Pensez comme une femme.

Les hommes perçoivent la réflexivité interprétative féminine dans un contexte masculin. Les femmes perçoivent la conscience interprétative masculine dans un contexte féminin.

Ce sont deux façons psychologiques bas-de-gamme pour dire que les hommes pensent instinctivement que les femmes vont répondre à leurs approches (indépendamment des prouesses de séduction) en termes masculins. En d’autres termes, les hommes s’attendent à ce que les femmes réagissent de façon rationnelle comme un homme le ferait. Certes, c’est le résultat de décennies de conditionnement égalitaire entre les sexes, mais vous ne pouvez pas mettre cette dynamique entièrement sur le dos de l’égalisme. Le premier réflexe d’un homme est de penser déductivement lors de la construction de leurs schémas mentaux, sur la meilleure façon de résoudre le problème d’obtenir du sexe (c’est généralement le jeu de séduction de l’homme beta). La déconnexion survient quand les hommes présument que les femmes sont leurs « égaux de genre » et en tant que telles, qu’elles réagiront à leur « jeu de séduction » d’une manière similaire et raisonnée.

Un utilisateur du forum SS, « JDELA », parlait justement du fait de vouloir imposer une perspective masculine sur les perspectives d’une femme. Extraits : 

Si une moquerie fonctionne, non seulement cela montre qu’il y a un manque d’estime de soi et d’équilibre mental, mais cela montre aussi que la relation va échouer. 

D’un point de vue masculin, cela aurait un sens complet et rationnel. Si un homme se moquait d’un autre homme, la réponse la plus rationnelle serait d’interpréter cela comme un manque de respect et de prendre offense. En vérité, les hommes se moquent les uns des autres constamment, sous la forme d’une camaraderie virile, quel que soit le sujet. Les hommes font cela dans une forme de construction de l’unité d’un groupe, mais notre inclination les uns envers les autres s’arrête là.

Maintenant, disons que l’homme dont on se moque, non seulement accepte cette moquerie, mais devient intrigué et amical avec le gars qui se moque de lui. Auriez-vous du respect pour l’un d’eux ? Sûrement pas. Vous diriez que l’homme qui se moque est un salaud (voir « AMOG ») et que le gars dont on se moque souffre d’un « manque d’estime de soi ». 

Ce que vous faites ici c’est de vous attendre qu’une femme réponde dans la perspective d’un homme. La plainte la plus courante lue sur n’importe quel site de rencontres (de SoSuave à LoveShack) vient des hommes qui sont stupéfaits que les femmes optent systématiquement pour le « Bad Boy Alpha » au lieu de les choisir eux, qui sont respectueux, fiables, sympas. Comme l’ont montré les observations et les expériences faites par des millions d’hommes pendant des siècles, en observant les femmes, nous nous attendions à des réponses logiques, rationnelles et pragmatiques venant des femmes, et elles ont rarement montré qu’elles en étaient capables. 

Ne vous perdez pas dans les détails : ce n’est pas un débat sur la question de savoir si oui ou non, les moqueries fonctionnent, ou sur la fréquence avec laquelle les femmes optent pour des Bad Boys. Le débat a tout à voir avec le fait que les hommes basent la plupart de leurs actions, de leurs croyances, de leurs investissements personnels, etc. sur un raisonnement déductif et sur des résultats prévisibles à partir de ce qu’ils croient être des informations fiables. Donc, quand tout ce que vous entendez venant des femmes, c’est qu’elles veulent « un homme avec un cœur, affectueux, présent, à l’écoute, sensible », c’est une cause de confusion considérable quand vous observez que les femmes négligent constamment un tel homme pour lui préférer un autre qui a justement les caractères opposés de ce qui est déclaré. Soit les données sont erronées, ou notre interprétation est erronée, soit la femme qui nous livre ses données se trompe – et nous sommes dans une situation où les trois aspects sont erronés.

