Les filles laissées sur le bas-côté.

Afin de ne pas être trop lassé par le trope « Man-Up » (« sois un homme ! ») commencé par Kay Hymowitz, ni pas le succès de Kate Bollick – qui a réussi à monétiser son besoin hypergamique chronique non-consolidé dans une carrière et une nouvelle série télévisée – voilà que nous entendons à nouveau cette espèce de gémissement féministe paradoxalement triomphant de Hannah Colophane. Apparemment, il ne suffisait pas, pour Hannah, de permettre à son article « End of Men » de s’estomper dans les annales de la primauté féminine, sur les pages de The Atlantic, non, elle a extrapolé ses histoires de misandrie anecdotique dans un nouveau livre du même titre. Et ici, j’étais préoccupé par la compilation de la meilleure partie de The Rational Male sous forme de livre (roulement des yeux…).

Je ne m’intéresse généralement pas plus à Rosin qu’aux « préoccupations » de toute femme solipsiste qui a passé le mur, mais dans son article publicitaire « Boys on the Side » (Aunt Giggles), il y avait tellement de vision biaisée de la primauté féminine que je me suis alors demandé si elle avait déjà lu le mot « hypergamie ». Quand je lis des plaintes néo-féministes, je m’attends toujours à lire des rationalisations, des auto-confirmations, des préoccupations sans intérêts pour la condition féminine, toujours renforcé par des preuves anecdotiques, et Rosin ne me déçoit pas. Son article entier est rempli de point de vue purement personnels sur la façon dont la brutalité du marché sexuel contemporain a réduit la « drague » (pour les femmes) à une série de coup d’un soir, jusqu’à ce que le moment vienne, pour qu’une femme (occidentale, de la classe moyenne supérieure) se sente « complète » dans le domaine professionnel et décide de passer « en mode mariage » et « en mode maman ».

En dépit de toute son analyse, Rosin ne comprend tout simplement pas la totalité des aspects de l’hypergamie féminine et de l’influence sociale qu’elle a eue sur les hommes et les femmes. Je n’arrive pas à croire qu’Hannah soit totalement ignorante de la dynamique de l’hypergamie, mais à la lecture de cet article, il est évident que l’impératif féminin fait tout pour dissimuler la réalité de l’hypergamie, fait tout pour ne jamais aborder ce sujet, tout en se plaignant en même temps que les hommes en profitent impitoyablement et s’en servent pour leur propre stratégie sexuelle. 

J’ai soulevé cette question sur la chambre d’écho de Susan plus d’une fois, mais ce que Rosin (et plus généralement, n’importe quelle femme) ne comprends pas, c’est que du milieu des années 60 à 2012, nous avons vécu dans une réalité sociale définie par l’hypergamie féminine. Depuis la révolution sexuelle et l’avènement de la pilule (et donc de la reproduction exclusivement contrôlée par les femmes), les hommes sont progressivement devenus des accessoires à la réalité féminine. Ainsi, lorsque les femmes doivent faire face aux conséquences sociales négatives de leur propre comportement hypergame sans limites et déchainé – comme par exemple les évolutions de la « culture Tinder » – leur réponse-réflexe est de présumer que les inconvénients de l’hypergamie résultent nécessairement de la faute des hommes, qui refusent de jouer selon les règles sociales… que les femmes elles-mêmes réécrivent constamment pour leurs propres intérêts. 

L’hypergamie ne se soucie pas des rationalisations de l’impératif féminin.

Chaque observation, chaque anecdote personnelle plein de frustration, dans l’article de Rosin, peut être directement attribué à l’état du marché sexuel moderne, qui est lui-même le produit des impulsions hypergamiques déchainé des femmes. Les femmes qui vont à l’université, qu’elle interview, ne mentionnent pas la « drague » avec des hommes Betas moyens, elles mentionnent les coups d’un soir avec les hommes sexy de l’équipe locale. En réalité, il y a probablement beaucoup plus d’hommes Betas moyens et frustrés faisant la queue pour obtenir l’une de ces « pauvres filles » et qui sont plus que disposés à sortir avec elles à un rendez-vous « à trois dollars ». Culture de la drague ou pas, ce ne sont pas ces hommes que les femmes veulent baiser. Les mecs populaires, les « Chads », les hommes alphas indifférents, les artistes et les pros de la séduction, les hommes incarcérés, ce sont ces gars-là qui déclenchent une réponse-réflexe d’excitation et d’attirance chez une jeune fille de 23 ans. 

L’erreur d’Hannah est de supposer, dans une myopie fémino-centrée classique, que la « culture de la drague » (ou « culture Tinder », ou « Culture des coups d’un soir ») est le résultat d’une volonté consciente des hommes, lesquels chercheraient à profiter sexuellement des femmes qui ont choisis de mener une vie dans laquelle la carrière passe avant tout, et la vie de famille passe plus tard, une fois que la carrière atteint son sommet. Hannah n’a même pas pensé au fait que c’est en réalité la prédisposition innée des femmes à obtenir et sécuriser l’engagement du meilleur homme possible qui a créé l’environnement dans lequel le « coup d’un soir » est la norme, culture dont elle, et ses collègues, se plaignent. Comme je l’ai déjà dit, le « jeu de séduction » n’est qu’une contre-mesure masculine logique qui vise à permettre aux hommes d’évoluer dans un monde dans lequel les femmes donnent libre cours à leur hypergamie sans restriction. Cela contribue à créer un nouvel environnement socio-sexuel qui modifie les « règles d’engagement » (d’une relation) et la façon dont les hommes et les femmes interagissent les uns par rapport aux autres.


Source : « Girls on the Side » publié par Rollo Tomassi le 31 août 2012.