Mon article « services rendus » a généré beaucoup de réponses dans les commentaires, par messages privés et a même déclenché un bon débat sur le forum SS. Tout cela m’a fait penser à l’économie dans le marché sexuel.
C’est drôle, je me souviens d’une époque, au début des années 90, ou le fait de demander à sa copine de « se raser complètement » était quelque chose de proprement scandaleux. Cela semblait impliquer que le véritable désir d’un homme était de coucher avec des filles pré-pubères. Les « pubis rasés » étaient du « porno de niche » à l’époque et vous deviez chercher ça dans un rayon spécial des cassettes VHS. Maintenant, c’est juste accessoire, et c’est l’inverse qui est devenu un marché de niche.
Je me souviens aussi quand j’ai vu pour la première fois des strip-teaseuses avec des piercings au nombril, et j’ai pensé : « Oh ! Très sexy ! ». Puis j’ai commencé à voir des belles filles « normales » faire ça, mais il y avait encore cette stigmatisation que seules les salopes, les stars du porno et les strip-teaseuses faisaient ça, ce qui impliquait que peu de filles faisaient ça au début – et ce qui les rendaient d’autant plus sexy quand vous rencontriez une fille avec un piercing au nombril. Et ne me lancez même pas sur les piercings à la langue.
Même chose avec les tatouages. D’abord sexy, mais maintenant, ce n’est pas grand-chose. Je pense que peut-être les piercings aux seins pourraient être la prochaine chose en vogue, mais les filles moyennes ne vont peut-être pas se lancer dans cette mode, il est plus difficile de montrer ses seins.
Je dis tout cela comme point de départ, pour illustrer la progression de l’évolution de la « course aux armements sexuels féminins » sur le marché sexuel. Il serait très facile de simplement faire passer tout cela comme des indications du déclin moral de la société, mais c’est une réponse trop facile. Tout le monde pensait que les hanches d’Elvis Presley et le rock and roll serait un aller-simple de la société pour Sodome et Gomorrhe. Les tendances sexuelles et la restauration des impératifs sexuels des hommes font des fétiches d’aujourd’hui, les attentes normalisées et normales de demain. Il y avait un moment où obtenir une fellation était considéré comme sexuellement déviant ; maintenant on s’attend à un comportement sexuel dans lequel c’est un point de fierté pour les femmes de faire une bonne fellation, les déviants aujourd’hui, ce sont les femmes qui sont mal à l’aise avec le sexe oral.
Je ne peux me souvenir d’un clip porno que j’ai vu récemment où une femme n’a pas eu un piercing au nombril ou un pubis rasé. Le porno établit une norme sexuelle, mais il prend aussi ses repères de la société dans son ensemble. Lorsque les femmes se plaignent qu’elles ne peuvent pas rivaliser avec les stars du porno (ce qui est douteux à une époque de porno amateur instantanée), vous écoutez des femmes ayant recours à la méthode de communication préférée des hommes – la communication ouverte. Essentiellement, elles sont exaspérées au point où elles doivent absolument s’assurer que les hommes comprennent indubitablement leurs anxiétés, de sorte qu’elles parlent la langue des hommes. « Je ne peux pas rivaliser ».
Ironiquement, ce sont les mêmes femmes qui étaient « des compétitrices » dans leur jeunesse, qui deviennent les mêmes femmes qui considèrent que c’est une infidélité conjugale si leurs maris regardent du porno.
Les gardiennes.
Le contrôle de l’accès au sexe (principal objectif féminin) est l’aspect le plus important d’une « réalité féminine ». Cette réalité exige que les intérêts sexuels des hommes soient par défaut considérés comme déviants, blessants et honteux, tandis que les expressions sexuelles des femmes sont normales, voire normatives, correctes et irréprochables. Les hommes sont des pervers quand ils se masturbent, mais les femmes sont si sexy quand elles se masturbent qu’il existe une niche pour cela dans la pornographie. Le problème auquel les femmes sont confrontées en maintenant ce contrôle de l’accès sexuel, c’est que la même compétition qui pousse les femmes à restreindre l’accès au sexe est la même compétition qui les oblige à « monter les enchères » et à leur permettre de battre leurs concurrentes.
Ce qui est intéressant, et ironique, c’est que la pression des femmes pour interdire la pornographie est motivée par le même élan qui rend la pornographie attrayante. La pornographie n’est qu’une manifestation du désir des hommes d’avoir un accès illimité à une sexualité illimitée. Le désir des femmes est enraciné dans l’hypergamie, à partir de laquelle la meilleure situation possible serait l’accès illimité aux hommes de la meilleure qualité possible. Afin d’effectuer les meilleurs résultats sexuels possibles, les schémas d’accouplement des deux sexes sont en désaccord.
