Ce qui suit est un poème de Marie Howe dont j’ai récemment pris connaissance à l’occasion d’une interview :
Practicing
BY MARIE HOWE
I want to write a love poem for the girls I kissed in seventh grade,
a song for what we did on the floor in the basement
of somebody’s parents’ house, a hymn for what we didn’t say but thought:That feels good or I like that, when we learned how to open each other’s mouths
how to move our tongues to make somebody moan. We called it practicing, and one was the boy, and we paired off—maybe six or eight girls—and turned out
the lights and kissed and kissed until we were stoned on kisses, and lifted our nightgowns or let the straps drop, and, Now you be the boy:
concrete floor, sleeping bag or couch, playroom, game room, train room, laundry. Linda’s basement was like a boat with booths and portholes
instead of windows. Gloria’s father had a bar downstairs with stools that spun, plush carpeting. We kissed each other’s throats.
We sucked each other’s breasts, and we left marks, and never spoke of it upstairs outdoors, in daylight, not once. We did it, and it was
practicing, and slept, sprawled so our legs still locked or crossed, a hand still lost in someone’s hair . . . and we grew up and hardly mentioned who
the first kiss really was—a girl like us, still sticky with moisturizer we’d shared in the bathroom. I want to write a song
for that thick silence in the dark, and the first pure thrill of unreluctant desire, just before we’d made ourselves stop.
Avant de vous demander ce que vous venez de lire, ou de penser “WTF Rollo ?”, lisez le poème à nouveau. Malgré les compliments des lecteurs, j’aimerais pouvoir dire que je suis un amateur de poésie, mais ce n’est pas le cas ; et oui, Howe s’adapte à l’archétype des études de femmes à la lettre, mais après avoir entendu cela, j’ai dû chercher le poème et le lire pour moi-même, afin d’en comprendre réellement le message. Et je ne suis même pas sûr que cela soit vraiment le message que Howe essaie de communiquer – vous êtes le garçon (« you be the boy »).
J’ai écrit par le passé au sujet de la « fluidité sexuelle », et sur la façon dont c’était brillamment en train de devenir une convention sociale réinventée. Je dis « brillamment » parce que cela place habilement et commodément les insuffisances de l’idéologie féminine sur le dos des hommes qui ne vont pas (qui ne peuvent pas) jouer à l’affirmation de la primauté féminine. Les préférences biologiques évolutives des hommes et leurs stratégies sexuelles refusent tout simplement d’être façonnés pour se conformer aux idéaux utopiques féminisés. Cela a toujours été l’épouvantail du féminisme. Les mères célibataires « fortes et indépendantes » peuvent élever un garçon pour qu’il fasse pipi assis, pour qu’il laisse le siège de toilette vers le bas, mais l’enfant aura toujours une compulsion normale de vouloir pisser debout, et de relever ce putain de siège. Il faut une demi-vie de conditionnement psychologique pour réprimer l’expérience sexuelle masculine.
De même, la doctrine de la fluidité sexuelle donne également à la femme vieillissante une nouvelle perspective dans ses années « post-mur ». « Peu importe si les hommes ne se conformeront pas à vos mythiques standards, il semble qu’en réalité, vous étiez une lesbienne pendant toutes ces années sans le savoir ! Mais ne vous inquiétez pas, les lesbiennes masculinisées font de meilleures « hommes » que les hommes ».
De la « fluidité sexuelle » :
Si vous lisez l’article « Why Women are Leaving Men for Other Women » [Pourquoi les femmes quittent-elles les hommes pour d’autres femmes ?], vous ne pourrez pas vous empêchez de remarquer les points communs dans les témoignages, venant de femmes, par ailleurs féminines, qui sont attirées par des femmes plus dominantes et masculines. Souvent, les témoignages proviennent de femmes mariées pendant longtemps, avec enfants, qui ont divorcé de leurs maris (homme beta) en faveur d’une lesbienne plus dominante, plus « Alpha ».
Ironiquement – ou pas, comme certains pourraient le dire – ce sont certaines qualités « masculines » qui attirent de nombreuses femmes hétérosexuelles vers des partenaires féminines ; et cela en combinaison avec une connexion émotionnelle, l’intimité, et l’intensité.
« Les hommes ne comprennent pas pourquoi je veux être avec ‘Jack’, une lesbienne, alors que je pourrais être avec un homme biologique », dit Gomez-Barris. « Et au début, j’ai pensé que ce serait menaçant, mais j’ai un esprit rebelle. ‘Il’ est puissant, accompli et séduisant. Et à certains égards, l’expérience est meilleure que dans les rapports hétérosexuels ».
Qu’est-ce qu’on voit ici ? Des femmes hétérosexuelles, qui ont toujours envie de domination masculine ; domination que les hommes ne peuvent pas ou ne veulent pas leur fournir.
‘Oncle Roosh’ a un don étrange pour poster des articles complémentaires à peu près au même moment où je suis également en train de m’intéresser à un même sujet, et cette fois, ça n’a pas fait exception. S’il y a une chose que montre son étude sur les femmes européennes de l’Est, c’est qu’il semble y avoir un consensus sur le manque de masculinité des hommes féminisés (voir : hommes betas américains). L’article de Roosh offre un contraste intéressant sur la convention de la fluidité sexuelle, en illustrant une dynamique naturelle dominante/soumise qui est un impératif inné chez les femmes.
