Indignation.

Même quand il n’y a pas de raison de s’indigner, les femmes en trouveront une. 

Au cours du week-end, « Château » a publié un petit article intéressant vantant les vertus du jeu de séduction d’un homme qui perd son sang-froid. Il s’agit d’un concept intéressant du point de vue de la psychologie comportementale en ce qu’il change le modèle comportemental confortable et prévisible que les femmes attendant de leurs hommes. Lorsque cela est contrôlé et utilisé tactiquement, cela peut « revigorer » le niveau d’intérêt d’une femme pour vous, mais je dois ajouter une mise en garde : pour que cela soit efficace, vous avez déjà besoin d’établir une relation dans laquelle votre femme attend un comportement typique de votre part, pour que vous puissiez faire quelque chose d’inattendu. Autrement dit, pour qu’il y ait un « inattendu », il faut déjà que quelque chose soit attendu. Si une femme ne vous connaît pas déjà un peu, perdre votre sang-froid vous fera paraître erratique et instable. 

Creusons un peu plus ici – qu’est-ce qui rend une rupture de routine si attrayant dans la psyché des femmes ? Vous pouvez bien sûr croire que c’est l’explosion de l’Alpha sauvage qui l’excite, et c’est certainement un effet viscéral, mais ce qui motive vraiment cette réponse glandulaire est l’invitation à l’indignation. Les femmes vivent dans un dilemme quand il s’agit de sécurité. Sur le plan évolutif, l’impulsion de sécurité est une directive primaire. L’approvisionnement à long terme, l’investissement parental et la compréhension innée des rigueurs de l’hypergamie dans le cadre d’un couple font de la « recherche de sécurité » l’impulsion primaire d’une femme. Ce n’est pas pour écarter l’influence d’autres impulsions – le sexe en étant un autre dans l’ordre de manifestation – cependant, c’est ici que se trouve le problème : les évènements qui déclenchent les désirs sexuels d’une femme sont les mêmes qui entrent en conflit avec son besoin de sécurité. 

A première vue, les femmes ont la responsabilité sociale de présenter leurs intérêts comme étant l’intérêt de tous. Tout devrait tourner autour de la maison, du foyer et de la sécurité avant tout, mais leurs comportements racontent une histoire bien différente sur leurs appétits. Les femmes ont besoin d’indignation. Regardez un épisode de « Dance Moms » et vous aurez une image beaucoup plus claire de la valeur que les femmes accordent à l’indignation. Que la source vienne de commérages, de vies par procuration par le biais de tiers, ou des médias populaires (Oprah, Tyra Banks, romances, médias de fan-fiction), vous constaterez qu’en l’absence d’indignation, les femmes chercheront des moyens d’en créer activement. Beaucoup d’hommes croient que ce besoin d’indignation est le signe qu’une femme aime créer des « drames » alors qu’en fait c’est vraiment une prédisposition psychologique générale venant des femmes.

La biologie des femmes les prédispose à la sécurité, mais elles s’ennuieraient dans un état de sécurité totale. En d’autres termes, cela se traduit par ma recherche d’une vie dans les meilleures conditions de sécurité relative, tout en cherchant des pistes pour créer des étincelles d’indignation. L’homme sage développera des moyens tactiques et mesurés pour se faire le centre de ce besoin d’indignation. L’article de « Château » illustre en fait la façon la plus courante dans laquelle les hommes tombent sur l’utilité de cette dynamique. Vous en avez marre en vous vous énervez, soit parce qu’elle a franchi une limite, soit à cause d’un tiers à l’histoire, et votre colère s’intensifie. Votre visage habituellement patient a disparu et vous commencez à ressembler à un homme des cavernes. La raison pour laquelle cela choque, c’est que la plupart des hommes tolérerons toujours plus de comportements poussifs, ou cherchent à présenter une apparence d’humilité ou de patience en public lorsqu’ils sont accompagnés de leurs copines, dans un effort constant qui vise à prouver à celle-ci qu’ils sont de bons fournisseurs de sécurité. Et bien que cela puisse faire appel à ses instincts de provisionnement, cela entre directement en conflit avec ses instincts plus sauvages d’attraction physique.

La plupart des hommes encore branchés à la matrice n’aiment pas cette réalité. Il est beaucoup plus réconfortant de penser que l’attrait des femmes exige moins de confrontation. Les femmes qui sont grossièrement manifestes dans ce besoin d’indignation sont (à juste titre) étiquetées comme étant des « Drama Queens », mais ce que les hommes ne considèrent pas, c’est que toutes les femmes ont ce besoin inné de ressentir de l’indignation. Cela peut être un outil utile pour un homme, qui peut l’utiliser secrètement et habilement. Accepter le besoin féminin d’indignation est la première étape, la prochaine est de centrer son attention vers vous-même – au lieu des commérages. Une poussée de colère occasionnelle, bien chronométrée, est parfois tout ce qu’il faut pour attirer son attention, mais il faut être sacrément sûr que vous êtes dans le vrai sur toutes les questions à propos desquels vous aurez décidé d’exploser. Au restaurant, renvoyez un plat qui est pourtant parfait. Trouvez un problème qui répond à votre désapprobation et « laissez-le arriver à vous ».

Le pouvoir du « non ».

Défendre le vrai et le juste est souvent le meilleur moyen de se mettre en colère pour une bonne raison, mais ce n’est pas toujours nécessaire. Une affirmation très puissante du contrôle du cadre est simplement le mot « non ». Car les hommes vont souvent se planquer derrière un « oui » afin de maintenir la paix, mais les femmes ont besoin d’entendre « non ». Prenez l’habitude de dire non, même quand cela semble déraisonnable. Mettez-vous à l’aise en disant « non » pour établir votre autorité. La plupart des hommes ne voient pas le but ou la valeur de cet exercice et de l’intérêt qu’il y a à l’expérimenter. Ils veulent juste « être en paix » et ne pas qu’on leur « prenne la tête ». C’est la recette idéale pour un divorce réussi qui détruit la vie d’un homme « beta ». 

Voici un exemple : il y eu un temps dans la vie au cours duquel Madame m’a demandé si nous pouvions acheter un nouveau lit pour notre fille, je lui ai dit non. J’avais assez d’argent, ce n’était pas un problème, je ne voulais simplement pas d’un nouveau lit à l’époque et je ne voulais pas me débarrasser de l’ancien. D’ailleurs, le lit de ma fille était très bien à l’époque, et Madame voulait simplement le changer à cause du style. Elle s’indigne : « Je ne vois pas pourquoi nous ne pouvons pas acheter un autre lit, c’est un bon prix, blablabla… », et contrairement à ma première impulsion, qui était de lâcher du terrain, j’ai de nouveau répondu : « Non, nous n’aurons pas de nouveau lit, putain ». À ce moment-là, la dynamique de la conversation a changé. Il ne s’agissait pas d’un lit, mais du cadre. Bien sûr, les hommes « beta » vont rire et penser : « oui, et après, je parie qu’elle a fait la grève du sexe, ah ah ! », et pendant une semaine, ils auraient eu raison, mais apprenez cela maintenant : 

Aucune quantité de sexe ne vaut de perdre le cadre

C’est toujours mieux de baiser une femme qui vous accepte comme l’autorité de la maison plutôt qu’un petit coup paresseux avec une femme qui ne fait que vous baiser par obligation. Apprendre à utiliser l’indignation est une amorce fantastique pour le contrôle du cadre.


Source : « Indignation » publié par Rollo Tomassi le 17 octobre 2011.   

Illustration : Rosemary Ketchum.