qui parle de sexe parmi seulement des femmes. A chaque fois qu’il était question de la taille du sexe de l’homme, le trope classique intemporel que les femmes répondaient, c’était que « la taille ne comptait pas », ou que ce qui comptait, c’était surtout « la manière de s’en servir », ou encore : « ce qui compte, ce n’est pas la longueur de la baguette magique, c’est l’habileté du magicien », ou tout autre aphorisme charmant, dont le but latent est d’éviter de répondre à la question et de ne plus aborder le sujet. Même les hommes féminisés font les perroquets sur cette question, afin de se rassurer spontanément sur le sujet. 

Exigences discrètes.

Vous voyez, comme l’illustre cette histoire de Mark Minter, il est contre-productif, pour les intérêts à long terme d’une femme, de disqualifier un fournisseur potentiel (un homme Beta) selon ses prouesses sexuelles. En se basant sur la vue et sur l’imagination (des conditions qui amènent au sexe) il n’y a aucun indicateur qui soit meilleur que la taille du sexe de l’homme. Certes, la taille générale de l’homme, la musculature, et tous les autres signaux physiques de nature sauvages ou instinctives jouent aussi, et permettent aux femmes de déterminer la qualité d’un amant potentiel, mais les femmes savent que, non seulement elles peuvent mesurer la virilité d’un homme rien qu’avec la taille de son sexe, mais elles savent aussi que les autres hommes le font tout aussi bien. 

Je voulais illustrer davantage cette dynamique en présumant que les femmes, en général, sont offensées dès lors qu’on aborde le sujet, ou sont en tout cas très timides par rapport à ce sujet, mais je ne peux pas m’aventurer sur ce terrain. Car dans la mesure ou l’agressivité sexuelle du féminisme s’est emparé de la culture occidentale au cours des 60 dernières années, il y a eu une dégradation progressive de ce sentiment de prudence / de timidité, et tout cela a été remplacé par le fait que les femmes utilisent désormais le sujet de la taille du sexe des hommes comme levier d’optimisation de leur propre hypergamie. 

Récemment, j’ai eu des serveuses qui travaillaient pour moi qui me disaient en privé qu’elles voulaient quitter un petit ami, ou qu’elles n’envisageaient pas de deuxième rencontre sexuelle avec un homme qui n’avait pas « ce qu’il faut ». De plus, dans la mesure où les femmes ont de moins en moins à perdre dans leur réalité d’après-mur (en termes de SMV), les femmes matures (la génération cougar) mettent davantage l’accent sur « l’équipement » de leurs partenaires. Cela a coïncidé avec la fin socio-économique des hommes et la montée en puissance des femmes : l’hypergamie féminine devient de moins en moins secrète. L’ancien temps est révolu : celui dans lequel les femmes avaient besoin d’utiliser des subterfuges afin de garder un homme sous-optimal afin d’obtenir son approvisionnement. Il s’ensuit donc que la vérité sur les détails de cette hypergamie viscérale soit assouplie au point que les femmes ne ressentent plus le besoin de la dissimuler. Il peut y avoir un effort symbolique dans un contexte public pour nier l’importance de la taille (l’exemple de Mark), mais en privé, les femmes savent que la taille est importante.

Considérez la « thèse », en présentation PowerPoint, que Karen Owen fait à partir de sa rétrospective sur son safari sexuel à l’Université de Duke. Nous pouvons débattre des critères relatifs sur lesquels elle évalue chaque rencontre sexuelle dans sa thèse, mais j’attirerais votre attention sur l’importance qu’elle place sur la taille du pénis de chacun de ses « sujets d’étude » comme un indicateur de qualité (ou l’absence de qualité). Comme la plupart des hommes (et des femmes) conscients du jeu de séduction doivent déjà le savoir, le médium est le message et c’est le comportement des femmes, et non pas leurs mots qui devraient être utilisés comme la seule base fiable pour déterminer l’intention ou la motivation. Selon les recherches des auteurs de « A Billion Wicked Thoughts » et les réponses faites par les personnes interrogées dans leurs études, la taille du pénis devrait être sans incidence sur les femmes, la taille est à peine considérée. Pourtant, ici, nous avons une femme quantifiant et qualifiant le mérite sexuel en utilisant la longueur comme un facteur de satisfaction sexuelle.

Vous pourriez faire valoir qu’il s’agit d’un cas isolé, et que les salopes s’inquiètent de votre circonférence de bite, ou vous pourriez penser que « les femmes disent une chose et en signifient une autre, hein, Rollo », mais vous devez comprendre l’utilité, et le but latent derrière ces présomptions. Chaque fois qu’on se moque d’un homme et qu’on lui colle par défaut l’étiquette de « misogyne amer », la formule consacrée consiste toujours à ajouter « oui, et je parie qu’il a une petite bite aussi ». Même les hommes vont utiliser cette convention sociale en disant « cet homme compense quelque chose » afin de disqualifier un concurrent sexuel et démontrer qu’ils possèdent une valeur sexuelle plus élevée que l’homme dont ils sont en train de se moquer. Il a une voiture à 75 000 $ ? Il doit y avoir une petite bite. Si la taille du pénis n’était pas une considération importante pour les femmes et leurs hypergamies, ça ne serait pas devenu une attaque entre hommes, ou entre garçons dans une cour de récréation. Ridiculisez le pénis d’un homme et vous le disqualifiez comme un concurrent sexuel. Il est intéressant de constater que les hommes savent que les femmes utilisent la taille générale comme critère de sélection, mais font semblant d’ignorer que les femmes prennent également en compte la taille de leur sexe. 


Source : « Size Matters » publié par Rollo Tomassi le 17 septembre 2012.  

Illustration : Fallon Michael.