La maîtrise amusée.

Je pense que beaucoup d’hommes se raccrochent au fait d’être émotionnellement distant. Cela évoque l’idée qu’un homme doit faire semblent d’être condescendant avec une fille qui l’intéresse, dans un effort maladroit pour qu’elle fasse en sorte de chercher ses faveurs. Quand les gens pensent au fait d’être émotionnellement distant, ils pensent au mot « hautain » ou à feindre le désintérêt. Oubliez tout cela. Ce que vous voulez, c’est une forme de maitrise amusée. 

Roissy a fait cette distinction il y a quelques années ; il y a une différence entre une distance émotionnelle arrogante et une maitrise amusée confiante. 

Une présence, avec une maitrise amusée, vous place dans une position de maturité, tout en restant approchable, et cela force la fille à se qualifier pour vous en faisant comprendre la maitrise que vous avez sur elle (et sur toutes les femmes, par association). Une attitude de « maitrise amusée » fait comprendre à une femme qu’en vertu de votre maturité, ou de votre autorité, vous avez déjà « tout vu avant », vous savez ce que les femmes veulent vraiment dire quand elles disent ou font quelque chose, et cela vous amuse. Vous allez jouer à ce petit jeu, mais seulement dans la mesure où vous vous moquerez intelligemment d’elle et de ses tentatives pour faire en sorte que ce soit vous qui soit amené à vous qualifier pour elle. Cela signifie que vous ne la prenez jamais au sérieux, comme une sœur cadette, mais aussi avec la présence d’esprit d’un mâle Alpha senior, qui connaît son jeu avant qu’elle ne joue.

Je l’admets, je n’ai jamais vraiment apprécié le potentiel de la maîtrise amusée jusqu’à ce que j’aie une fille. Je me suis retrouvé naturellement à utiliser cela avec elle parce que c’est la relation réelle et spontanée que j’ai avec elle. Quand elle était plus jeune, cela s’est ajouté à mes références de Papa-Alpha, mais maintenant qu’elle a 14 ans, qu’elle connait ce petit jeu, elle y trouve du confort. Cependant, j’ai aussi remarqué que ma femme trouve la maîtrise amusée tout aussi attrayante, au point qu’elle s’inclut dans ma maîtrise sur ma fille.

La maitrise amusée est particulièrement efficace pour les relations de séduction entre un homme plus âgé et une femme plus jeune. En supposant que vous êtes en assez bonne forme et que vous avez un certain degré de richesse, être plus âgé vous donne un certain degré d’authenticité. Avec la maturité vient une attente de connaissance et d’expérience chez les hommes. J’ai utilisé la maitrise amusée avec mes « ambassadrices » lors d’évènements promotionnels, et c’est comme une drogue pour elles. Vous devenez une sorte de figure paternelle pour elles (FILF ?) dont elles ont tant envie, mais qu’elles ne trouvent pas chez les hommes plus jeunes. Il y a une certaine dynamique de « sécurité Alpha » en jeu, entre une femme et un homme qui donne l’impression diffuse d’avoir été avec suffisamment de femmes pour être en mesure de prédire ses tests, puis de les passer facilement avec un haussement de sourcil occasionnel et un sourire, le sourire de celui qui « sait », qui « en a vu d’autre », à qui « on ne l’a fait pas ». Quand un homme donne des indices de maitrise amusée, il y a comme une sorte de présomption tacite chez les femmes, lesquelles se disent que l’homme « comprend » les femmes. 

Domination.

Un autre terme dont on abuse trop souvent dans la manosphère et dans la matrice féminine, c’est le mit « domination » ou « dominance ». Ce mot évoque de nombreuses associations négatives chez les gens, parce que ce mot porte la même connotation négative que le mot « pouvoir ». Les femmes admettront rarement avoir besoin d’une influence « dominante » de l’homme ou du mâle dans leurs vies, parce que ce mot semble binaire et absolu. Dans l’égalisme défini féminin de la Matrice, si un partenaire est dominant, l’autre doit nécessairement être soumis. Les femmes ont été conditionnées à recevoir le mantra de la « femme indépendante » pendant la majeure partie du siècle, et donc, admettre qu’elles veulent un homme dominant, c’est admettre qu’elles sont dépendantes. La domination est synonyme d’agression et d’oppression à cet égard, et les femmes et les hommes féminisés ont une réponse réflexe pavlovienne dès qu’ils entendent ce mot. 

