Etude de cas – la fille complètement folle.

Message d’un lecteur, qui souhaite rester anonyme : 

Je ne sais pas ce qui se passe ces derniers temps.

Je me sens bizarre ces derniers temps… sur le point de sauter d’un pont, avec tout le stress que j’ai ressenti. Je ne sais pas à qui parler.

Vous vous rappelez de cette longue discussion sur la « fille obsédée » avec qui je sortais et qui, selon moi, était « folle » ? Je l’ai revue… et ça a été une histoire bizarre, bizarre, je ne peux même pas y réfléchir.

J’étais vraiment convaincu qu’elle était à la limite de la folie, en me basant sur son passé trouble et sur son « comportement instable ». J’en avais fini avec elle… Je l’avais oublié et j’étais prêt à la faire disparaitre de ma vie pour toujours. Puis il s’est passé certains évènements, et nous nous sommes retrouvés obligés de nous asseoir l’un face à l’autre et de discuter sur ce qui s’était passé.

Elle me dit que, chaque fois qu’elle est venue chez moi, elle se disait : « je ne peux plus faire ça, je ne peux pas continuer à le voir, etc. ». Elle a dit qu’elle voyait un mec vraiment super en moi, mais que les choses que je disais et faisais la rendaient folle.

Elle a commencé à me faire la liste des choses que je faisais qui lui faisait perdre la tête… des choses comme : 

Suggérer que d’autres femmes étaient intéressées.

La taquiner, me moquer d’elle. 

Rester détaché.

La traiter comme si je n’avais pas besoin d’elle / n’était pas à fond sur elle (« comme une call-girl », selon ses mots). 

Et j’étais assis, là, à penser… Putain, tout cela me semble familier… Est-ce que le fait de devenir un « disciple » du jeu de séduction m’a saboté avec les femmes depuis des années ? Est-ce moi qui suis devenu fou ? Est-ce que toutes ces absurdités n’étaient pas en fait un mécanisme de défense que je j’ai construit pour faire face à mon propre manque d’estime de soi ? 

J’ai décidé de laisser tomber toutes ces conneries … et de lui donner une chance, à cette fille, légitimement, pour de vrai. Fini de jouer à don Juan… Juste… nous voir pour ce que nous sommes vraiment. Je vais vous dire… Je suis en guerre à grande échelle avec moi-même… et j’ai perdu la vision : je ne sais pas quelle partie de moi est le « vrai moi ».

Il y a un côté de moi qui est absolument amoureux de cette fille. Je veux dire, elle est sacrément sexy, elle est intelligente et perspicace (bien qu’elle ait ce que je considère comme de drôles d’idées sur certains trucs), elle a de bonnes compétences pratiques (elle dirige sa propre entreprise), elle est très physique … plus que moi-même. Elle a toutes les caractéristiques d’une fille « épousable » selon les critères dont tout le monde parle… Elle nettoie, elle cuisine (délicieusement !), elle s’habille pour impressionner la galerie quand on sort ensemble. Elle me dit même qu’elle ne veut pas « monopoliser tout mon temps » et m’encourage constamment à faire des choses que je veux faire.

Comme je l’ai dit avant, son passé est un peu « sauvage », mais il me semble qu’elle est honnêtement devenue plus mature et plus intelligente et qu’elle a vraiment pris des mesures pour laisser tout cela derrière. Qui suis-je pour lui refuser une chance de rédemption ?

« Passé sauvage ».

« Comportement instable ». 

« Obsédée ».

« Folle ».

Ce sont vos propres termes, vos propres mots.

Sa liste de conditions préalables pour rester avec une femme « folle » : 

Suggérer que d’autres femmes sont intéressées.

La taquiner, se moquer d’elle. 

Rester détaché.

La traiter comme si on n’a pas besoin d’elle (« comme une call-girl »).

On pourrait penser rationnellement qu’une femme « normale » trouverait ces aspects intolérables, mais vous en êtes là. Donc, soit elle est en fait folle, et trouve sa récompense dans la violence et n’a pas assez d’estime pour elle-même pour vous quitter, OU, vous approchez votre relation à long terme (telle qu’elle est) d’un point de vue sain, fait réellement le respect ; en fait, à tel point qu’elle vous poursuivra malgré tout.

Je pense que ce que vous vivez maintenant, ce n’est pas tant de la confusion avec elle, c’est plutôt le fait de réaliser que vous êtes le partenaire principal de la relation. Il s’agit d’une transition très difficile à accepter et à réaliser pour un ancien homme beta. En vérité, je dirais que l’acceptation et l’intériorisation du rôle dominant dans une relation, pour un homme beta, est plus difficile que de réaliser que l’application du jeu de séduction fonctionne réellement pour attirer les femmes ainsi que pour réussir un mariage avec une femme. 

