Duplicité.

Il est sans cesse divertissant (et prévisible) de voir à quel point la réponse par défaut des femmes (et des hommes féminisés) aux questions qui touchent les relations hommes-femmes est toujours une personnalisation du contraire. C’est toujours une histoire de « ce n’est pas mon cas », dans laquelle leur expérience personnelle anecdotique et exceptionnelle prouve catégoriquement un contraire universel. Par ordre de degré, les femmes ont une tendance naturelle dirigée vers le solipsisme – toute dynamique en interprétée en fonction de la façon dont elle s’applique d’abord à elles-mêmes, puis, ensuite, à l’ensemble de l’humanité. 

Les hommes ont tendance à s’appuyer sur des méta-observations plus rationnelles et plus empiriques, qu’ils soient d’accord ou non, mais une femme s’appuiera presque universellement sur son expérience personnelle isolée et s’y accrochera comme si c’était l’évangile. Si c’est vrai pour elle, c’est vrai pour tout le monde, et l’expérience et les données qui contredisent ses auto-estimations ? Ceux-ci n’ont aucune incidence par qu’elle, elle n’est « pas comme ça ». 

Récemment, j’ai regardé les réponses à mon article « faut-il attendre pour « ça » ? ». Ce qui avait commencé comme une bonne conversation a ensuite dégénéré en un débat opposant, d’une part, la monogamie, et d’autre part, la biologie. Il y a eu beaucoup de bonnes choses qui ont été dites, mais après plus de 300 réponses, tout ce qui a été dit a, en quelque sorte, été perdu, déformé, détruit. Cependant, une utilisatrice, Susan, m’a fait une réponse très prévisible sur ma règle de fer numéro 3. 

Voulez-vous dire que toutes les femmes sont prêtes à baiser le premier homme venu lors d’une soirée (spring break) ? Ou même que toutes les femmes assisteraient à une soirée mousse pendant un spring break ? Selon vous, y-a-t-il des femmes qui ont encore le contrôle de leur vie et de leurs actions ? Il semble que vous ne reconnaissiez pas cette possibilité. 

Un des plus grands écueils pour un bon débat c’est de jeter votre point de vue en termes binaires – et c’est ce qui se passe ici. C’est n’est pas une question de « tout est noir ou tout est blanc », les gens intelligents tombent dans le panneau de la binarité soit parce qu’ils ne saisissent pas mon propos (c’est ma faute) soit parce qu’ils n’ont vraiment rien d’autre pour soutenir leurs arguments. 

Maintenant que cela est dit, je me reformule : toutes les femmes peuvent potentiellement coucher avec un beau gosse pendant une soirée mousse lors d’un spring break. Qu’elles en aient les moyens ou non, ou qu’elles aient le physique ou non, c’est sujet à spéculation, mais le désir et le potentiel sont là, dans les bonnes circonstances. 

Et, bien sûr, la prochaine critique prévisible consistera à dire : « Donc, vous croyez réellement que les femmes ne sont pas au courant de leurs propres impulsions ? ». Je vais vous faire gagner du temps et simplement répondre par : « oui ». Les « vies » et les « actions » sont souvent des décisions conscientes, mais les facteurs de motivation qui sous-tendent ces décisions ne le sont pas. Cela va sembler scandaleux pour les femmes, qui sont un genre dont l’impératif biologique est de préserver l’apparence d’être digne de provisionnement à long terme en tout temps, mais voilà que cela est contredit par l’étude empirique et les observations. 

Jetez un œil au travail du docteur Martie Hasselton. Portez une attention particulière à ses études et expériences concernant l’ornementation féminine pendant les périodes d’ovulation (fertilité élevée) ainsi que la propension subconsciente des femmes à chercher des hommes « alpha » pendant l’ovulation, et à chercher des hommes « betas » pendant les menstruations. 

Vous pourriez également regarder les travaux du docteur Meredith Chivers :

Dans leurs études, Chivers et Bailey ont montré des films érotiques à des femmes hétérosexuelles, bisexuelles et lesbiennes tout en mesurant leur excitation génitale, et subjective. Il a été constaté que les femmes, contrairement aux hommes, ont montré les mêmes réponses génitales à différents types de stimuli érotiques indépendamment de leur orientation sexuelle. Que les films présentent deux hommes, deux femmes, ou un homme et une femme se livrant à des activités sexuelles, les différents groupes de femmes de l’étude ont répondu de la même façon. 

