Le mythe de l’horloge biologique.

La culture populaire aime enseigner aux femmes, et par association aux « hommes non-éclairés », qu’il existe une « horloge biologique innée » à l’intérieur de chaque femme qui sonne à un instant magique, instant à partir duquel l’instinct maternel de la femme la prédispose enfin à vouloir un enfant. Il n’est peut-être pas si surprenant de constater que cela coïncide parfaitement avec le mythe du « pic sexuel des femmes », et que ce mythe de l’horloge biologique coïncide avec la période pendant laquelle les femmes vont être touchées par « le mur ». 

Le concept d’horloge biologique semble très convaincant à première vue – l’horloge est « biologique », et quand il s’agit de conventions sociales féminines, rien ne convainc mieux les femmes que les raisons liées à leur corps, leur « moi ». Dans l’esprit des femmes, les raisonnements biologiques, lorsqu’ils sont faits par les hommes, sont toujours des justifications suspectes à leur mauvais comportement, mais lorsque les raisonnements biologiques s’appliquent aux femmes, la biologie devient la « mère nature », et c’est bien connu : on ne peut pas discutez, argumenter ou négocier avec Dame Nature. 

Malheureusement, et comme le destin l’aurait voulu, la science dure de la biologie tend souvent à s’écraser tête baissée dans les conventions sociales féminines. De nombreuses femmes sous-estiment le « tic-tac » de l’horloge de la fertilité. Qui l’aurait cru ? Il semblerait que la science, froide et dure, de la fenêtre réelle de fertilité des femmes, ne coïncide pas exactement avec les articles de foi que le féminisme moderne enseigne aux femmes. 

Une nouvelle enquête découvre une grande déconnexion quand il s’agit de la fertilité. L’âge auquel les femmes pensent pouvoir concevoir un bébé est très différent de l’âge quelque le corps des femmes est réellement capable de concevoir un bébé. Cela pose un problème important, car de plus en plus de femmes attendent de plus en plus longtemps pour avoir des enfants. 

Quelle est la chance pour qu’une femme de 30 ans puisse tomber enceinte en un seul essai ? Beaucoup pensaient que c’était 80 %, alors qu’en réalité, nous sommes à moins de 30 %. Pour une femme de 40 ans, beaucoup ont supposé que le taux de réussite était de 40 %. En fait, c’est moins de 10%. Et quand vous continuez à essayer ? L’enquête révèle que beaucoup pensent que vous pouvez tomber enceinte plus rapidement qu’en réalité. L’enquête montre également que de nombreuses femmes sous-estiment le succès des traitements de fertilité.

Non seulement le mythe de l’horloge biologique est inexact en termes de moment à partir duquel une femme devrait tomber enceinte, mais c’est un mythe dangereusement trompeur quant aux chances de devenir enceinte. 

« La première chose qu’elles disent, c’est : ‘pourquoi personne ne m’a dit cela ?’ » énonce Barbara Collura, coauteure de l’enquête, qui est à la tête de « Resolve », la « National Infertility Association ». Elle déplore qu’aucun organisme fédéral ne renseigne sur ces questions, et que ni les femmes, ni leurs gynécologues n’ont tendance à en parler. Collura admet toutefois que la baisse de fertilité est un message difficile à livrer à quelqu’un.

« Soyons honnêtes, les femmes ne veulent pas entendre qu’elles ne peuvent pas tout avoir», dit-elle. « Nous pouvons avoir un excellent travail, nous pouvons avoir une maîtrise[diplôme], nous n’avons pas besoin de nous soucier de la procréation parce que c’est quelque chose qui viendra. Et quand cela n’arrive pas, les femmes sont vraiment en colère ».

Je ne débattrai sur la question de l’instinct maternel des femmes, je soutiendrai en revanche que leur compréhension du moment où l’instinct maternel se développe a été délibérément déformé par une influence culturelle centrée sur le féminisme. Si les femmes sont « en colère » au sujet de la révélation de leur incapacité ou de leur difficulté à concevoir dans leurs conditions biologiques post-trentaine, leur colère est mal dirigée. Plutôt que de descendre du piédestal de la « libération des femmes » et de toute cette psychologie dans laquelle elles ont investis leurs Egos, les femmes blâmeront les hommes parce qu’ils ne sont pas des « pères convenables », ou qu’ils manquent de volonté de « jouer selon les règles » et de satisfaire les diktats de l’impératif féminin. 

« J’ai juste l’impression que c’est quelque chose d’autre [une responsabilité] qu’on met sur les femmes, sur lequel elle n’ont aucun contrôle », dit la cinéaste Monica Mingo, qui a blogué sur son effort de plus de dix ans pour concevoir. Elle dit que le vrai problème, c’est la société dans son ensemble, qui repousse l’âge auquel les gens s’installent et ont des enfants. Mingo n’a pas rencontré son mari qu’à l’âge de 32 ans. 

« Vous nous dites que vos années fertiles déclinent rapidement au milieu de la vingtaine », dit-elle. « Eh bien, si je ne sors avec personne, et que je veux avoir une famille, qu’est-ce que cette information va faire pour moi ? ».

Eh bien, cette information doit vous forcer à accepter le cours que voulez donner à votre vie future, cette information sur la fertilité doit vous permettre de faire des choix éclairés, plutôt que de blâmer les hommes en les traitants d’enfants. Je suppose que c’est trop demander quand vous êtes dans vos premières années de fêtes [le carrousel] à l’école de cinéma. Désolé Monica, le temps est écoulé, et vous aviez auparavant du contrôle sur le temps dans vos années avant 30 ans. Tous les fantômes hagards du féminisme se réjouissent de bon cœur en dansant autour du chaudron bouillant des bonnes intentions, en enfer. 

Ce que l’on voit ici, c’est une collision entre, d’une part, l’hypergamie et la primauté féminine, et d’autre part, la dure réalité de la biologie. L’impératif féminin doit créer une nouvelle convention sociale pour que cette réalité incongrue soit d’accord avec sa doctrine. Cela a été fait avant avec la commodité de la « fluidité sexuelle ». Blâmer les hommes s’ils ne se montrent pas à la hauteur de l’idéologie féminisme de « les femmes peuvent tout avoir (carrière, mariage, enfants) » et créer ensuite une nouvelle convention sociale commode qui se moque des hommes dans la résolution rétroactive du problème que les femmes se sont elles-mêmes causées. 


Source : « The Myth of the Biological Clock » publié par Rollo Tomassi le 2 décembre 2011.