Donc, à la lumière d’un tel conflit d’objectifs constants, nous devons conclure qu’il existe souvent un décalage entre ce que les femmes disent et ce que les femmes font. Les moqueries marchent sur les femmes. Il y a certainement une part d’art dans tout cela, et il ne s’agit pas d’une solution unique qui fonctionne pour toutes les femmes, mais c’est un phénomène qui se produit avec assez de cohérence pour prédire un résultat. La question est donc la suivante : la grande majorité des femmes souffrent-elles d’un manque d’estime de soi ou est-ce que c’est nous qui nous attendons à ce qu’elles agissent comme les hommes le feraient ?

Il est très facile de qualifier les femmes qui opteraient pour le Bad Boy de femmes de mauvaise qualité, mais que faites-vous quand votre femme de haute qualité fait la même chose ? Vous pouvez tirer une flèche, peindre une cible autour de l’endroit où la flèche s’est plantée, et dire que vous visez dans le mille à chaque fois, mais vous ne pouvez pas ignorer l’incongruité. Sortir de cet état d’esprit d’homme beta branché à la matrice, laquelle convainc les hommes que les femmes réagiront de la même façon qu’ils le feraient eux-mêmes, est l’une des transitions les plus importantes dans la prise de la pilule rouge.

L’ironie de cette idée préconçue centrée sur les hommes est que, même dans les cas où les hommes branchés seraient d’accord sur l’idée que vous « ne pouvez pas traiter une dame comme ça » l’interaction est encore colorée par l’hypothèse d’une perspective d’interprétation masculine de la part d’une femme. Pour les hommes branchés cela vient comme un réflexe instinctif – c’est l’un des nombreux réflexe – qui faisait partie du conditionnement de sa vie.

Pensez comme une femme.

Comme je l’ai déjà dit, désapprendre ce que vous savez sur les femmes et sur votre prédisposition mentale « égaliste » est généralement l’un des aspects les plus difficiles dans le débranchement de la matrice. L’abandon de vos anciennes façons d’interagir avec les femmes implique un risque très réel de rejet, mais gardez à l’esprit que réapprendre la réalité des différences dans le processus mental entre vous et une femme potentielle, rendra cette transition plus facile.

Beaucoup de choses ont été dites sur les avantages qu’il y a à « penser comme une femme » en termes de jeu de séduction. Malgré les avantages qu’il peut y avoir à jouer au Dandy ou à utiliser une technique d’identification avec le féminin, je pense qu’il est très important de ne pas réellement devenir une femme dans votre mental. La plupart des hommes branchés sur la matrice sont déjà, en quelque sorte, des femmes, dans leurs esprits. Quand je préconise une meilleure compréhension de l’esprit féminin, sachez que c’est toujours en termes d’étude de ce que je professe ici, dans des pratiques exploitables. Il s’agit d’anticiper les résultats, et prédire les comportements en fonction de ce que vous savez qu’une femme penserait ; pas en fonction de ce que toute personne générique égale et neutre, penserait. Les gars branchés sur la matrice évitent cela, même au niveau limbique de leur mental, parce que cela sonne comme du sexisme ; et tout ce qui est associé au sexisme est une disqualification sexuelle automatique pour les hommes qui ont des mentalités de rareté, mentalités qui ont été implantées en eux par le fémino-centrisme. 

Un homme efficace et conscient du jeu de séduction doit accepter le sexisme ; parce que le sexisme est simplement ce qui caractérise les différences entre les sexes. Le sexisme sera utilisé par vous ou sur vous, mais vous ne serez pas exempté de celui-ci. Vous avez peut-être été élevé dans l’égalitarisme, mais s’accrocher à « l’égalisme » des sexes après, c’est tout simplement une stratégie d’évitement contre le rejet, et c’est une stratégie d’évitement que la plupart des hommes ont du mal à ne pas utiliser. 


Source : « Think Like a Woman » publié par Rollo Tomassi le 25 juin 2012.

Illustration : Yuliya Kosolapova.