Du côté de la pilule rouge, nous regardons la vérité de ce besoin de domination que les femmes attendent des hommes. Nous pouvons évidemment observer le désir de domination auquel femmes aimeraient se soumettre, dans leurs comportements, et dans leurs mots, mais je pense aussi, qu’à l’heure actuelle, la manosphère se fait une idée un peu absolutiste de ce qu’est la domination. Nous classons la dominance comme une « domination sociale » en ce que c’est un indicateur de statut Alpha, mais cela va bien au-delà de ça. Idéalement, je pense que la plupart des gars s’imaginent que la domination, c’est quand une femme est présente alors qu’ils sont en train de dire quelque chose sur un ton de commandement, comme une sorte de preuve sociale, et que dès lors, la femme, en entendant ce ton, aura davantage envie de les baiser. 

Après que « 50 Shades of Grey » soit devenu un Best-seller, il y a eu comme un « Eurêka » chez les hommes, même chez les hommes encore branchés sur la matrice. Les femmes aiment vraiment être dominées, mais c’est là un aspect seulement du mot « domination ». Parce que, évidemment, la popularité de ce type de roman-porno pour femmes renforce l’idée que les femmes ont des fantasmes d’hommes dominants, mais doit-il vraiment y avoir un « donjon » consacré au sexe avec des « accessoires », pour confirmer la domination masculine ? 

La domination personnelle, la domination sociale, n’a pas besoin d’être jetée dans de tels extrêmes. Je suis la personnalité dominante dans mon mariage et dans ma famille, mais cela ne signifie pas que Madame Tomassi soit enchainée dans ma chambre avec du cuir. La domination, c’est beaucoup plus que de parler sur un certain ton et de donner des ordres. Je peux afficher ma domination dans mon discours (et même dans mon silence), dans la façon dont je m’habille, dans mon statut professionnel, dans mon attitude envers les gens, qu’ils soient supérieurs ou inférieurs dans l’échelle de l’entreprise, dans ce que je tolère et ce que je ne tolère pas, etc. En tant qu’hommes, nous avons tendance à penser que, plus notre domination sera manifeste, plus les femmes en prendront notes, mais les femmes sont beaucoup plus sensibles aux nuances que ce que nous pourrions imaginer. Ce qui est petit peut être important, et ce que nous considérons, nous les hommes, comme des gestes inutiles, sont bien souvent les plus remarqués par les femmes. 

Domination amusée.

Je me fais attaquer par le féminosphère quand j’écris des articles sur l’anxiété, ou la crainte. Les femmes n’aiment pas la domination manifeste, tout comme elles n’aiment pas l’objectivation ou l’adoration manifeste. C’est quand c’est secret, caché, voilé, que les femmes répondent le plus favorablement – les femmes aiment être objectivées, dominées ou adorées, mais seulement par des hommes qui savent le leur faire comprendre de manière détournée. J’ai toujours préconisé l’effet positif du maintien d’une menace ambiante d’anxiété de la concurrence avec les femmes, mais cette forme de domination ne peut pas être un affichage manifeste. La domination doit jouer en arrière-plan, et être seulement occasionnellement amplifiée si les situations le justifient. Les femmes ont besoin de savoir que leur homme peut être un homme dominant, mais seulement, l’imagination que se fait une femme de la domination réelle ou supposée de son homme, est plus utile à l’homme, qu’un affichage constant, qu’un rappel manifeste, de domination. 

C’est ainsi que nous arrivons à boucler la boucle : la maîtrise amusée est une forme de domination sociale. Cette attitude avec laquelle une réponse est donnée avant qu’une question ne soit posée, mais toujours avec le sourire, est une façon très efficace de démontrer une valeur plus élevée que la fille. Une attitude de maîtrise amusée commence à partir d’une position par défaut de domination sociale.


Source : « Amused Mastery » publié par Rollo Tomassi le 14 septembre 2012.  

Illustration : Andrea Piacquadio.