Coquetterie.

J’évite généralement de me coltiner les articles de « conseils » (c’est-à-dire de propagande ouvertement féministe) de AskMen.com, mais un ami m’a envoyé un lien vers l’un de ces articles. C’est le même raisonnement prévisible que je m’attends à trouver chez les hommes betas, lors de la discussion sur les mérites de l’attente. Note secondaire : s’il vous plait, lisez donc la courte biographie de Giulia Simolo pour avoir un bref aperçu de ce qui constitue une « conseillère en relation ». 

Tout ce que cet article fait, c’est de renforcer le féminin comme l’intérêt sexuel primaire. C’est la position par défaut de chaque femme solipsiste donnant des conseils : chaque point qu’elle fait présume que la femme est le PRIX. Donc, nous allons briser cela à partir de présomptions moins orthodoxes :

L’attente crée l’anticipation.

L’anticipation est déjà présente à partir du moment où vous sentez de l’excitation l’un pour l’autre. L’attraction n’est pas un choix, et l’anticipation n’est pas quelque chose de « créé » par l’intention. Croyez-moi, aucune fille qui vous fait attendre ne pense, « Oh je veux juste qu’il savoure cette délicieuse anticipation ».

L’attente crée un défi.

Oui, pour vous. J’aime la façon dont la rationalisation féminine consiste à croire que c’est l’homme à qui l’on donne l’occasion de créer le défi, alors qu’en fait c’est classiquement le royaume d’une femme depuis des millénaires : jouer la coquette. A qui essai-t-on de faire croire des sornettes, ici ? 

L’attente montre que vous ne pensez pas que c’est une salope. 

Le seul genre concerné par le fait d’être perçu comme une salope, ce sont les femmes. Encore une fois, la primauté féminine. Chaque homme aime une salope, il veut juste qu’elle soit SA salope. L’importance concerne moins le fait que l’homme perçoive la femme comme une salope, et concerne plus le fait qu’une femme ne veut pas que l’homme la perçoive comme une salope. Quand il s’agit de sexe, les femmes célibataires aiment faire obstruction au désir des hommes en prétextant qu’elles ne veulent pas être perçues comme des salopes, et quand les femmes sont dans une relation à long terme, elles aiment faire obstruction au désir des hommes en prétextant qu’elle ne se « sentent pas sexy » – dans les deux cas, le sexe tourne autour de ce qui la concerne, jamais de ce qui vous concerne. 

L’attente maintien VOTRE intérêt. 

Et encore une fois, la primauté féminine. Pendant des siècles, rien n’a mieux servi les femmes qu’une promesse implicite de libération sexuelle future avec elles. Plus vous restez dans un état d’intérêt sexuel suspendu, moins vous aurez de temps et d’occasions pour explorer d’autres options, meilleures, que ce qu’elle peut représenter. Cependant, vous ne pouvez-vous permettre d’attendre trop longtemps avec une femme, de peur qu’un autre homme soit plus rapide que vous.

L’attente montre que vous êtes un gentleman.

Il faut se « qualifier » pour sa chatte. Les femmes ne veulent pas baiser des gentlemen, elles veulent baiser des hommes qui sont sexuels et qui ont un désir commun, secrètement reconnu, de les baiser.

L’attente vous donne le temps de l’évaluer elle.

La seule chose que la plupart des hommes évaluent au sujet d’une femme avec qui ils n’ont pas couché, c’est COMMENT coucher avec elle. Cela peut sembler logique, mais c’est vraiment un idéalisme inattaquable destiné à complimenter l’ego d’un homme. Bien sûr, vous êtes un homme du monde qui serait intéressé à la qualifier pour votre intimité, vous êtes assez mature et expérimenté pour savoir ce qui est le mieux pour vous, non ? Les femmes jouent TOUJOURS selon les règles quand elles sont détendues et vous montrent leurs vraies couleurs pendant que vous attendez de les baiser. Elles sont incapables de cacher leurs défauts de caractère dans le temps qu’il faut pour que vous les attendiez sexuellement, non ?

Tout vient à point à qui sait attendre.

Et bien sûr, quel article de fille ne serait pas complet sans un aphorisme banal à la fin ? Comprenez : elle est le PRIX. La « carotte » que l’on met sous votre nez vaut vraiment l’effort de vivre sous le joug de l’impératif féminin. Jouer selon ses règles à elle, et il y aura un bon morceau de gâteau au chocolat pour vous à la fin. C’est le même morceau de gâteau qu’elle a offert à n’importe quel autre homme sans attendre, mais avec vous, elle « tourne une nouvelle page de sa vie » (=elle vous fera attendre alors même qu’elle s’est donnée immédiatement à tant d’autres hommes). Elle essaie de faire des choses différentes maintenant avec vous, parce que vous êtes vraiment « spécial ».

Coquetterie.

