Le paradoxe de la salope.

Chaque homme veut une femme salope, il veut juste qu’elle soit « sa » salope.

Si vous aviez une petite amie idéale, une « femme de qualité », sexy, mentalement stable, loyale, qui ferait une bonne mère, qui viendrait d’une bonne famille, etc. mais qui n’aurait des relations sexuelles avec vous qu’à contrecœur, en position « missionnaire » seulement, qui n’envisagera jamais de faire autre chose, et seulement une fois par mois (pour 15 minutes seulement), parce qu’elle a été conditionnée à croire que le sexe était immoral et qu’elle ne veut pas être considérée comme une grosse salope, voudriez-vous l’épouser ?  

C’est là le « paradoxe de la salope » qui contrarie l’homme contemporain : quel est le nombre d’amants antérieurs qu’une femme peut avoir pour que vous la considériez comme acceptable ? sept ? Cinq ? Combien de partenaires une femme doit-elle avoir connu avant d’être considérée comme une salope ? Ne vous embêtez pas à répondre à cela, parce que pour un homme (beta) moyen, ce nombre – même si vous pouviez obtenir la vérité – n’est pas pertinent pour lui.

Vous voyez, grâce à l’infrastructure sociale préexistante que l’impératif féminin a mise en place, l’homme moyen ne peut pas croire sa « chance » quand il devient enfin sexuel avec une femme – que ce soit sa première fois ou si c’est la centième fois avec sa femme. Le piédestal sur lequel est juchée une femme est si haut, que nous en sommes arrivé là, que l’homme beta en est arrivé à croire qu’une relation sexuelle est une « chance ». Les dieux lui ont souri avec les faveurs sexuelles d’une femme, et sa bonne fortune est rendue encore meilleure quand son amante sait déjà comment sucer parfaitement, comme les femmes dans les pornos qu’il a regardés depuis qu’il a douze ans. Aucune question n’est alors posée de l’homme à la femme – vous ne jugez pas un cadeau des dieux, vous l’acceptez.

Le paradoxe de la salope est une question très complexe parce qu’elle implique des considérations sociales, émotionnelles et biologiques. J’utilise l’homme « moyen » ici comme point de départ, parce qu’il représente la majorité sociale ; il est la référence pour observer la façon dont les deux sexes approchent ce paradoxe, parce que c’est lui qui juge avec gravité – ou non – le passé sexuel d’une femme. Pour autant, les femmes aiment contre-argumenter sur le « statut de salope » et de dire qu’en ce domaine, il y a deux poids – deux mesures, mais tout cela se heurte à la question de savoir comment les hommes betas se heurtent (ou non) au passé sexuel d’une femme. En tant qu’hommes éclairés par la pilule rouge, nous sommes en grande partie des exceptions à cette règle, ou du moins nous sommes conscients de la mécanique derrière ce paradoxe.

Au stade de l’attraction initiale et de l’excitation d’un premier rapport, l’homme moyen ne se soucie pas de la vie sexuelle antérieure d’une femme. Ce n’est que lorsque la relation devient plus solide, plus sérieuse, plus durable, que le passé sexuel d’une femme devient pour l’homme une considération primordiale. 

Sauf si une femme est une actrice porno, je ne pense pas que c’est le nombre d’hommes antérieurs qui dérange les hommes ; et je ne pense même pas que ce soit les détails du nombre de relations sexuelles qu’elle a eues qui les dérange non plus. Ce qui dérange les hommes, c’est qu’ils veulent « posséder » une femme. Les hommes veulent d’une femme son désir authentique, mais savent que d’autres hommes l’ont déjà obtenu et sont passés à autre chose – ces hommes sont détendus à propos de cela, elle est détendue à propos de cela, mais l’homme beta n’est pas détendu parce qu’il veut la posséder. Un homme veut savoir qu’il obtient le meilleur de ce qu’une femme a à offrir sexuellement et émotionnellement. Il veut savoir que c’est lui le premier gars qui fait ressortir la salope en elle, qu’aucun autre gars n’a connu pleinement.

C’est la racine de ce paradoxe. L’homme moyen joue selon les règles qui ont été édictées par l’impératif féminin. Il veut obtenir une relation monogame, et il doit travailler pour cela. Il a dû négocier avec une femme pour ce qu’elle a fait volontairement, sincèrement, avec 5 autres hommes (en supposant qu’elle soit honnête). Et à un certain niveau de conscience et de compréhension, il sait que son désir à elle envers lui est compromis, parce qu’il a dû « plaider sa cause » afin qu’elle s’approche de lui. Seulement, maintenant que l’homme moyen a obtenu ce qu’il a tant désiré et idéalisé depuis si longtemps, il se rend compte que d’autres hommes ont obtenu la même chose de sa copine actuelle, alors que ces hommes-là n’ont pas eu à faire tout ce que lui a dû faire pour obtenir l’intimité de sa copine. 

Les veuves d’Alpha(s). 

Maintenant, avant de poursuivre, je rappelle que je suis tout à fait conscient des études indiquant que la capacité d’une femme à se lier à un homme dans une relation monogame est inversement proportionnelle au nombre de partenaires sexuels qu’elle a connu avant ladite relation monogame. Je ne discuterai par sur le mérite de ces études et de ce concept, mais je ne pense pas que celui-ci englobe pleinement la dynamique que je me propose de décrire ici. Je dis cela parce que même UN SEUL amant antérieur (ou même une seule « obsession non-partagée ») peut suffire à bouleverser la capacité d’une femme à s’investir dans une relation monogame. Ce sont les veuves d’alpha – des femmes qui ont été si significativement touchées par un ancien alpha (ou par un homme qu’elles percevaient comme étant un alpha) que cela leur a laissé une empreinte émotionnelle telle que même l’homme beta le plus consciencieux ne peut effacer. Bref : une femme n’a pas besoin d’avoir été une salope archétypale pour avoir de la difficulté à s’investir dans une relation monogame.

Donc, encore une fois, me voilà en train de demander : à partir de quel nombre d’anciens partenaires une femme est-elle considérée comme salope ? Pour une veuve d’alpha, un seul homme suffit. C’est là mon affirmation : le paradoxe de la salope, ce n’est pas tant une question de nombre, qu’une question d’impact laissé par un homme alpha. Que faire si votre nouvelle copine n’a connu que deux hommes avant vous, mais qu’elle a été engagée avec l’un d’entre eux dans des expériences sexuelles si intenses, qu’elle se sent ensuite gênée de coucher avec vous ? Est-elle une salope ? 

En dernier lieu, je dois ajouter que les femmes sont conscientes depuis bien longtemps de l’utilité que représente pour elles le « paradoxe de la salope » pour maintenir la primauté de leur stratégie sexuelle. J’ai abordé cette question dans mon article sur « la défense anti-salope ». 


Source : « The Slut Paradox » publié par Rollo Tomassi le 6 janvier 2012.

Illustration : Julia Kuzenkov.