Souvent, quand je me mets à écrire des articles socio-psychologiques sur un sujet particulier, je m’arrête brutalement parce que je m’amuse à me contredire moi-même pendant que je pense, et je dois revoir et modifier les paragraphes que j’ai mis deux heures à écrireparce que je n’avais pas tenu compte de la façon dont les autres pourraient interpréter mon intention, ou parce que j’ai négligé un élément et que je dois revenir en arrière et aborder une autre question adjacente, ou parce que j’ai trouvé une source qui me permettra de contredire les réfutations les plus prévisibles. Inutile de vous dire que c’est un processus ardu, mais j’ai trouvé une méthode qui m’aide grandement : c’est de m’interroger sur la façon dont mes idées et théories seront lues et interprétées. Donc, dans cet esprit, je présente ici une section particulière de mon travail pour voir comment sera reçue ma théorie sur ce que j’en suis venu à nommer les « conventions sociales opérationnelles ». A l’origine, j’avais intitulé ces travaux « conventions sociales opérationnelles féminines », et je vais peut-être revenir à cet intitulé, mais après m’avoir lu, vous comprendrez que ces conventions ont besoin de la participation active des hommes pour fonctionner et pour exister, ou en tout cas, c’est comme cela que je vois les choses.
Conventions sociales opérationnelles.
Dans la « communauté », nous sommes devenus des experts sur certains sujets et problèmes standards qui occupent tous les hommes – « Dois-je sortir avec des femmes plus jeunes ? Ou des femmes plus âgées ? Faut-il qu’elle ait des enfants ? Est-ce mieux si elle n’a pas d’enfants ? Qu’en est-il des femmes qui se préoccupent avant tout de l’argent ? De leur carrière ? ». Ces questions sont si fréquentes que nous avons tendance à avoir des réponses toutes faites et pré formatés [comme une sorte d’industrialisation du processus]. Je me compte parmi ceux qui font cela…le copier/coller… Je suis très enclin à répondre par automatisme en me contentant de dire « faites tourner les assiettes » ou « passez à la suivante ». Et tandis que ces réponses seront nouvelles pour ceux qui les découvriront pour la première fois (et j’espère, qui auront les yeux ouverts pour la premier fois), j’en suis venu à réaliser que j’étais coupable de ne pas m’être intéressé à la façon dont certains problèmes sont récurrents pour les idiots moyens ou les jeunes hommes qui découvrent la séduction. De manière générale, la théorie des assiettes répare une multitude d’erreurs commises par les idiots moyens, mais ma préoccupation était surtout de comprendre pourquoi certains problèmes revenaient si souvent et quelle était leur cause profonde. A cette fin, j’ai essayé de comprendre, non pas les symptômes, mais la maladie qui se cache derrière, c’est-à-dire que je ne cherchais pas à résoudre les problèmes mais à comprendre les causes de ces problèmes. Cela m’a conduit à une nouvelle théorie des conventions sociales opérationnelles.
J’ai posté sur mon blog, et dans de nombreuses discussions de forum, mes idées sur ces conventions, mais je n’ai jamais vraiment exploré le sujet en profondeur. En fait, les symptômes de la maladie, ce sont tous les problèmes fréquents que rencontrent les hommes, mais l’objectifs des conventions sociales sont de créer la maladie. Pour chaque homme qui demande si c’est une bonne idée de sortir avec une mère célibataire ou une femme plus âgée, il y a effectivement une mère célibataire ou une femme plus âgée qui perpétue la convention sociale afin d’assurer leur capacité à mettre le grappin sur un homme solvable, capable de l’entretenir et de prendre soin d’elle. Je ne vais pas m’étendre sur l’aspect biopsychologique de ce phénomène, et à quel point c’est important pour une femme de s’assurer qu’un homme puisse la soutenir, au lieu de cela, je vais me concentrer sur certaines conventions sociales, la façon dont elles fonctionnent leurs objectifs latents.
La honte.
La honte est peut-être la convention sociale la plus facile à reconnaître et à utiliser. Mais c’est aussi la convention la plus facilement acceptée et répandue – non seulement par les femmes de tout âge mais aussi par la culture populaire et les médias.
Exemples :
« Les hommes devraient sortir avec des femmes du même âge ».
