Ce que l’on nomme la « défense anti-salope » (« anti-slut defense » en anglais) est une méthode utilisée par une fille pour se dédouaner de toute responsabilité dans une situation équivoque qui peut conduire à du sexe ou de l’intimité. Il s’agit d’adopter un comportement qui consiste principalement à éviter de passer pour une « salope ».
Je réalise que ce que je m’apprête à écrire va en froisser quelques-uns, mais je pense que le concept de « défense anti-salope », tel qu’il est défini dans la manosphère, est vicié – je ne crois pas que la défense anti-salope est ce que la plupart des gars en font. Je sais que cela va aller à l’encontre de tout ce que toute les coaches en séduction ont jamais mis en place sur le dépassement des défense anti-salope, mais permettez-moi de clarifier quelques choses à ce sujet d’abord. Je ne dis pas que les femmes ne sont pas les filtres de leur propre sexualité. Je ne dis pas que les femmes n’ont pas un certain sentiment de responsabilité personnelle pour leur propre décision sexuelle. Évidemment, il est dans leur propre intérêt biologique d’être prudentes avec qui elle s’accouplent. Ce que je dis, c’est que la « défense anti-salope » est une convention sociale féminine.
La « défense anti-salope » est exactement cela, une « défense ». Il s’agit d’un argument moral automatique que toute femme a la capacité de revendiquer. C’est la prérogative féminine dans sa forme la plus crue, mais c’est un artifice social et peut-être même l’outil le plus utile qu’une femme possède à côté de sa sexualité. C’est une chose pour une femme d’être sexuelle, excitante, érotique et alléchante, mais c’est une autre chose pour elle d’être sexuellement disponible. C’est le secret de la séduction féminine : la perspective du plaisir sexuel sans la promesse de disponibilité sexuelle. Et l’outil – le mécanisme social – utilisé pour effectuer cet artifice de la vertu féminine est justement la « défense anti-salope ». Il devait y avoir un schéma sociologique créé – un ensemble de règles communes soutenues par une position morale inattaquable – qui permettrait à une femme d’opérer, et de pratiquer ses méthodes de sélection sexuelle sans se soucier de la responsabilité sociale que son comportement volage et apparemment indécis implique. Ainsi, l’importance de la vertu féminine entre dans la conscience populaire.
Avertissement.
Avant de continuer, gardez bien à l’esprit que je ne suis pas en train de débattre du mérite d’une femme qui veut éviter d’être considéré comme une salope. De toute évidence, la fidélité est une condition primordiale pour les hommes qui cherchent à établir une relation monogame. Ce que je propose comme idée, c’est que la « défense anti-salope » sert moins à éviter cette perception et plus à être un outil pratique pour réserver les options de sélection sexuelle d’une femme. Je ne « crois » pas en la « défense anti-salope » dans le même contexte que la plupart des séducteurs et certainement pas de la façon dont la plupart des hommes standards. Je ne crois pas que les femmes soient aussi inquiètes au sujet de leur « statut de salope » que la plupart des hommes croient qu’elles le sont.
La réputation sexuelle des femmes est sans doute importante, mais je pense que l’artifice social de la « défense anti-salope » dans la façon dont les hommes le comprennent est beaucoup plus exagéré que la façon dont les femmes en font vraiment l’expérience. Les femmes sont trop désireuses de renforcer cette perception masculine parce qu’elle sert leur objectif pour l’ensemble d’entre elles. La mécanique sociale de la « défense anti-salope » la rend inattaquable et renforce également la victimisation des « femmes-qui-ont-la-vie-plus-dures-que-les-hommes » qui les a bien servis pendant des siècles. Cependant, à la lumière d’une majorité de comportements contradictoires facilement observables des femmes, qui se produisent si souvent et dans des conditions si évidentes qu’il devient prévisible, je ne peux pas penser que la « défense anti-salope » soit considérée comme autre chose que l’outil parfait pour être utilisé comme une adaptation à une situation.
Permettez-moi également d’être clair en déclarant que je ne crois pas que les femmes ont un grand schéma de manipulation dans l’utilisation de la « défense anti-salope ». Il est devenu tellement ancré dans la culture moderne depuis bien avant le 20ème siècle qu’il fait partie de l’éducation des deux sexes et de la compréhension psychologique du genre. Mon raisonnement est que la « défense anti-salope » a été assimilée avec la mentalité « tout avoir en même temps » que les femmes utilisent à la fois pour passer pour vertueuses, chastes, « bonne fille », mais qui veulent aussi toujours avoir la prérogative d’être indépendantes, libérées et libres d’être des « mauvaises filles » quand les conditions le justifient. Et encore une fois, je ne suis pas en colère contre elles ou je n’essaie pas de dire que les femmes ne devraient pas le faire – je ne vais certainement pas changer une conviction si ancrée, peu importe qu’elle soit discutable. Je demande aux hommes d’en être conscient et de planifier leurs vies en conséquence comme des hommes.
Un outil.
