La nouvelle sensibilité.

Avec mes excuses abondantes si je me permets de copier sans vergogne le fil de commentaires de CH, mais tout cela est parfaitement aligné avec mon sujet d’aujourd’hui. 

De « The Whammer » :

Je peux dire avec précision qui est Alpha ou Beta avec un test simple, que je vais prouver ici. Je vais vous dire qui va baiser dans la semaine prochaine. Faites cela, sortez votre portefeuille et ensuite décrivez le portefeuille et la liste du contenu (ne vous embêtez pas à lister ce préservatif qui a expiré en 1999). Je peux déterminer à partir de ce test comment vous vous débrouillez avec les femmes et si vous êtes un vrai Alpha.

OK, je vais tout vous expliquer. Avez-vous déjà vu quelqu’un avoir un portefeuille bombé de choses ? Parfois, vous verrez même un élastique autour du portefeuille, c’est vous dire à quel point il est plein de choses inutiles. C’est typiquement beta, comme comportement. Ils se trimbalent avec tous ces trucs au cas où ils auraient à « prouver » quelque chose. Vous ne verrez jamais un Alpha avoir avec lui toute cette merde. Les Alphas portent un portefeuille mince avec peut-être un peu d’argent, une carte de crédit et une licence [permis de conduire] tout au plus. Les alphas ont certaines habitudes ou traits de caractère, et ces traits de caractère se manifestent inconsciemment dans beaucoup de choses extérieures. Un Alpha ne penserait jamais qu’il aurait à prouver quoi que ce soit à quelqu’un. Le premier gars qui a répondu a dit qu’il porte juste un peu d’argent, dans un clip, et cela indiquerait un comportement Alpha pour moi. Je n’étais pas vraiment préoccupé par le montant. Les gens, en particulier les femmes, assimilent inconsciemment un portefeuille bombé avec une mentalité beta, et tout cela sans prendre en considération le renflement que vous auriez dans votre poche de poitrine de costume. Les bêtas ne baisent pas.

J’encourage les lecteurs à lire le fil de commentaire dans son intégralité. C’est vraiment drôle, mais il y a un germe de vérité dans l’humour de Whammers. Il y a beaucoup de choses qui ont été dite sur ce que « sont » les Alphas et les betas dans la manosphère. En fait, je dirais que dans son enfance formalisé, l’art de séduire était fondamentalement une méthode pour se débarrasser des « signaux » bêta, en mettant l’accent sur les « signaux » Alphas pour maximiser les chances de se faire baiser.

Cependant, avec le débranchement de la matrice vient une sensibilité progressive au monde féminisé autour de nous. Nous le voyons tout autour de nous, généralement dans la publicité d’abord – peut-être la tonalité de ridicule masculin dans les publicités télévisées, puis il y a l’association subtile que nous faisons en considérant que les femmes sont les principaux consommateurs dans la société. La prochaine observation à réaliser pleinement, c’est la façon dont les hommes sont représentés à la télévision ; insouciants, ridicules, et qui ont besoin de l’intuition féminine pour résoudre leurs problèmes.

Cette nouvelle sensibilité s’affine ensuite. Nous ramassons çà et là des idiomes et des attitudes subtiles dans les conversations des gens. Nous reprenons et repensons aux termes et aux hypothèses de prémisse que précédemment, dans notre brouillard pilule bleue, nous aurions pris pour du bon sens ou pour un simple fait. Nous entendons les mêmes tropes offerts comme solution aux mêmes problèmes que nous trouvions si déroutant dans notre existence branchée.

J’utilise le test de portefeuille de « The Whammer « comme une illustration ici pour détailler cette nouvelle sensibilité. Il est assez facile d’évaluer la différence entre le look d’un beta (ou son absence de look) et celui d’un Alpha. Comme la plupart des autres animaux d’ordre supérieur, les êtres humains ont un sens évolué, sur le plan subconscient, qui nous aide à déterminer les regards, la posture et les indices vocaux des concurrents sexuels. Mais les looks peuvent être trompeurs, et à une époque de féminisation, le gars qui extérieurement peut être le spécimen même d’un Alpha dans un sens physique, peut aussi être l’homme beta la plus faible en raison du conditionnement qu’il a reçu dans sa vie.

