Comment se fait-il qu’une personne exceptionnellement belle, en forme, se réclamant du développement personnel et de la discipline, est toujours vue comme une personne qui compense nécessairementun manque de « profondeur », d’intelligence personnelle ou émotionnelle ? Pourquoi la beauté extérieure devrait-elle nécessairement impliquer une sorte de « rupture » sur un plan intérieur ? Une personne ne peut-elle pas être à la fois en bonne santé physique et émotionnelle?
Je trouve fascinant que les mêmes personnes qui disent « vous ne pouvez pas juger un livre sur sa couverture », disent également du mal des personnes qui semblent passer trop de temps à améliorer leur apparence. J’ai été un bodybuilder pendant plus de 20 ans, mon frère a concouru sur le circuit « amateur » quand nous étions plus jeunes, j’ai rencontré beaucoup de concurrents dans ces cercles, et aussi, plus simplement, des hommes et des femmes « moyens » qui se consacraient à leur physique, et je dois vous dire que la majorité d’entre eux étaient des personnes très positives, intelligentes, et psychologiquement en bonne santé.
Les gens qui ont l’air « bien », en général, illustrent le travail acharné et la conviction qui est nécessaire pour rester de cette façon. Ce n’est pas seulement le physique qui les rend attrayants, c’est aussi la compréhension subconsciente du dévouement nécessaire pour être à ce point attrayant. Lorsque vous êtes plus beau que la norme, surtout à une époque et une culture où 66 % de la population est cliniquement en surpoids, il y a une compréhension qui vous entoure : celle en vertu de laquelle il faut du dévouement et de la conviction pour devenir, être et rester beau. Il ne s’agit pas de nier que certaines personnes ne touchent pas le jackpot de la loterie génétique, mais pour une grande partie, le maintien d’un beau physique est le résultat d’un effort ciblé.
La salle de gym est l’environnement idéal pour l’égalisation sexuelle d’un point de vue physique. Dans un club, ou à une fête, ou tout autre rassemblement social, nous portons nos masques ; nous pouvons cacher plus facilement nos défauts avec nos vêtements, l’éclairage et le son nous permettent d’avoir plus d’attraits, nos inhibitions peuvent être modifiés en raison de l’alcool, etc. Mais dans une salle de gym, tout cela n’existe plus. Oh… Oui… les femmes tentent de cacher leurs grosses fesses avec des vestes d’entrainement attachés autour de la taille, mais tout le monde est sobre – en fait, nous sommes même dans un meilleur état de conscience du fait de l’exercice – les passifs et les actifs des physiques de chaque sexe sont clairement visibles.
C’est du darwinisme à son meilleur, et les deux sexes s’efforcent d’attirer l’attention sous une forme ou sous une autre. Les hommes ne peuvent compter que sur leur présence physique et leur prouesse, et un peu de leur jeu de séduction, pour impressionner les femmes, car il n’y a généralement aucun moyen de juger le statut socio-économique d’un homme dans une salle de gym. Les femmes sont dépouillées jusqu’à une compétition physique primaire, où elles sont jugées sur leurs formes physiques, qui est le principal critère des hommes lorsqu’ils sélectionnent une compagne. C’est pourquoi vous entendez souvent les femmes dire qu’elles haïssent la salle de gym et qu’elles préfèrent les salles réservées aux femmes ; cela n’a rien à voir avec l’exercice réel et plus à voir avec leur incapacité à faire face à la concurrence intense, présente à un niveau auxquelles ne sont pas habituées comparativement aux autres environnements sociaux. C’est pourquoi il existe des clubs spécifiquement réservés aux femmes, en fait, je n’ai pas encore rencontré un seul gymnase pour hommes, et je suppose que cela est dû au fait que les hommes sont beaucoup moins intimidés par le fait de se rendre dans une salle de sport.
J’aimerai vraiment pouvoir vous parler ici de toutes les belles filles que je vois à ma salle de sport tous les jours, mais ce n’est tout simplement pas le cas. Je peux vous dire que j’ai constaté un changement radical chez les femmes qui peuplent les « clubs de fitness » de nos jours, et ce n’est pas pour le meilleur. Je suis sûr que je vais lire quelqu’un dans les commentaires me dire à quel point il croise des « prostituées de l’attention » dans sa salle de gym locale, mais ce n’est tout simplement pas mon expérience ces jours-ci. Les femmes à la salle de gym ONT BESOIN d’être à la salle de gym. La plupart de temps en surpoids, la plupart du temps conscientes de soi, je peux dire, en voyant l’effort qu’elles fournissent, si une femme qui a passé le mur est récemment divorcée (ou planifie son divorce). Juste par observation, je vois beaucoup plus d’hommes en bien MEILLEURE forme que l’échantillon de femmes présentes. Je suppose que c’est du 80 % – 20 %, et c’est ici en Floride, je peux juste imaginer ce que cela pourrait être dans d’autres régions. Mêmes les cours de « cardio » et de « Zumba » sont très majoritairement remplis de mamans-gâteau qui sont là « juste pour le plaisir ».
Source : « Musings at the Gym » publié par Rollo Tomassi le 22 septembre 2011.
Illustration : Bruno Bueno.
Les trois étendards. 