Perceptions.

J’ai assisté à une conférence il y a un an, dans laquelle une présentatrice était l’une de ces féministes qui parlait de la façon de rendre votre entreprise plus attrayante pour les femmes. Certaines des choses qu’elle disait était tellement fous, en ce qu’elle qualifiait la plupart des entreprises « d’entreprises inférieures » parce qu’elles ne faisaient rien pour devenir des entreprises « amicales » auprès des femmes. Malgré le fait que sa forte inclinaison féministe était semi-odieuse pour le public (principalement les hommes), il y avait quelques pépites de sagesse là-dedans.

L’une d’elles était que, pour les femmes, les perceptions intuitives sont la principale base de jugement pour les femmes, alors que les hommes utiliseront des informations pour porter des jugements. Si les toilettes de votre entreprise ne sont ni hygiéniques ni confortables, une femme utilisera cette situation pour juger le succès de votre entreprise, plutôt que de se fonder sur des données financières. À cet égard, elle privilégiera des témoignages (preuve sociale) d’autres femmes par rapport à toutes les autres preuves tangibles. Il s’agit bien évidemment de généralisations, d’exagérations, mais elles soulignent le fait qu’il existe des différences fondamentales dans la façon dont les deux sexes perçoivent le monde qui les entoure.

Gardez à l’esprit que la capacité de l’homme à créer l’illusion du succès ne date que des 100 dernières années. L’avènement de la dette de consommation prolongée a créé la capacité, pour les gens, d’acquérir des biens matériels qui leur permettent de feindre le succès et le statut. Pour un exemple du 21e siècle, ne cherchez pas plus loin que les réseaux sociaux, le moyen ultime d’élaborer une perception du statut qui n’est peut-être pas du tout alignée sur la réalité. Pourtant, dans la psychologie féminine, les faits sont éclipsés par les façades psychologiques, et il n’y a là rien à reprocher aux femmes. C’est tout simplement de cette façon qu’elles sont « câblées ».

Je pense que ce que nous pouvons apprendre de la prise de conscience de cette réalité, c’est qu’une partie de notre rôle en tant qu’hommes, notre rôle de leader dans les relations avec les femmes, c’est de contrôler la façade. Garder au maximum le niveau d’intérêt qu’une femme nous porte dépend de la façon dont nous sommes capables de lui faire comprendre que nous avons du succès. Cela coûte de l’argent et du temps de se concentrer délibérément sur son image, surtout si vous êtes satisfait d’un mode de vie de faible complexité, qui, je pense, décrit l’inclination naturelle de la plupart des hommes, si ce n’était pas pour séduire (« séduire les femmes » : c’est-à-dire obéir aux attentes de la société, conduit par le féminin).

C’est une pensée effrayante de considérer à quel point il est facile de faire chavirer les cœurs et les esprits de la plupart des femmes, simplement avec la prévalence de l’image sur le fond. C’est la manipulation de l’image qui rend les femmes, même les plus pauvres, capables de s’endetter de 200 dollars de plus. Les politiciens et les spécialistes du marketing qui réussissent sont devenus des maîtres de cette psychologie. Si vous vous demandiez encore pourquoi les femmes les principales consommatrices de la culture occidentale, ne cherchez pas plus loin que le fait que la perception joue un rôle fondamental dans le processus décisionnel des femmes. 

Les strates de la perception. 

Dans les articles précédents, j’ai mis l’accent sur l’idée que les femmes peuvent prétendre vouloir de la sincérité, de l’honnêteté, mais elles ne veulent absolument pas de divulgation complète.

En ce moment, je suis sûr qu’il y a des lecteurs qui pensent « mais c’est de la merde, ce que vous dites, c’est que je dois gérer ma « façade » indéfiniment et ne jamais laisser tomber le masque ? Je ne peux pas m’attendre à « jouer un rôle » tout le temps ! Quand puis-je juste être moi-même et être à l’aise, en sachant qu’elle m’aime pour moi, pour ce que je suis ? ».

A cette question, la réponse courte est : oui, vous ne devez jamais laisser tomber votre garde. L’image qu’une femme se fait de vous, via ses perceptions, ses émotions, ses associations d’idées, ses interprétations, seront TOUJOURS un facteur influençant la valeur hypergame qu’elle se fait de vous. Cependant, la réponse pratique consiste à ajouter qu’il est de plus en plus facile de construire une perception donnée sur la base des perceptions antérieures, et que vous vous pouvez légitimement intégrer les perceptions qu’elle se fait de vous dans le cadre de votre personnalité. 

Que vous soyez conscient du jeu de séduction ou non, chaque fille avec qui vous vous engagez, qu’il s’agisse d’une « assiette » (voir l’article : théorie des assiettes) ou d’un partenaire potentiel monogame, votre rôle, votre personnage, votre valeur, est construit par la perception qu’elle a de vous. Dès le moment où vous l’avez approchée, avec un intérêt romantique, vous avez été progressivement « superposé » avec ses perceptions émotionnellement associatives. Peut-être par des amis, peut-être par de la preuve sociale, ou même par des attentes pré-conditionnées (pour le meilleur ou pour le pire) qu’elle a ajouté à votre personnalité, laquelle, pour elle, n’est que la somme totale des strates de perceptions émotionnelles qu’elle a récemment accumulées. Plus tard, dans une relation de long terme (ou même une situation de plan-cul) cette perception devient plus ‘solidifiée’.

Les hommes, pour la plupart, ne parviennent pas à utiliser cette dynamique de perception à leurs avantages parce qu’ils sont dans l’incapacité de réaliser l’étendue des différences cognitives entre les hommes et les femmes. Il semble manifestement malhonnête pour un homme de manipuler la perception qu’une femme se fait de lui à son avantage, quand il a été socialement convaincu que les femmes sont des agents rationnels ayant besoin d’informations factuelles sur lesquelles fonder leurs décisions personnelles, et qu’elles sont conscientes de leur impulsivité émotionnelle, et par là qu’elles sont en mesure de contrôler lesdites impulsivités. C’est la pierre d’achoppement « égaliste » : on a appris aux hommes que les femmes sont cognitivement égales aux hommes. 

La partie tragique de cette situation est que les hommes vont, passivement ou activement, toujours faire des tentatives pour influencer cette perception émotionnelle féminine afin de mieux faciliter une sorte d’harmonie entre eux et les femmes. Quand un homme marié me dit que sa femme n’a aucun respect pour lui, la racine de cette condition réside dans une incohérence de perception.

« Mec, tout était si bien au début ! Mais ensuite, je me suis comporté en homme beta avec elle, je suis devenu vindicatif et j’étais constamment dans le besoin, j’ai cristallisé sur elle, et elle m’a quitté pour se mettre avec un « bad boy ». C’est, encore une fois, le cas de figure où il y a des incohérences de perception dans le couple, qui résultent du fait que les perceptions établies initialement ont été ensuite modifiées par des nouvelles perceptions émotionnelles associatives venant de stimuli extérieurs. [Autrement dit, elle vous percevait pour un homme Alpha, vous vous êtes comporté ensuite en homme beta, et dès lors qu’elle a vu un autre homme qu’elle percevait comme Alpha, elle n’a pas hésité à vous quitter]. 


Source : « Perceptions » publié par Rollo Tomassi le 23 mai 2012.  

Illustration : Ivandrei Pretorius.