Mythologie féminine.

De toutes les strip-teaseuses que j’avais « dragué » par le passé, toutes souscrivaient à une certaine forme de spiritualisme non-mainstream. Cette fille, Angie, j’avais l’habitude de baiser, gardait des cartes de Tarot dans sa Bible, une autre disait être médium ; en fait, les seules personnes que je n’ai jamais connues qui voulaient sérieusement que je croie qu’elles étaient médiums étaient toutes des femmes.

Ces types [de femmes] cherchent cette connexion chez un gars. Par exemple, quand j’étais à l’université, j’ai acheté une petite bague yin-yang argentée, que je porte depuis près de 18 ans maintenant. Je n’ai pas vraiment de croyances mystiques orientales, je venais de l’acheter à un vendeur ambulant parce que je sentais que j’avais besoin d’un rappel pour garder l’équilibre dans ma vie. Mais j’ai toujours eu des femmes qui se sont intéressées à cette bague, et elles me posent des questions à ce sujet, et c’est un démarreur de conversation unique. L’objet est très petit, mais c’est ce autour de quoi les femmes gravitent. 

Pour les femmes strip-teaseuses, cela marche aussi, mais j’aurai aimé pouvoir dire que ce phénomène de mystique féminine n’était limité qu’aux femmes qui avaient un vide spirituel / émotionnel à combler. Non, toutes les femmes (oui j’ai bien dit toutes) sont prédisposées à ce petit quelque-chose que les imaginations métaphysiques déclenchent en elles. Si ça sent le secret, la connaissance secrète, si seulement quelques initiés savent quelque chose, alors vous trouverez toujours une femme pour être une auditrice attentive. Les OVNIs, la lecture de la paume de la main (un classique), une prémonition psychique, un « don de prophétie », en fait, tous ce qui fait allusion à la connaissance de l’au-delà. Cette attrait des femmes pour la mystique n’est pas seulement limité aux spiritualismes hors normes non plus, vous constaterez que beaucoup plus de femmes que d’hommes développeront une affinité pour la religion et sont plus investies que les hommes dans les rituels.

Mythologie féminine.

L’attraction naturelle des femmes vers le mystérieux et la métaphysique trouve ses racines dans les caractérisations même de ce sexe. En accord avec les associations très utiles de l’inconnaissance des femmes et de la mystique féminine, il n’est peut-être pas surprenant de constater que la plupart des représentations mythifiées des femmes et de la féminité relèvent souvent de l’image d’une tentatrice, possédant une connaissance secrète que les hommes stupides (les simples mortels) ne sont ni capables ni encouragés à comprendre. Parfois enfantines, souvent commodément érotiques, les femmes sont littéralement dépeintes comme des forces de la nature – qu’il s’agisse de nymphes sexualisées ou de sorcières tempétueuses, chaque caractérisation repose sur des femmes possédant une certaine forme de connexion métaphysique secrète ou interdite. Même la « présence » de commandement de Jeanne d’Arc, tout en dirigeant les armées de France, avait un lien avec quelque chose d’un autre monde. De par leur nature même, la mythologie féminine, par défaut, présume que les femmes sont plus en phase avec la nature de la réalité, tout en surpassant l’ignorance des hommes brutaux.

Les femmes se délectent de leur mythologie. Étant donné que les formes secrètes de communication sont la langue préférée des femmes, leur affinité pour l’information secrète est un ajustement naturel. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les commérages semblent être endémiques pour les femmes ? Ne cherchez pas plus loin que l’impulsion innée des femmes à acquérir des connaissances secrètes. Enlevez les vampires et les loups garous – la composante métaphysique – de la série Twilight et ce qu’il vous reste est un roman d’amour relativement fade. Ajoutez l’autre monde et vous avez un succès fugueur populaire auprès de tous les âges démographiques féminins, des ados aux octogénaires.

Dans le passé évolutif des femmes, la dissimulation signifiait tout. Confondre un homme quant au véritable patrimoine génétique de ses enfants était souvent une question de vie ou de mort. La poursuite de stratégies sexuelles pluralistes dépend de la création d’une caractérisation des femmes comme légitimement inconnaissable, c’est ainsi que la mystique féminine fût instituée. Et donc, la campagne de relations publiques sociologiques au cours des millénaires a été de perpétuer le mystère de la femme.

Dévoiler le mythe. 

Si ce n’était pas si prévisible, il serait presque ironique de constater que l’une des premières observations utiles que les artistes en séduction on fait sur la nature féminine, a été de découvrir la tendance innée des femmes à se divertir avec de la pensée magique à des degrés divers. Il n’était pas trop difficile de comprendre que les femmes pouvaient être engagés plus facilement si vous avez commencé par un sujet d’approche, au moins ludique, en ce qui concerne une certaine croyance métaphysique. L’association est celle où, bien que malhonnêtement, un homme semble « dans le savoir » sur quelque chose qu’une femme « connait » de manière privée, établissant ainsi un point d’identification que les deux voudraient autrement laisser secret. Actuellement, le concept métaphysique le plus populaire (au moins dans le cercle des femmes que je connais) est en fait appelé « le secret ». À première vue, c’est de l’idiotie, mais vous seriez surpris de voir à quel point le féminin a embrassé cette nouvelle chose. 


Source : « Chick Crack » publié par Rollo Tomassi le 1er mai 2012.

Illustration : fotografierende.