« Les hommes ne devraient pas être si ‘superficiels’ et être rebutés par les mères célibataires, celles-ci sont des compagnons viables de long terme ».
« Les hommes ont des ‘egos fragiles’ qui ont besoin d’une confirmation constante dans une forme d’attention presque infantile ».
« Les hommes se sentent menacés par une les femmes qui ont ‘réussies’ ».
Non seulement ces exemples sont des sortes de mythes populaires et popularisés, mais ce sont aussi des formes (subtiles et pas si subtils) de manipulation par la honte. Chacune de ses phrases est une convention sociale opérationnelle qui place un homme dans une position inférieure, qui l’oblige à vivre selon une norme idéalisée dans laquelle la femme est placée dans la meilleure position de sélection sexuelle. Cette convention sociale impose une dynamique qui avantage les femmes défavorisées (c’est-à-dire les mères célibataires, les femmes plus âgées ou les « carriéristes » qui sont moins avantagées que les femmes plus jeunes, sachant que les hommes préfèrent biologiquement les femmes plus jeunes).
L’effet « superficiel » – Le mythe de la superficialité.
Je mentionne ici ce mythe de la superficialité après la honte, car ce mythe me semble être à la racine de la convention sociale de la honte. Dans tous les exemples ci-dessus (ou symptômes) le fardeau est placé sur l’homme qui, s’il ne se conforme pas aux attentes qu’on lui impose, risque d’être perçu comme « superficiel ». En d’autres termes, un homme qui se demande seulement s’il doit sortir avec une mère célibataire risque de se faire traiter par des femmes (mères ou non) de superficiel. Cet effet de superficialité est si omniprésent chez tant d’idiots moyens que j’ai conseillés que ça devient chez eux une seconde nature. Même dans des conditions d’anonymat complet, l’accusation de superficialité est si ancrée dans leurs Egos et leurs personnalités que même le risque potentiel d’être perçu comme superficiel est inconsciemment évité. Il s’agit d’un obstacle majeur à la transition de l’homme « beta » vers la masculinité positive. Les idiots moyens se moquent des artistes de la séduction (être drôle et arrogants, très confiants, un peu agressifs) parce que leurs techniques ont le potentiel d’être perçues comme « superficielles ». La vérité sur cette question, c’est que, individuellement, nous sommes aussi superficiels que ce que notre perception de nous-même nous permet de le voir, mais l’effet de superficialité est une convention utile en tant qu’elle maintient les hommes dans un état de doute sur leur valeur auprès des femmes.
L’assurance d’une position de sélection.
Exemples :
Les femmes sont « autorisées » à comprendre les hommes, mais les femmes doivent nécessairement demeurer un mystère pour les hommes.
Utiliser l’expression « avoir de la chance » lorsqu’on se réfère au sexe.
Les conventions sociales qui assure aux femmes une position de « sélectionneur » tournent autour du concept de « mentalité de la rareté » chez les hommes. Si la valeur peut être artificiellement gonflée, la valeur peut donc être augmentée, assurant ainsi un cadre de contrôle. Cette convention s’accroche à la mythologie de la Mystique Féminine ou de l’Intuition Féminine. Tant que les femmes restent « inconnaissables », il y a moins de motivation à de les comprendre. En réalité, cette convention sociale décourage activement toute tentative de comprendre le féminin au point que les hommes l’ont adopté et la répètent comme des perroquets sans même en être conscients. C’est exactement la raison pour laquelle certains hommes essaient de ridiculiser ceux qui cherchent à comprendre les femmes quand ils cherchent des solutions pour draguer des filles dans les livres, les DVD, les séminaires ou sur internet. C’est aussi la raison pour laquelle les hommes qui prétendent « savoir » comment les femmes fonctionnent sont ridiculisés ; et c’est un paradoxe parfait – tenter de comprendre le féminin ou professer que l’on connaît les femmes n’est pas seulement risible, cela place aussi les hommes dans une posture de superficialité.
La « clause d’évasion sociale » – la prérogative d’une femme.
Exemples :
Les femmes ont toujours la prérogative de changer d’avis. Les hommes doivent être résolus.
Rejets proactifs et réactifs – « restons amis ».
« J’ai déjà un petit ami » ou « je ne suis pas intéressé par une relation en ce moment ».
Victime féminine par défaut.
