La solitude est-elle une maladie qui nécessite un remède ? Si l’on pouvait faire croire cela aux hommes, pensez au profit potentiel que l’on pourrait tirer d’eux, et à la façon dont on pourrait les manipuler. Le vrai test, pour un homme, consiste à savoir comment il vit seul, avec lui-même. Peu d’hommes se permettent vraiment d’être seuls et d’apprendre ce que sont l’indépendance réelle et l’autonomie. La grande majorité des hommes (voir les hommes « beta »), en particulier dans la culture occidentale, ont tendance à passer directement de leur mère à leur femme, avec peu ou pas « d’entracte » entre les deux. Pour la plupart, ils souscrivent à l’impératif féminin, devenant des « monogames en série », passant de relation en relation, jusqu’à ce qu’ils se « fixent », sans jamais avoir appris et mûri, dans l’art et la manière d’interagir en tant qu’adulte.
La peur de la solitude est vraiment trop exagérée dans le romantisme occidental moderne. La peur mythologique popularisée qui consiste à devenir le « vieil homme solitaire qui n’a jamais (été) aimé » est le nouvel équivalent de la peur d’être une « vieille fille », rendu populaire à une époque où la valeur d’une femme dépendait de son statut matrimonial, et (au moins maintenant) c’est une prémisse toute aussi fausse. Mais dans notre courageuse génération « d’idiot moyen », les hommes (qui sont devenus des sortes de femmes) sont reconditionnés à croire ce mythe, dans la cadre plus général de l’inversion des rôles de genre. Et c’est ainsi que nous obtenons des « speed dating » et des « eHarmony », et une foule d’autres « commodités » pour pacifier les insécurités que ce renversement des rôles de genre a instillé en nous.
J’ai tendance à penser que la plupart des idiots moyens, pour la plupart féminisés, conditionnés, aiment et adoptent ce mythe du « vieil homme solitaire » parce que c’est une stratégie d’évitement contre le rejet potentiel. Lorsqu’il est utilisé d’un point de vue féminisé (et féministe ?), ce mythe est très certainement une convention sociale de type « honte » qui a pour fonction latente de forcer les hommes à se soumettre à un cadre féminin – « Vous feriez mieux de changer qui vous êtes très vite, sinon votre âme sœur ne vous reconnaitra pas et vous finirez seul et désolé, dans votre vieillesse ». Ça, c’est l’utilisation féminisée du mythe, cependant, l’utilisation masculinisée de ce mythe (pour les idiots utiles) c’est une stratégie d’évitement. Cela devient alors un motif pour rester dans une relation sous-optimale qui n’est pas satisfaisante, ou un mariage bancal.
C’est vraiment un triple coup dur. Il y a la peur féminine renforcée de la solitude. Ensuite, l’attente auto-renforcée et auto-apprise du concept de « maturité », ou de « faire la bonne chose / faire le bon choix ». Et enfin l’utilisation de ce mythe comme une stratégie d’évitement commode du rejet ou du rejet potentiel ; et c’est ce que je veux dire quand je l’appelle « stratégie ».
Exemple : j’ai un ami qui est pris au piège dans un mariage sans passion avec une femme, qui a fixé le cadre dès le premier jour. Il aimerait se présenter comme dominant avec ses amis masculins, mais il est clair pour la plupart de nos amis que sa femme dirige le mariage. Avant de rencontrer cette fille, notre copain était une monogame en série. La fille avec qui il était en couple avant sa femme, tenait le cadre de la relation de la même manière pendant près de 5 ans. Quand il a finalement décidé de se libérer de cette ex (avec mon aide), il a commencé à comprendre la valeur du célibat et de l’indépendance, et a commencé à sortir non-exclusivement (voir l’article « théorie des assiettes ») pendant une période de trois mois. Après avoir rencontré la femme qui est maintenant son épouse actuelle, il a cherché des moyens de redevenir exclusif. Sachant pertinemment quelle serait notre réaction, il a commencé à chercher toutes sortes de justifications – et à choisit le mythe du « vieil homme seul ».
Son histoire est finalement l’histoire classique d’un homme qui secoue ses vieilles façons de penser avec les femmes, et débranche presque de la matrice, mais ne parvient à tuer son « beta » intérieur, et glisse de nouveau dans une ancienne mentalité d’homme « beta » dès qu’il a trouvé une nouvelle « âme sœur ». Voici un type qui avait passé plus de la moitié de sa vingtaine dans une relation misérable, qui a réussi à débrancher brièvement pendant environ trois mois, avant de subir de nouveau une cristallisation. Son raisonnement était : « je suis fatigué des rencontres, je veux m’installer, je ne veux pas me sentir seul à 60 ans ». Ce raisonnement vient d’un homme qui n’a été célibataire que 3 mois de sa vie. C’était une stratégie d’évitement. Et pourtant, maintenant, il est rancunier et pensif au sujet de son mariage, et essaye de vivre une sorte de « vie par procuration » à travers ses amis célibataires, tout en tentant vainement de les « gronder » parce qu’ils sont toujours célibataires.
Le mythe du « vieil homme célibataire » est une stratégie d’évitement. Cela consiste à se cacher (se contenter) dans une relation, dont on dit qu’ils doivent constamment s’en occuper, en raison de la peur du rejet potentiel. En fait, ce genre d’homme est, en quelque sorte, « préprogrammé » même quand ils sont célibataires – ils voient le mariage comme une raison valable de sortir du célibat, comme une sorte d’objectif souhaitable : se marier rapidement avant qu’il ne soit trop tard. Le pire, c’est que cette rationalité est inattaquable. Le fondement du mythe est associé à la maturité, et qui va vous dire de ne pas être plus mature ? C’est ainsi que nous obtenons la convention sociale de type « Peter Pan » que les femmes aiment répéter : « il ne grandira jamais ! ». Le problème est que ce manque de maturité n’est associé qu’à la volonté d’un homme de s’engager ou de ne pas s’engager, dans le cadre des objectifs féminins de provisionnement à long terme.
N’adhérez pas à cette idée vague que, si vous ne trouvez pas votre âme sœur mythologique au moment où vous avez 30 ans, vous tentez le diable, et vous finirez dans une vie de désespoir. Cet artifice ne sert que les intérêts des femmes (un impératif féminin), qui est de profiter de leurs années festives dans leurs vingtaines avec autant d’hommes Alpha qu’elles peuvent attirer, pour avoir ensuite un gars sympa à portée de main, qui est terrorisé de vivre une vie de solitude et de désespoir, qui les attends vers 28-30 ans, pour les épouser et s’occuper d’elles sur le long terme.
N’achetez pas ce mensonge. L’homme qui est à l’aise avec lui-même et confiant dans sa véritable indépendance est celui que les femmes désireront. La façon dont vous gérez le fait d’être seul et ce que vous faites avec les possibilités que la liberté implique, c’est la vraie mesure d’un homme. Si vous êtes célibataire à 50 ans vous avez toujours des options… si vous êtes seulement assez courageux pour les explorer. Je connais des hommes divorcés, dans la cinquantaine, qui sortent avec des femmes au milieu de leur trentaine, et je connais des hommes dans la soixantaine qui ont été piégés et soumis au chantage émotionnel de leurs femmes pendant près de trente ans. Le mariage n’est pas une isolation du marché sexuel.
Source : “The Myth of the Lonely Old Man” publié par Rollo Tomassi le 12 septembre 2011.