Roissy a eu quelques réflexions génialissimes sur les négationnistes du jeu et les « haineux » en général dans « l’insupportable tristesse de la haine ». Ces articles sont en lien avec les formes les plus courantes de haine en ce qui concerne le jeu de séduction, mais surtout en ce que la haine est une interprétation erronée presque universelle (ou une redéfinition subjective) de ce qui devrait être Alpha. Roissy est désinvolte dans beaucoup de ses réponses – une attitude que je peux comprendre compte tenu de sa position dans la manosphère – mais il y a des germes de vérités très importantes dans ses réponses :
Les haineux : les Alphas ne bloguent pas. Ils sont trop occupés à rencontrer des femmes.
Parce que, tu sais, les alphas n’ont pas de passe-temps. *roulement d’œil d’alpha*.
P.S. : N’hésitez pas à déconnecter d’internet à tout moment.
Chaque fois que j’écris un article avec le terme « Alpha » n’importe où dans le titre, j’en suis venu à supposer que tous les commentaires qui seront écrits seront des controverses sur ce qui est ou n’est pas Alpha.
L’une des réponses les plus fréquentes que je découvre, est toujours une variation sur le même thème qui consiste à dire : « Aucun ‘véritable Alpha’™ n’écrirait de blog, s’intéresserait, ou serait conscient de son statut d’Alpha. Seuls les perdants passent leurs temps à se demander quelles sont les différentes nuances « d’Alphanité ». Ironiquement, c’est exactement ce que je dis des Alphas du monde – ils sont parfaitement inconscients de l’ambiance Alpha latente qu’ils diffusent. C’est juste qu’ils sont « comme ça », et vous ne verrez jamais de blogs, d’articles sur « comment faire », ou d’opinions publiés par eux sur leur état d’Alpha. Ils sont, tout simplement.
Ce qui est drôle, c’est que c’est juste ce manque de conscience de soi Alpha qui exaspère les hommes « conscients » – les hommes conscients doivent travailler à être conscient. Si vous lisez ce blog, si vous avez plongé dans la manosphère, à n’importe quelle profondeur, merde, si vous lisez AskMen ou utilisez des rencontres en ligne juste par curiosité, vous n’êtes pas un Alpha naturel. Les Corey Worthington du monde entier n’écrivent pas de livres sur la meilleure façon de ramasser les filles, ils sont trop occupés à les baiser (et à faire face aux conséquences) pour avoir le temps de réfléchir sur eux-mêmes, et encore moins de réfléchir (sur ou pour) quelqu’un d’autre.
Le Tao de l’Alpha Naturel est peut-être une façon satisfaisante, quoiqu’un peu myope, de vivre, mais il n’est guère durable. Finalement, cette alphanité-zen crée des circonstances qui vont-elles-mêmes avoir des conséquences à long terme. Pour le reste d’entre nous, qui doivent mentalement travailler dur pour revenir à cet état d’esprit sauvage Alpha, il y a beaucoup de compréhension et de pensée critique qui doivent être formulées. Personnellement, je pense que les appels à « se déconnecter d’internet, sortir et draguer » sont exactement ce dont la plupart des hommes ont besoin. Comme le préconisent certains, il faut passer avec enthousiasme plus de temps dans la « vraie vie » et moins de temps dans le laboratoire (c’est-à-dire la manosphère). « KrauserPUA » a également une vision que je partage : combiner activement théorie du jeu de séduction et applications des techniques de dragues.
L’explication simple consiste à dire que les alphas naturels n’ont probablement pas de blogs, et n’ont pas assez conscience de ce qu’ils sont pour considérer l’applicabilité de leur « alphanité » à d’autres hommes, mais l’homme alpha qui a appris à l’être, qui est devenu Alpha, considère toutes ces questions et en a fait probablement un blog – par vanité ou par altruisme, ça, c’est au lecteur de décider.
Le problème de l’obsession haineuse mal dirigée.
Les haineux : un gars qui passe sa vie à être obsédé par la façon d’obtenir des femmes est un perdant.
Un gars qui passe sa vie à être obsédé par l’escalade de l’échelle de l’entreprise, pour obtenir plus d’attention de la part des femmes, est un perdant.
Un gars qui passe sa vie à être obsédé par la maîtrise de la guitare pour jouer dans un groupe de rock, pour obtenir plus d’attention venant des femmes, est un perdant.
Un gars qui passe sa vie à être obsédé par la poursuite de récompenses financières et par l’acquisition de ressources, pour obtenir plus d’attention de la part des femmes, est un perdant.
Un gars qui… ah, bref, vous voyez ce que je veux dire.
L’impératif féminin a utilisé des tactiques de moquerie / d’humiliation des hommes depuis maintenant plus d’un demi-siècle, il n’est donc pas surprenant de constater que de nombreux hommes aient intégré ces tactiques dans leurs propres récits. Lorsqu’elle est utilisée par les femmes, l’humiliation a une qualité contextuelle différente que lorsqu’elle est utilisée par les hommes. Pour un homme, se moquer d’un autre homme en se basant sur les attentes de genre, c’est tout aussi manipulateur que si une femme se moquait d’un homme, mais lorsqu’un homme se moque d’un autre, il y a un sens de l’orgueil qui s’ajoute au processus : l’homme qui se moque défend (ou cherche à défendre) la façon dont il a choisi de vivre sa vie. Dans ce contexte, la moquerie est utilisée pour disqualifier un concurrent sexuel, tout en fournissant une affirmation de l’Ego pour l’accusateur (celui qui se moque).
