« L’amour de soi-même est un péché moins grave que la négligence de soi-même ».
Henry V.
La fierté est une chose à propos de laquelle les gens deviennent confus. C’est une saine chose que d’être fier de soi-même, d’être fier de ses réalisations, c’est une bonne source de confiance en soi. L’humilité est une qualité admirable, certes, ne vous méprenez pas, mais l’humilité n’est authentique que lorsque vous avez confiance en vos propres capacités. Un homme doit être humble pour ne pas s’engager dans un combat qu’il sait pouvoir gagner, mais dans lequel il choisit de ne pas s’engager. En général, l’humilité n’est gratifiante que pour soi-même, car les autres ne l’apprécieront rarement en tant qu’humilité (ceux qui connaissent vos capacités) et ne la considèrent pas comme de la lâcheté, au ou mieux comme un manque de confiance. La fierté semble souvent arrogante parce que les gens qui ont accomplis moins de réalisations deviennent envieux, et les gens qui ont accomplis plus de réalisations s’apprécient moins eux-mêmes que vous. Il est très important de ne pas paraître trop parfait, mais il est tout aussi important de ne pas paraître sans colonne vertébrale.
C’est tout autre chose d’être « fier », et c’est là que s’opère une déconnexion pour beaucoup d’hommes moyens, en particulier ceux qui ont investi leurs egos dans la morale, la chevalerie, l’honneur, etc. J’ai moi-même lutté avec cela. L’homme moyen se sublime, il s’auto-déprécie parce qu’il croit, à tort, que cette idéologie le séparera du troupeau, et le rendra « pas comme les autres hommes ». Il croit à tort qu’il est unique dans ce domaine alors qu’en fait il est dans la majorité. Pourquoi ? Pour trouver une réponse, tout ce que vous devez faire, c’est de regarder les sujets les plus communs que postent les hommes qui viennent tout juste de découvrir la communauté.
Je ne doute pas qu’il existe des hommes qui partent de zéro et deviennent des séducteurs chevronnés. Je dirais également qu’il s’agit des rares exceptions. Les hommes ne cherchent pas des forums communautaires ou des blogs comme celui-ci parce qu’ils fréquentent trop de femmes. Ils cherchent parce que ce qu’ils font ne produit pas les résultats escomptés. Quand vous pensez à cela, ils font exactement ce que les autres critiquent à propos du « jeu » – ils travaillent à partir d’un script. Nous aimons souligner les défauts inhérents à l’adhésion à la communauté de la séduction : vous devenez une sorte de « robot social », vous n’êtes plus « vous-même ». Mais du côté opposé, ce que vous faites maintenant, ou ce que vous avez fait en tant qu’homme moyen (jeu de séduction beta) est tout aussi scénarisé. La seule différence, et elle est beaucoup plus insidieuse, c’est que les hommes moyens ont intériorisés ces « scripts » de l’homme beta dans leur personnalité, dans leur ego, parce que la société dans son ensemble les a conditionnés pendant toute leur vie.
Après avoir abandonné votre état d’esprit d’homme beta pour vous concentrer sur votre intérêt personnel, que se passe-t-il ? Vous avez probablement commencé à voir des résultats. Vous pouvez draguer des femmes auxquelles vous n’aviez pas accès auparavant, et tout ce que cela a nécessité, c’est de remplacer votre comportement d’idiot par une mentalité tournée vers vous-même, vos préoccupations, votre intérêt. Vous vous êtes peut-être senti con, les gens ont peut-être dit que vous aviez changé ou que vous étiez devenu amer, ou que vous êtes devenu quelqu’un que vous n’êtes pas, mais vous ne pouvez pas discuter avec les résultats.