Avecla « défense anti-salope » comme outil, une femme peut opérer sans entrave dans sa sélection sexuelle. Pour autant que les gens veulent discuter sur ma théorie des assiettes, les femmes ont employé la même méthode pendant des siècles, et l’outil de la « défense anti-salope » n’a fait que les servir encore mieux. Dans la culture occidentale d’aujourd’hui (et beaucoup d’autres aussi) les femmes ont le meilleur des nouvelles règles et de l’ancien monde. Une femme peut être aussi coquette qu’elle veut, être aussi excitante et volage qu’il lui plaît et jouit encore de la prérogative féminine de « changer d’avis », de se préoccuper de sa vertu. Et nous autres, les hommes, comme des idiots bien conditionnés, nous hochons la tête béatement en approuvant une fille qui vient de gagner le concours de T-shirt mouillé qui nous dit qu’elle ne couchera pas avec nous, parce qu’elle n’est pas « ce genre de fille ».
Est-ce que les filles qui vont en « spring break » à Panama City qui montrent leurs seins, sortent avec des gars au hasard (ou avec des filles) devant des caméras et se déhanchent en dansant, semblent inquiètes d’être perçues comme des salopes ? Est-ce que les filles qui font des nudes et du porno amateur s’inquiètent-elles d’être perçues comme des salopes ? Est-ce que les femmes qui sortent en club lors de « soirées entre filles » semblent vraiment préoccupées par ce que leurs autres copines pensent de leurs exploits sexuels ? S’il y a quelque chose qui se passe, c’est justement qu’elles sont encouragées à être plus sexuelles par leurs pairs. Est-ce que la future mariée à son enterrement de vie de jeune fille s’inquiète de se présenter comme une salope à Las Vegas ? Les femmes feront ce qu’elles veulent faire et élaboreront les rationalisations pour cela plus tard, parce qu’elles savent qu’elles seront excusées pour leurs indiscrétions par rien de moins que la vertu féminine. Elles savent qu’il existe déjà un système social bien établi qui acceptera volontiers leur victimisation par défaut en tant que femme.
Comme j’aime souvent le dire, la fille qui a baisé un mec qu’elle a rencontré une heure plus tôt pendant une soirée à la place pendant les vacances, c’est la même fille qui vous dira qu’elle « n’est pas encore assez à l’aise avec vous pour avoir déjà des relations sexuelles », et elle vous dit ça après un « câlin » de trois heures sur votre lit pendant que vous avez une érection énorme. Elle se permet de vous manipuler et de se moquer ouvertement de vous parce qu’elle utilise la « défense anti-salope » comme stratégie d’obstruction à votre désir sexuel.
Donc, je ne vais vous suggérer de laisser tomber une femme pour un manque d’intérêt ou un manque de désir. Ce que je vais vous conseiller, c’est d’opérer une prise de conscience sur la façon dont une femme applique sa version de la théorie des assiettes et les outils avec lesquels elle l’emploie.La « défense anti-salope » n’est qu’un des nombreux outils dans sa boite à outils, vous devez juste savoir quand il est utilisé contre vous et peser le pour et le contre sur la récompense que vous tirerez d’attendre qu’elle soit sexuelle avec vous. Quand je sortais au début avec madame Tomassi, il a fallu 3 rendez-vous pour coucher avec elle, mais elle ne m’a jamais dit : « pas encore, je ne suis pas à l’aise avec toi », il n’a jamais été prévu de jouer aux câlins pendant des heures et de rentrer chez moi avec les couilles bleues. Elle n’a jamais dit « je te fais attendre ». Elle avait plus de respect pour moi que cela, pas l’inverse. Quand nous avons eu des rapports sexuels, nous avons eu des rapports sexuels. On n’a pas joué, on n’est pas allé à mi-chemin, on n’a pas hésité, nous avons eu une relation sexuelle.
Les femmes sont préoccupées par la réputation, bien sûr. Les femmes renoncent à avoir des rapports sexuels à la suite d’une préoccupation de réputation, ou de leur éducation, mais encore une fois, quelle récompense tirerez-vous d’une femme qui renonce ? Le fait d’attendre est-il un bon investissement pour une future relation à long terme avec une femme qui renonce, ou qui se « contente » de vous ? Vos efforts seraient-ils mieux dépensés avec une nouvelle perspective, contrairement à cette récompense perçue après attente ? Les gens pensent toujours que ma réponse à cela doit être d’arrêter de courir après une fille qui vous sort cette stratégie de l’anti-salope, mais sincèrement, j’ai joué par le passé, et je connais tant d’autres qui l’ont fait aussi, et je constate qu’une politique de tolérance zéro est tout simplement plus pragmatique. Le problème n’est pas tant qu’elle n’a pas été instantanément sexuelle avec vous dès le début, mais plutôt qu’elle a utilisé l’artifice de la « défense anti-salope » pour vous obstruer. Regardez attentivement ce qui fonctionne dans sa vie maintenant. Quel est son passé ? C’est une maman célibataire ? A-t-elle d’autres fers dans le feu ? Elle n’a été qu’avec 5 hommes avant vous (c’est ce qu’elle va admettre), pourquoi ? Parce qu’elle est vertueusement prudente ou parce qu’elle vous évalue comme l’une de ses options ?
Source : « The tool of ASD » publié par Rollo Tomassi le 9 novembre 2011.
Illustration : Wendy Wei.