Comme je l’ai dit précédemment, l’hypergamie ne donne pas beaucoup de temps à une femme avant de s’engager avec un homme qu’elle perçoit comme lui étant supérieur, et la biologie féminine (ainsi que le « câblage psychologique ») a évoluée pour faire de celles-ci de véritables opportunistes sexuelles. Alors, oui, TOUTES les femmes ont une propension à vouloir baiser le beau gosse pendant les vacances de printemps, tout en voulant en même temps maintenir l’impression (pour elles-mêmes et vis-à-vis des autres) qu’elles sont dignes de recevoir un potentiel provisionnement à long terme. Les femmes savent très bien que la première, et la meilleure, de leur arme face aux hommes, c’est leur sexualité. A un certain niveau de conscience, elles sont parfaitement conscientes que l’intérêt principal des hommes pour eux, c’est pour baiser – tout le reste est accessoire au sexe. La valeur qu’une femme possède au-delà du sexuel ne devient pertinent qu’après qu’elle ait été sexuelle. 

Je peux déjà entendre le grincement de dents des féministes et de leur allié masculin, mais ne prenez pas cela comme une preuve horrible de la condition humaine. La réponse binaire sera de présumer que je veux dire que les femmes sont « sans valeur au-delà du sexe » ; ce n’est pas ma prémisse. Ce que j’illustre, c’est qu’il y aura toujours de la sexualité dans les rapports entre les sexes, et que cette sexualité influence les relations que chaque sexe entretient avec l’autre. 

J’aimerai perpétuer ce joli mensonge qui consiste à dire que les femmes « retiennent » leur sexualité afin d’augmenter leur valeur marchande sexuelle pour les hommes, mais le méta consensus des hommes en ligne ne laisse pas de place au doute : il y a beaucoup de « bonnes filles » qui vont sciemment faire attendre l’homme (pas nécessairement béta) parce qu’elles voulaient « être aimées pour autre chose que cela »… et qui ont baisé un autre homme alpha dès la première nuit où elle l’a rencontré. L’opportunisme est une pulsion humaine universelle, mais cela se manifeste différemment dans chaque sexe en fonction de ses propres impératifs. 

Vous connaissez les « selfie sexy » ? Pensez au volume et à la fréquence où des femmes moyennes deviennent ici volontairement sexuelles. Il y en a des millions. Rappelez-vous : personne ne contraint les femmes à prendre des photos d’elles-mêmes nues et semi-nues face au miroir de la salle de bain – elles veulent le faire. Est-ce que ce sont toutes des salopes ? Combien de ses femmes ont-elles dit un jour à un homme : « Je veux attendre afin de savoir si tu veux de moi pour autre chose que le sexe » ? Combien de ces femmes feront de formidables épouses dans 5-10 ans ? Combien de ces femmes sont (ou ont été) des épouses potentielles certaines ? Combien de ces femmes sont considérées comme des « filles de qualité » ? Combien de mecs ont considéré que ces filles étaient des « bonnes filles » ? Nous pouvons les regarder sans leurs vêtements et déclarer que ce sont des salopes, mais connaitriez-vous la différence si vous la croisiez à l’église ?  

La plupart des femmes sont littéralement inconscients des motivations sous-jacentes de leurs sélections sexuelles / attractions. L’évolution a largement choisi des femmes humaines possédant la capacité à former des schémas psychologiques leur permettant de préserver leurs egos, qui autrement souffrirait d’anxiété débilitante, de culpabilité, et du stress qui aurait résulté de la conscience de leurs propres incongruités comportementales. L’évolution sélectionne des femmes solipsistiques qui sont béatement ignorante de leurs propres solipsismes. L’hypergamie nécessite et implique le solipsisme. 


Source: « Duplicity » publié par Rollo tomassi le 29 septembre 2011.

Illustration : Alexander Krivitskiy.