L’hypergamie provoque une contradiction naturelle dans les femmes – la sécurité et l’approvisionnement d’une part, et l’impulsion sexuelle et la présélection génétique d’autre part – c’est la racine des stratégies sexuelles pluralistes évolutives des femmes : obtenir la semence d’un Alpha, et obtenir l’approvisionnement à long terme (d’un homme beta). Par le passé, j’ai décrit en détail l’impulsion innée des femmes pour désirer la sécurité (et l’investissement parental) à long terme, mais je pense que l’idée que se font les femmes de la sécurité nécessite une meilleure explication.
Étude de cas.
Mon ami Dave était le stéréotype d’un homme beta et ce qui lui servait de femme était une féministe typique, qui n’aimait qu’une chose : faire des reproches à son mari en permanence. À d’autres égards, Dave était un gars bien, l’unique source de revenu pour sa famille, un grand bricoleur, qui a rénové sa maison de ses propres mains (il m’a même construit un rack en bois agréable pour mes guitares), mais à tous ceux qui le voyait avec sa femme, il était clair que nous étions à la limite de l’abus psychologique. Il a fondamentalement épousé sa mère, qui était aussi une espèce de salope dominatrice sur son propre père, ce qui est ironique, puisque sa femme était déjà une mère célibataire avec deux garçons quand ils se sont mariés. Ils ont eu une fille unique qui, dans son adolescence, a pris ses repères de sa mère et a repris le rôle de sa mère quand celle-ci n’était pas disponible.
Pourtant, malgré toute la domination et toute la dérision qu’elle imposait à Dave, sa femme déchirerait n’importe qui qui penserait qu’il était moins qu’un homme. Elle pouvait l’insulter de fiotte, mais si une personne s’avisait de lui dire la même chose, elle aurait sorti une liste d’insultes si longues, avec une telle intensité, que vous auriez peine à croire avoir à faire à la même personne. Elle défendait sa virilité avec le même zèle qu’elle mettait à en abuser. Malgré toutes les injectives de la femme de Dave, celle-ci ne pouvait permettre à quiconque de penser que l’homme avec lequel elle s’était mariée n’était rien de moins que l’idéal de la virilité. À un certain niveau de conscience, elle voulait qu’il soit dominant, même si cela signifiait qu’elle devait fabriquer l’apparence de la dominance pour les gens qui les connaissaient déjà.
You be the Boy.
La chose qui a amené à écrire cet article, c’est un fil de discussion récent consacré à la situation domestique d’un lecteur du blog. Il a été coincé pendant un certain temps dans un certain type d’histoire, mais son histoire, et d’autres histoires comme celle-ci, ne sont que trop fréquentes dans une société féminisée qui encourage « l’égalisme » par rapport au complémentarisme. C’est le triomphe de l’idéologie de « l’ardoise vierge », que les hommes devraient se sentir honteux d’avoir une position naturelle de domination que les femmes apprécient naturellement. Il est tragique de constater que les hommes ont intériorisés l’égalisme à un tel point, que même le désir d’assumer une position nécessaire de domination, ou même une position marginale d’orientation ou de leadership, est assimilé aujourd’hui à de la tyrannie. Même le mot « dominance » est confondu avec le pouvoir et le contrôle, dans un contexte négatif.
Extrait de la première règle de fer de Tomassi :
Ce que ces hommes ne réalisent pas, c’est que le cadre, comme le pouvoir, abhorre le vide. En l’absence d’un cadre sécurisé, une femme cherche naturellement le contrôle d’un homme masculin, au pire, une absence de sécurité obligera une femme à assurer cette sécurité pour elle-même. Ainsi, nous avons comme résultat, des hommes cocus et soumis dans la culture occidentalisée, tandis que les femmes font les factures, gagnent de l’argent, prennent les décisions, autorisent les actions de leur mari et dispensent des punitions. La femme cherche à obtenir la sécurité que l’homme avec qui elle s’est mise en couple ne peut pas ou ne veut pas fournir.
L’égalité égalitaire n’existe pas. Même pour les homosexuels, il existe un partenaire dominant et un partenaire soumis. Cela ne fait pas de l’un le méchant « contrôleur », et de l’autre, le paillasson complaisant, c’est juste que quelqu’un doit conduire la voiture. Soit vous faites confiance à cette personne pour conduire, soit vous lui retirez ce contrôle. Quelqu’un doit être le garçon. Someone has to be the boy !
Le pouvoir déteste le vide, si vous êtes incapable de prendre le contrôle, ou que vous ne voulez pas prendre le contrôle, le besoin inné d’une femme pour la sécurité l’obligera à prendre le contrôle pour vous – en dépit de son besoin inconscient féminin de vouloir que ce soit justement vous qui contrôliez, c’est-à-dire que ce soit vous qui soyez le garçon. Vous pouvez être le partenaire ou le partenaire soumis, mais sachez juste que vous ne serez le partenaire soumis aussi longtemps que Madame ou mademoiselle ne trouve pas un partenaire dominant pour vous remplacer, pour conduire la voiture. C’est le paradoxe de l’hypergamie : que le désir de la femme pour un meilleur partenaire génétique entre en conflit avec la capacité du partenaire à la dominer, alors qu’elle professe ouvertement un désir d’égalité en cherchant en sous-main le contrôle, juste au cas où le dit partenaire ne veuille pas ou ne puisse pas contrôler les choses.
Source : « You Be the Boy » publié par Rollo Tomassi le 17 avril 2012.
Illustration : Myicahel Tamburini.