Les femmes obtiennent les hommes qu’elles méritent.
Une chose que j’aime faire dans mes lectures de blogs consacrés à la dynamique entre les deux genres, c’est de lire des articles ayant des perspectives différentes. Quand j’ai le temps, je traque activement des articles avec lesquels je sais que je vais être en désaccord. Je pense qu’il est beaucoup trop facile de s’enfermer dans l’habitude qui consiste à chercher des blogueurs, des articles et des statistiques qui ne font que confirmer nos points de vue particuliers. Et même dans les cercles avec lesquels nous avons de accointances, il y aura toujours des points de vue contradictoires – tels que les conflits récents opposant les activistes des droits des hommes contre les coaches en séduction, ou ces derniers avec les MGTOW (les hommes suivants leurs propres voies).
J’ai commencé ce blog avec l’intention d’étudier les raisons pour lesquelles les dynamiques sociales entre les deux genres, et les dynamiques psychologiques évoluent, quelles fonctions elles servent, et développer des méthodes exploitables pour améliorer sa vie en utilisant ces informations – voilà quel est vraiment le cœur du « jeu ». Le problème inhérent à ces recherches, et avec le fait de débrancher de la matrice en général, c’est que ces travaux sont souvent liés à une bonne dose de désillusion. Une fois que vous brisez les fantasmes capiteux de « l’âme sœur » et du mythe « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants », et que vous remplacez ces fantasmes par une compréhension plus pratique basée sur un raisonnement fiable, tiré d’explications empiriques, ce que vous obtenez ressemble beaucoup à du nihilisme. Même pour les réalistes les plus fervents au sein de la « communauté », il y a encore un désir de vouloir appliquer, même légèrement, une sorte de « mysticisme » au processus de connexion avec un autre être humain. Avec d’autres hommes, il s’agit peut-être d’un désir ésotérique de lier leur association sous les valeurs de l’honneur, de l’intégrité ou du respect – avec les femmes, il s’agit d’idéalisation ou de prédestination.
Je ne dis pas que le désir de « spiritualiser » des connexions hommes-femmes sont sans fondement, mais je ne peux m’empêcher de voir un conflit entre cette spiritualisation et le côté pratique de ce que nous apprenons sur nous-même. Au cours des 30 dernières années, nous avons compris la nature biochimique de nos émotions. Nous savons qu’une hormone comme l’ocytocine induit des sentiments de confiance et favorise l’envie d’élever et de prendre soin des enfants. Nous savons que le mélange endorphine / dopamine, associé à des sentiments d’engouement, de luxure et d’amour, est chimiquement similaire à celui de l’héroïne. Voilà la magie. Nous avons une compréhension des cycles ovulatoires des femmes et des habitudes comportementales sexuelles qui en résultent et qui sont induites par elles. Seules les dernières générations sont au courant de ces informations. La psychologie évolutive n’a pris de l’importance en tant que domaine d’étude qu’au cours des 15 dernières années seulement.
Malaise et désillusion.
Tout cela rend certaines réalisations très inconfortables, en particulier lorsque les hommes prennent conscience des schémas sociaux établis pour les maintenir dans une réalité centrée sur la femme. Le « jeu » est une contre-mesure récente développée par les hommes pour mieux s’adapter à cette primauté féminine, mais elle n’a été possible que grâce aux progrès des technologies de communication, à l’accès à l’information mondialisée (ou globalisée), et aux nouvelles théories socio-psychologiques. Avant ces progrès, et avec la montée de la féminisation de la fin des années 60 à la fin des années 90, les hommes étaient désemparés quant à leur situation sociale. Depuis le début de la révolution sexuelle jusqu’au début de ce millénaire, la masculinité occidentale (et la féminité) a été soumise à la plus grande restructuration sociale et psychologique délibérée, qu’aucune génération n’a jamais connu. Et je ne devrais pas limiter cela exclusivement à la culture occidentale ; maintenant nous voyons cet effet en Asie, au Japon, et même dans les cultures latines traditionnellement masculines. À mesure que l’occidentalisation se propage, la féminisation se propage aussi.
À quoi les hommes se sont-ils accrochés ? A la pseudo-culpabilité dont on nous a appris à avoir honte dans le cadre de notre passé « patriarcal » évidemment, mais plus important encore, nous avons été laissés avec les vestiges de cette pensée magique. Face à une hypergamie encore indéfinie, nous voulions encore croire au mythe de l’amour, au respect de la volonté des femmes, à l’objectif du mariage – qui sont encore activement renforcés d’ailleurs par un impératif féminin qui savait que son temps était venu et que les hommes étaient trop stupides (dans leur romantisme) pour le voir. Jusqu’à ce qu’une méta-analyse soit créée.
Le rideau de la féminisation a enfin été déchiré. Dans cette nouvelle ère de la communication, les hommes peuvent globalement « partager des notes » et arriver à leurs propres conclusions, et les femmes hurlent d’autant plus fort que nous nous rapprochons de la vérité. Grâce à l’anonymat relatif d’internet, il n’y a plus de stigmatisation sociale à craindre lorsqu’on aborde le sujet de la meilleure façon de traiter avec les femmes. Le grand gémissement venant des femmes concerne moins les implications sociales actuelles que le fait de voir l’ingénierie sociale de 30 ans de féminisation exposé pour ce qu’il est vraiment. Pourtant, les hommes qui constatent que « le roi est nu » (devrais-je dire « la reine » ?) font encore appel au romantisme qu’il pratiquaient, avant de prendre conscience de la facilitation de l’hypergamie par la féminisation de la société. Nous entendons les femmes dire « (re)devenez des hommes ! Acceptez les responsabilités que la société d’avant le féminisme vous imposait, mais n’espérez pas nous enlever les libertés du féminisme ! ». Et au fond de la salle, dans la rangée du fond, il y a les toutes dernières générations de femmes qui se demandent « où est la fête ? » pendant qu’elles téléchargent des nouvelles photos de nue prises dans la salle de bain à partir de leurs téléphones cellulaires.
Les femmes obtiennent les hommes qu’elles méritent. Malgré tout le triomphalisme féminin, on ne peut que se demander pourquoi il y a de plus en plus d’hommes qui sont de moins en moins motivés à jouer dans le jeu de la réalité féminine. Aussi difficile qu’il soit pour les hommes de se désabuser de leur romantisme, il est encore plus dur pour les femmes d’accepter leur propre nature dans l’ombre de l’expérience qu’a été la féminisation du 20esiècle. Ces femmes récoltent les effets de la révolution sexuelle que le matriarcat a mené. C’est d’autant plus ironique de lire les mêmes mères qui ont créé cette génération d’hommes, qui se lamentent maintenant parce que leurs filles sont célibataires et sans enfant à 35 ans.
Source : « Dispelling the Magic » publié par Rollo Tomassi le 1 novembre 2011.