L’un des plus grands dangers de l’idéal du séducteur est que la séduction ne fait rien pour résoudre le problème fondamental du comportement de l’homme beta (je dis cela par manque de meilleure expression ou de terme plus précis. Les hommes moyens, dans la norme, ne veulent pas cesser de l’être. Pour la plus grande partie, ils veulent juste que leur « âme sœur » (ou fille de leur rêve) se mettent en couple avec eux sur le long terme, pour re-dériver ensuite doucement vers un confortable train-train quotidien dans lequel ils se laisseront aller. Selon « The Game », même Mystery, avec toutes ses prouesses de séducteur, dégénère en un chevalier blanc, limite un idiot suicidaire, quand il se rend compte que ses scripts de séducteur ne l’aident pas dans sa relation de long terme avec Katya (la fille de ses rêves). Le séducteur le plus notoire de l’histoire moderne était encore un homme beta, parce qu’il n’avait pas tué cette mentalité, cette intériorisation d’homme moyen – il n’avait pas tué son « beta » intérieur.
L’autre évènement très commun c’est l’homme « beta » « réformé » qui fait des progrès dans son jeu de séduction, et qui, par conséquent, obtient la fille de ses rêves, simplement pour la perdre ensuite parce qu’il est revenu à une mentalité d’homme beta alors qu’il était en couple pendant longtemps avec elle. Je ne suis pas un grand fan de Ross Jefferies, mais il a dit quelque chose de très profond un jour, il a dit : « enseigner la séduction à ces idiots, c’est comme donner de la dynamite aux enfants ». C’est probablement encore plus vrai qu’il ne le pense lui-même, parce que le risque de catastrophe est beaucoup plus élevé. La plupart des hommes veulent cette « pierre philosophale », la formule magique qui leur permettra d’être avec « cette » fille, mais cela ne fait rien pour les préparer à l’idyllique relation que leur nature d’homme beta a trop souvent idéalisé et fantasmé pendant si longtemps. Ils ne deviennent pas des hommes, ils deviennent des enfants avec de la dynamite. Alors, sommes-nous vraiment surpris quand le type qui obtient la fille de ses rêves, suite à l’apprentissage décontracté de la séduction, devient ensuite découragé et suicidaire quand il perd « la meilleure chose qu’il n’aura jamais » lorsque cette fille le quitte ? Sommes-nous choqués lorsque nous apprenons que la fille de ses rêves s’avère être une fille au comportement et à la personnalité douteuse, et que les ambitions de vie de cet homme tombent à zéro parce qu’il n’était pas préparé à reprendre un jeu de séduction d’après-relation ?
Le problème avec l’utilisation des compétences de drague pour obtenir n’importe quelle femme, c’est que parfois, vous obtenez réellement… n’importe quelle femme. Il n’y a pas de processus de contrôle, pas de discernement, enseigné dans le cadre de la technique. Les hommes betas sont tellement impressionnés par leurs nouvelles compétences, qu’ils obtiennent des femmes plus belles, que leur « amie » devient plus intéressée pour devenir une « petite amie », ou par le fait d’obtenir des femmes tout cout, qu’ils ne sont pas motivés à penser à celle qu’ils doivent choisir pour construire quelque chose de sérieux. Ils ne sont pas préparés pour les femmes émotionnellement manipulatrices, et surtout quand elles sont plus attrayantes que tout ce qu’ils avaient jamais eu avant. Ils sont obsédés. Ils cristallisent de manière prévisible, mais ils développent une cristallisation de façon si extrême qu’ils peuvent devenir suicidaire à propos d’une femme qu’ils n’auraient jamais pu atteindre auparavant.
Les compétences en matière de séduction sont des outils, et des outils précieux, mais l’adoption d’un état d’esprit conforme à la masculinité positive prépare un homme beta pour davantage encore. Un homme beta a besoin de se séparer des schémas sociaux et psychologiques profonds – il a besoin de désapprendre les illusions qu’il a passé sa vie entière à intégrer dans son ego et sa personnalité. Donner des compétences à un homme beta avant que celui n’ai fait sa transition ne fera que le condamner à la déception et au désespoir dans une relation de long terme. La leçon la plus importante est apprise lorsqu’un homme rejette cette vieille façon de penser d’homme beta, tout en comprenant les outils et les techniques qui lui permettront d’appliquer un nouvel état d’esprit masculin confiant et positif.
Source : « Dream Girls and Children with Dynamite » publié par Rollo Tomassi le 22 septembre 2011.
Illustration : freestocks.
Les trois étendards. 