Peut-être que c’est le fait d’avoir été débranché de la matrice pendant si longtemps, ou peut-être que c’est mon observation constante et le fait d’écrire à ce sujet, mais je suis très sensible au choix de mots occasionnels que les hommes utilisent quand ils parlent de questions hommes-femmes. Il a été inculqué aux hommes féminisés d’utiliser des mots, des idiomes et des présomptions qui sont supposés, sur le plan subconscient, être plus neutres ou plus inoffensifs pour les femmes, ou pour la primauté féminine. Je peux saisir les autodérisions subliminales avec lesquels les hommes filtrent leurs conversations, souvent avec un rire nerveux, ou bien je peux voir quand ils disent de façon désinvolte (mais intentionnelle) certaines vérités émoussées, pour rétropédaler ensuite en riant d’eux-mêmes ou en expliquant que les « hommes sont ce qu’ils sont », comme s’il s’agissait d’une sorte d’excuse. 

Tout ce que vous devez savoir sur un homme, ou sur l’état de la primauté féminine dans la société, se trouve dans les choix de mots qu’il utilise. C’est une tâche assez facile de choisir à travers les écrits de quelqu’un sur les messages du forum pour déterminer où ils se trouvent sur le spectre Beta-Alpha. Est-ce qu’il utilise des expressions disney-esque sur la fille qu’il trouve spéciale ? Utilise-t-il de la prose shakespearienne, des mots qu’il ne dirait jamais dans une conversation informelle, pour décrire son désir d’être une âme sœur ? Ce sont des « signaux » faciles à détecter lorsque vous les lisez sur votre écran ; tous les hommes, sauf ceux atteint d’Asperger, ne vont probablement pas utiliser le langage vernaculaire arthurien en parlant des femmes.

Mieux vaut demander pardon que demander la permission.

Pendant mes trajets pour aller au travail, j’écoute souvent des radios locales. Non, pas le côté conservateur, plutôt l’émission de variétés. En fait, je travaille en étroite collaboration avec quelques-unes des stations chaque fois que je fais une promo de marque ou une fête de lancement à un club local ou à un événement. Parmi les personnalités du talk-show que je connais, ce n’est vraiment que dans un sens professionnel. La plupart d’entre eux sont assez sympathiques, mais chaque fois que j’écoute n’importe quel sujet qui vire dans les questions hommes-femmes (assez souvent) le côté « homme beta » suinte partout. Trope après trope, répétitions constante d’idées fémino-centriques, je vous jure que les hommes qui perpétuent le plus la primauté sociale féminine sont des animateurs de radio – même les conservateurs. Naturellement, je ne leur dit rien, dans l’intérêt de mon entreprise, mais ces gars-là sont pires que n’importe quel chevalier blanc, ou homme beta que j’ai jamais rencontré dans la manosphère ; et ils sont tous parfaitement inconscients de leurs conditionnements. 

Dans toutes leurs divagations, il y a toujours une présomption par défaut de l’autorité féminine. Je suis convaincu qu’il faut toute une vie pour inculquer quelque chose à un homme, mais le plan limbique de l’état d’esprit beta utilise l’impératif féminin comme point de départ pour tout. Dans chaque phrase, et sur un plan subliminal, l’origine d’une pensée est tempérée par la façon dont elle sera interprétée dans un contexte fémino-centré. C’est presque un état d’esprit par défaut pour l’état d’esprit Beta : demander la permission de la femme.

J’ai un autre ami qui abdiquera toujours à l’autorité de sa femme en disant « je dois voir ça avec le boss » en référence à sa femme, quand nous faisons des plans pour traîner. Cela me dit tout ce que j’ai besoin de savoir sur sa perception du genre et son histoire de succès avec les femmes en général. Femme = autorité ; avant tout, dans toute décision la pensée est colorée par le féminin.

Tout comme dans le test du portefeuille, le débranché développe un 6e sens en plaçant un état d’esprit Alpha. Bien que nous puissions l’entendre de temps en temps dans leur choix de mots, c’est le manque de mots qui indiquent un Alpha. Tout comme un Alpha n’a pas besoin d’un portefeuille plein de mesures de sécurité, l’Alpha n’a pas besoin de mots superflus. En vertu de sa confiance (à travers ses options), l’esprit Alpha ne se soucie pas de la priorité féminine. Il peut parfois dire « hum… désolé ?« , mais sa première pensée n’est pas de demander la permission de la femme.

Quand votre silence inspire plus d’intimidation, plus de respect, plus de gravité que vos paroles, alors, vous pensez comme un Alpha.


Source : « The New Sensitivity » publié par Rollo Tomassi le 18 mai 2012.

Illustration : Nikolay Osmachko.