C’est réellement une seconde déconnexion de la matrice pour les hommes. Le premier choc du « débranchement » vient de la réalisation que, tout ce que la société féminisée et les femmes disaient sur la manière « appropriée » de s’engager avec les femmes, est en fait faux, d’ailleurs, les conseils donnés sont presque entièrement à l’opposé de ce qui produit réellement des résultats. Une fois qu’un homme arrive à un stade dans lequel il est tellement frustré par sa vie amoureuse qu’il expérimente le jeu de séduction non-conventionnel, il découvre que la « maitrise amusée », le côté « drôle et arrogant », ou les petites « piques » fonctionnent réellement, arrive alors un point de désillusion – et parfois, de désespoir. 

Ce second choc vient de la prise de conscience que, tout ce dans quoi on a investi jusqu’à son Ego, l’idée qu’on se faisait des femmes, s’effondre. Une grande partie de la vie d’un homme est passée dans l’ignorance, dans le fait de croire que les femmes sont toutes aussi rationnelles que les hommes, qu’elles partagent les mêmes désirs mutuels que les hommes, et qu’elles sont toutes aussi sincères dans leurs paroles que les hommes. La duplicité résidait dans le fait qu’on avait enseigné à cet homme malheureux que c’est à l’homme de s’identifier à la femme, qu’il doit devenir comme elle. Il n’a pas compris, notamment, que la différence entre les sexes réside aussi dans des manières de communiquer différentes. Lorsqu’il était encore branché dans la matrice, on a fait croire à l’homme que tous ses échecs, tous ses faux pas, étaient le résultat de son incapacité à s’identifier davantage avec la femme.  

Il n’est donc pas surpris de voir l’étendue du mensonge, lorsqu’il réalise l’ampleur avec laquelle il s’est investi dans des conventions sociales féminines. C’est là que la plupart des hommes se retournent. C’est trop à supporter, découvrir que la réalité est différente de ce que les femmes en disent, c’est une sorte de révélation, l’homme entre alors dans un déni rationalisé. Et bien sûr, la matrice dispose d’un réseau social bien établi prêt à l’accueillir à nouveau et à le récompenser pour son déni. 

Le deuxième débranchement de la matrice.

Le deuxième débranchement arrive quand un homme est forcé de revenir aux révélations qu’il voulait oublier, au moment où il s’apprête à entrer dans une relation de long terme. La plupart des hommes qui se réinventent, et qui accepte de tenir le rôle de la primauté masculine, alors même qu’ils étaient soumis à une doctrine égalitaire sur l’égalité des sexes pendant une grande partie de leur vie, se sentent « bizarre » lorsqu’ils « possèdent » réellement leur mariage ou leur relation de long terme. C’est un moment charnière. Essentiellement, vous devez devenir l’homme que vous disiez être lorsque vous tourniez des assiettes. Les gars qui débranchent et emploient le jeu imitent d’abord les comportements qui étaient respectés et attrayants pour les femmes. Maintenant, ils sont considérés par la société comme socialement inaptes au pire, grossiers au mieux, à la limite du comportement abusif. Quoi qu’il en soit, les résultats sont indéniables.

Dans une relation à long terme, vous devez être CET homme, et pour un homme beta autrefois branché à la matrice, le vieux schéma mental a tendance à revenir. La culpabilité s’installe parce qu’un homme ne se sent pas digne de la primauté qu’il détient dans la relation, parce qu’il n’a toujours pas lâché cet « égalisme » qu’il pensait valide depuis si longtemps. Il veut jouer « franc jeu », mais ce qu’il ne réalise pas, c’est que son concept de ce qui est « juste » et « franc » est toujours enraciné dans son état d’esprit branché. C’est à ce point critique que la plupart des relations longues se détruisent, parce que le gars revient à son ancienne habitude mentale d’homme beta, et alors la jeune fille s’installe dans le confort, sachant qu’elle contrôle le cadre de la relation, et qu’elle peut dicter les termes de son intimité comme elle l’entend.

C’est l’une des raisons pour lesquelles je souligne l’importance d’une intériorisation complète des raisons pour lesquelles le jeu de séduction fonctionne. Je reçois de nombreuses critiques parce que mon approche est trop souvent axée sur la théorie, mais si, et quand, vous vous mettrez en couple, mon Dieu, vous avec intérêt à comprendre pourquoi ces théories sont le fondement du jeu de séduction.  

C’est précisément à ce stade que vous vous trouvez, mon ami. Votre détresse vient d’une envie de revenir à une façon plus simple de traiter votre vie personnelle, qui n’a en fait jamais vraiment existé. Gardez à l’esprit que le comportement « abusif » dont votre petite amie « folle » se plaint est le même comportement qui l’a attirée vers vous. Si vous vous sentez coupable de jouer à la X-Box pendant qu’elle vous attend, puis posez la console et faites quelque chose de productif, il suffit de comprendre que le sentiment de culpabilité vient du fait que vous pensez que vous avez besoin d’être « juste » avec elle afin de la garder. C’est comme ça qu’une femme arrive à contrôler le cadre dans une relation.


Source : « Case Study – The Crazy » publié par Rollo Tomassi le 21 juin 2012.

Illustration : Úrsula Madariaga.