Je feuilletais l’art de la séduction la nuit dernière et je suis tombé sur un passage qui m’a rappelé cet article. La section portait sur la Coquetterie. Pour ceux d’entre vous qui ne connaissent pas le terme, jouer la coquette est la méthode naturelle (certains diront « non-apprise »), la méthode par défaut de séduction des femmes : en passant du chaud au froid, de l’intérêt au désintérêt feint, de la promesse de sexe fantastique, puis à une indifférence complète. C’est de la coquetterie, et ça n’a guère besoin d’être enseignée aux femmes puisque pendant des milliers d’années, ça s’est avéré très efficace dans l’obtention de ce qu’elles veulent chez les hommes. Comme je l’ai dit dans de nombreux articles précédents, le meilleur outil d’une femme est toujours sa sexualité. C’est leur première et meilleure clef de pouvoir sur les hommes (ce qui explique pourquoi il est si pénible pour les femmes de voir cet outil se décomposer avec l’âge).

Ce que cet article tente de faire, c’est de convaincre les hommes qu’ils peuvent jouer la carte de la coquetterie également – c’est-à-dire essentiellement d’adopter une méthode de séduction féminine. Bien qu’il y ait un certain mérite à adopter des méthodologies de séduction féminine (c’est-à-dire la technique de « changement de script »), lorsque cette méthode est promue par les femmes donnant des conseils aux hommes, la prémisse est malhonnête à de nombreux niveaux, il est difficile de savoir par où commencer lorsqu’on veut l’expliquer. Cependant, après avoir relu, je peux voir la mécanique derrière tout ça. L’idée est d’attirer les hommes dans la pensée qu’ils sont ceux qui font « les coquets », alors qu’en fait, ils ne font que mieux jouer dans la coquetterie d’une femme et, finalement, les hommes facilitent mieux l’hypergamie innée des femmes.

Le principe est le suivant : celui qui fait de la résistance est celui qui contrôle la dynamique. Cela nous conduit encore une fois à la règle cardinale des relations :

Dans toute relation, la personne qui a le plus de pouvoir est celle qui a le moins besoin de l’autre.

L’astuce de la coquetterie féminine est de récompenser progressivement sa cible avec une intimité marginale tout en lui résistant suffisamment pour le garder sur le côté, le temps nécessaire pour elle d’évaluer les meilleures options à partir d’un bassin de prétendants potentiel.

Pourquoi une femme voudrait faire ça ? Les réponses polies, les jolis mensonges, se trouvent entre les lignes de cet article. Chacun des points de cet article a pour but de convaincre les hommes de jouer selon les méthodes de la coquetterie (forme de séduction féminine) afin de mieux faciliter la fonction réelle de la coquetterie – la sélection sexuelle parmi les meilleures options d’une femme (c’est-à-dire l’hypergamie). Si un homme peut être convaincu que c’est en fait lui qui résiste, pour tous les raisonnements nobles et acceptables, cela ne fait que faciliter sa coquetterie à elle.

La coquetterie est la méthode socialement approuvée par la société pour permettre aux femmes de « faire tourner des assiettes ». Et tout comme pour la théorie des assiettes, il faut une Femme pour garder une écurie secrète de prétendants potentiels en rotation. Les prétendants ne peuvent pas implicitement se connaître. S’ils étaient au courant, la femme risquerait de perdre tous ses prétendants. Alors, ne serait-ce pas mieux si un homme participait activement à sa propre coquetterie ? Ne serait-il pas mieux de lui faire croire que c’est sa propre idée ? 

Dans la règle de fer n° 3, la raison pour laquelle je dis que le fait d’attendre pour du sexe implique que le sexe ne vaut jamais le coup d’attendre, c’est pas que cela réduit la tension sexuelle et l’urgence. C’est fondamentalement du désir négocié – « OK, on va jouer selon tes règles, et on baisera quand tu seras enfin convaincu que je suis digne de ton vagin ». En jouant votre propre coquette, vous pouvez penser que vous êtes en train de l’attirer, elle, dans VOTRE toile et qu’elle sera aux anges au moment où vous lui « permettrez » de monter votre bite, mais vous êtes seulement en train de vous mentir à vous-même. En supposant que vous arriviez même à avoir des rapports sexuels réels avec elle, c’est toujours elle qui fait de la résistance, et maintenant vos relations sexuelles sont basées sur une négociation implicite : à savoir que que vous avez accepté de l’attendre. Et qu’attendiez-vous exactement ? Vous attendiez qu’elle soit certaine que vous étiez sa meilleure option et qu’elle ne peut pas trouver mieux pour vous baiser dans un avenir immédiat. 

Chaque idiot dans l’histoire humaine a, dans différentes versions, pensé qu’il faisait la bonne chose en jouant l’ami, en attendant patiemment, par la construction de confort et de confiance, en étant un gentleman, en étant émotionnellement favorable et sensible aux désirs d’une femme dans l’intervalle de temps où elle n’est pas en train de monter la bite de l’alpha Bad Boy. Les femmes qui s’intéressent à vous ne vous confondront pas. Si vous êtes son homme « A », elle ne vous fera pas attendre (très longtemps). Si elle retarde les choses et vous fait attendre, soyez assuré que vous êtes l’homme « B » ou « C », et qu’elle a besoin de voir si l’homme « A » veut bien d’elle, s’il la rejette, vous serez le rattrapage, mais soyez certain que vous n’étiez pas son plat principal. 


Source : « Coquetry » publié par Rollo Tomassi le 11 mai 2012.

Illustration : Daria Shevtsova.