Dans une réalité sexuelle centrée sur les hommes, la plupart des femmes ne seraient tout simplement jamais en mesure de concourir ; en fait, un accès illimité à la sexualité illimitée garantit que les femmes seront dépassées à un moment donné par une concurrente sexuelle. Même dans une réalité centrée sur le féminisme, c’est du moins la même situation, légèrement atténuée. Elles ne peuvent certainement pas effectuer leur propre stratégie sexuelle dans ces conditions, de sorte que le recours est d’utiliser cette même stratégie sexuelle pour contrôler le « récit » et faire respecter leur propre primauté sexuelle comme étant la « bonne sexualité », la « sexualité correcte ». L’accès sexuel d’une femme, en fait son exposition même, à des concurrentes sexuelles doit être limité afin qu’elle choisisse parmi les meilleurs prétendants. Limiter l’expérience, limiter les options des hommes, faire du schéma sexuel féminin le schéma normatif, gonfler la valeur de la sexualité féminine en tant que récompense, et l’appliquer avec un moralisme spécifiquement défini.
D’un point de vue pragmatique et de rétention de pouvoir, il est logique que les femmes s’attendent à ce que les hommes se soumettent à ce qui correspond le mieux à leur réalité et subliment leurs impératifs sexuels pour tenir compte d’un impératif sexuel féminin. Cela peut être effectué par la récompense et la punition. Récompense, en ce qu’un homme est autorisé à avoir un accès sexuel auprès d’une femme pour le respect des impératifs de celle-ci, et la punition par la honte et le ridicule pour la non-conformité ou même, pour la critique des femmes.
La clause de moralité.
Les appels à la religion ou à la morale sont simplement des outils pratiques de cette punition pour faire respecter une réalité centrée sur les femmes. Il est difficile d’argumenter contre la religion ou le puritanisme dans un débat « hommes-femmes » – c’est inattaquable. Dieu / la Société dicte que les femmes doivent être respectées, protégées et valorisées (c’est une position par défaut incontestée), et même lorsque les actions d’une femme ne correspondent pas à ses paroles ou à ses convictions, elle doit recevoir le bénéfice du doute ; et même quand elle est prise dans ses « indiscrétions », c’est à l’homme de pardonner.
À l’heure actuelle, tous les principes de la morale conventionnelle existent pour servir un impératif féminin. Cela peut sonner comme une déclaration audacieuse, considérant que le moralisme peut être considéré comme une forme de « contrôle de la salope », mais pensez à n’importe quel exemple de vice ou de vertu et vous pouvez le lier à un but latent, pour qu’il soit considéré comme tel, qui sert une réalité féminine. La pornographie et la prostitution ne sont considérées comme des vices par la société dans son ensemble que parce qu’elles entrent en conflit avec une réalité centrée sur les femmes. Encourager les vertus comme la tempérance et l’honnêteté, ne font aussi que servir une réalité spécifiquement féminine en ce que les hommes croient qu’ils seront considérés comme des partenaires de plus grande valeur que les hommes qui ne possèdent pas ces vertus – et cela aide à garder les hommes enracinés dans un ensemble de règles sociales, alors que les femmes sont libres d’opérer sous un autre ensemble de règles.
Solutions.
Comme le féminisme a progressivement « créé » une réalité qui est au service des femme, de même, des méthodes adaptées pour contourner cela ont été créées par les hommes (c’est-à-dire le jeu de séduction). Depuis la révolution sexuelle, les hommes ont été forcés à se regrouper en trois camps : ceux qui fonctionnent selon l’impératif féminin (les hommes féministes), ceux qui rejettent et s’en retirent temporairement ou définitivement (MGTOW), ou ceux qui apprennent la mécanique de l’impératif féminin et qui le subvertissent à leurs propres buts (séducteurs).
Ces camps, et le refus ou l’abdication croissant des hommes de jouer dans une réalité centrée sur les femmes, est la raison pour laquelle de plus en plus de litiges visent à amener les hommes à se conformer ou à être légalement obligés de vivre dans une réalité féminine. Pendant des siècles, les femmes se sont appuyées sur des conventions sociales passivement conçues, qui ont été acceptées dans notre conscience culturelle, qui portaient une certaine stigmatisation sociale pour un homme qui ne s’y conformerait pas. Cependant, depuis le début de la révolution sexuelle, ces conventions sociales sont devenues de moins en moins efficaces, les femmes les percevant comme des vestiges d’un patriarcat. Les hommes voient que les femmes éviter ces conventions « traditionnelles », mais on s’attend encore à ce que les hommes respectent les femmes alors même que celles-ci ne respectent plus leurs rôles traditionnels. Ainsi, au cours de deux décennies, les hommes deviennent moins contrôlés par l’ancienne structure sociale, et ne veulent pas participer à une réalité centrée sur les femmes. Qu’est-ce qu’on fait ?
Maintenant, comme les hommes sont de plus en plus conscients de l’escroquerie qu’ils ont obtenue, et avec l’avènement d’internet (les hommes se parlent entre eux plus que jamais), la réponse des femmes est de forcer légalement les hommes à vivre dans cette réalité féminine. Ainsi, les lois promulguées qui se rapportent à un genre spécifique deviennent de plus en plus permissives pour les femmes et plus draconiennes pour les hommes. Si les hommes ne respectent pas un impératif social féminin, alors il sera nécessaire de demander à l’État de faire respecter la réalité féminine, en punissant les hommes.
Source : « The Gatekeepers » publié par Rollo Tomassi le 30 janvier 2012.
Illustration : Luizmedeirosph.