Lorsque les femmes utilisent « l’humiliation » (en tant que tactique), c’est généralement pour forcer un comportement en faveur d’une certaine conformité à leur impératif [biologique]. En d’autres termes, « vous devriez avoir honte de ne pas incarner ce que les femmes attendent de vous (et par extension, ce que la société fémino-centrique attends de vous) ». Lorsque les hommes cherchent à humilier d’autres hommes, intentionnellement ou sans le savoir, et même avec les meilleures intentions, ils appliquent l’impératif féminin sans le savoir car ils considèrent que l’impératif féminin est l’impératif normal, par défaut, de la société. Cela « semble juste », pour les hommes, de se moquer et de décourager les autres hommes d’apprendre à mieux comprendre les femmes. Rappelez-vous, les conventions sociales les plus réussies sont celles dans lesquelles votre cible devient un participant actif, inconscient, dans sa propre exploitation.
En utilisant la honte, la moquerie, l’humiliation, les hommes qui dissuadent les autres hommes de mieux comprendre les femmes servent le but de l’impératif féminin en limitant la « menace » que représente un homme qui devient conscient de sa valeur (ou de sa valeur potentielle) sur le marché sexuel. En outre, l’homme qui se moque protège l’idée fausse de la « mystique féminine », en perpétuant le mythe selon lequel les femmes sont intrinsèquement des créatures inconnaissables. « Vous ne parviendrez jamais à comprendre les femmes, alors n’essayez même pas. Contentez-vous d’être vous-même et vous finirez par rencontrer votre âme sœur ». C’est le mantra classique que prononcent inlassablement les chevaliers blancs, mais c’est particulièrement accablant pour l’homme beta encore branché à la matrice, surtout s’il entend cela venant d’un homme qu’il respecte.
La danse du singe énervé.
Les haineux : les hommes qui pratiquent le jeu de séduction ne font que de l’appel d’offre pour femmes. Les Alphas ne divertissent pas les femmes.
Si vous voulez réussir avec les femmes, vous allez devoir les divertir… d’une façon ou d’une autre. Il en va de même pour les femmes. Une fois qu’une femme cesse de divertir les hommes avec son corps, sa féminité, sa dignité, son engagement, parce qu’elle devient grosse, vieille, laide, « garce » ou mère-célibataire, elle cesse d’avoir du succès auprès des hommes. Nous sommes tous aux ordres de notre suzerain biomécanique (la nature), et nous nous mettons à genoux selon sa volonté, par la force, ou par choix. Vous vous trompez si vous croyez que vous avez une certaine indulgence plénière sur cette dure réalité.
Ou : si vous ne pouvez pas les battre, rejoignez-les.
Malgré toutes les meilleures intentions des hommes, malgré toutes nos (douloureuses) aspirations vers le « haut », ce que nous faisons, ce que nous sommes, ce que nous réalisons, sera toujours interprété à travers le filtre hypergame à l’aide duquel une femme nous perçoit. Même avec toutes nos tentatives pour nous retirer du jeu, les hommes ne peuvent pas éviter cela. Par impulsion biologique et par motivation sociale, qu’on le veuille ou non, nous les hommes, nous sommes les interprètes, les sommes ceux qui doivent être performants, nous sommes ceux qui font les choses, qui les construisons, même si (et surtout quand) nous pensons que notre but n’est pas destiné à être ce que nous pensons qu’il est. Abdiquer face aux jeu, ne vous excuse pas de n’y pas participer.
Que vous vous croyiez le maître princier de votre propre destin, ou la pitoyable victime des circonstances, à un certain niveau de conscience, vous êtes conscient du jeu, et c’est un jeu de perceptions. Les hommes Alpha, les hommes beta, les braves types, les bad boys, et tous les gars entre ces extrêmes, divertissent les femmes, même quand ils pensent qu’ils tracent leurs propres chemins, même quand ils pensent qu’ils sont exemptés du jeu, même quand ils sont mariés depuis 50 ans.
C’est un crime très grave que de dissuader, tacitement ou non, les hommes à apprendre les techniques pour mieux gérer le jeu de séduction. Je peux voir la façon dont cette dissuasion pourrait être utilisée pour disqualifier un concurrent sexuel, mais les mêmes hommes qui s’appuient sur des rationalisations pour améliorer leur estime d’eux-mêmes ne font que mieux servir l’impératif féminin, contre lequel ils éprouvent par ailleurs de la haine. Ironiquement, c’est le féminin qui a exigé avec arrogance tous les avantages venant de la société, et qui demande à ce que la société elle-même change pour mieux convenir aux femmes. Certains veulent que les règles du jeu changent afin que le jeu lui-même s’accorde à leurs propres capacités. Ils veulent tricher et jouer en mode ultra-facile, et s’étonnent ensuite que le jeu perde tout intérêt à leurs yeux.
Je pense que nous autres, hommes, faisons tous la même erreur en créant des fausses idées sur la façon dont le jeu de séduction fonctionne, en espérant que le sexe opposé nous accueille mieux, plutôt que d’apprendre à jouer.
Ne souhaitez pas que le jeu devienne plus facile, demandez plutôt à devenir meilleur.
Source : « Backwards to Zero » publié par Rollo Tomassi le 2 juillet 2012.
Illustration : icon0com.