La convention sociale dite « clause d’évasion » permet à une femme de se retirer de toute affaire, et l’absout des conséquences de sa propre décision, ou réduit considérablement sa responsabilité personnelle, par le biais d’un renforcement social. Une strip-teaseuse peut se plaindre de sa dégradation par les hommes en tant qu’objet sexuel, mais elle reste complètement irréprochable quand il s’agit d’évoquer sa propre décision de devenir une strip-teaseuse, choix qu’elle a fait en vertu de ses conditions sociales d’origine, lesquelles sont, encore une fois, le résultat perçu d’une société contrôlée par les hommes. Cette prérogative féminine est une norme sociale acceptée depuis le début de la Renaissance et l’avènement de « l’amour courtois ». Exactement comme pour la convention sociale de « l’assurance de position », cela sert à s’assurer qu’une « femme mystérieuse » est validée dans son comportement arbitraire par un renforcement social plausible [Pavlov ?]. C’est le contraire de cette convention qui est appliquée aux hommes : ceux-ci doivent être ferme et résolus tout en acceptant qu’une femme « a toujours le droit de changer d’avis ». Ajoutez à ceci la carotte du « sexe-récompense » pour une femme, et vous comprenez pourquoi il est socialement acceptable pour un homme d’attendre des heures pour qu’une femme puisse se préparer / se montrer à un rendez-vous, alors qu’un homme signe son arrêt de mort, en quelque sorte, s’il se permet d’avoir 5 à 10 minutes de retard. Il doit être ponctuel, alors qu’on lui accorde à elle de la clémence en pareil cas.
Je ne pense pas avoir besoin d’entrer dans les détails en ce qui concerne la forme de rejet qui consiste à dire « je veux qu’on reste amis », qui est une clause d’évasion, dont on a déjà trop parlé sur internet, et donc j’ai des idées pour de futurs articles, mais je voudrais ajouter que cette clause d’évasion « restons amis » est peut-être la convention sociale la plus utile jamais inventée par les femmes. Le rejet du « restons amis » a classiquement fait en sorte qu’une femme puisse rejeter un homme tout en conservant son attention précédente. Cela place d’ailleurs la responsabilité sur le dos de l’homme, dans la mesure où s’il décline l’offre d’amitié, c’est lui qui est alors celui qui met un terme définitif à la relation. Quoique…cela a aussi le potentiel de se retourner contre les femmes ces jours-ci dans la mesure où l’idiot moyen acceptera cette forme de rejet, et deviendra l’ami d’une femme, dans l’espoir erroné de se « prouver » lui-même digne de son intimité en étant le parfait petit « ami de substitution » – remplir toute son attention et montrer sa loyauté sans conditions préalables, et sans attendre de la réciprocité. Le rejet du « restons amis » sert également de préservation de l’Ego pour la femme, car elle sait qu’après avoir offert à l’homme la fausse branche d’olivier de « l’amitié », elle pourra dormir tranquille cette nuit-là en sachant qu’elle ne pensera pas moins d’elle-même (et que personne, d’ailleurs, dans son entourage, ne la verra pour ce qu’elle est vraiment). Après tout, elle a proposé d’être une amie, n’est-ce pas ? Elle est dispensée de tout sentiment de culpabilité personnelle ou de toute responsabilité pour ses sentiments si elle veut toujours rester aimable avec lui.
Le sabotage de la concurrence sexuelle.
Exemples:
« C’est une salope » ; « C’est un pédé », et toutes les variations sur la même terminologie.
Remarques désobligeantes, potins – méthodologies de communication féminine.
Cette convention est le destructeur de réputation et il est facile de l’observer sur le terrain. Etant donné que cette convention sociale sert également le besoin d’attention des femmes, elle figure parmi les plus acceptables socialement et largement utilisées, mais le fondement et l’objectif latent de cette convention a besoin de certains développements pour être comprise. Lorsque les femmes s’intéressent aux commérages, c’est la satisfaction d’un besoin naturel car il s’agit d’une forme émotionnelle de communication (les hommes ont une propension beaucoup plus faible à utiliser des commérages), mais le véritable objectif des potins, c’est de disqualifier un concurrent sexuel potentiel. En termes de commérages de femme à femme, cela satisfait le besoin d’attention, mais quand les hommes sont amenés dans le secret, cela devient un outil de qualification. En disant qu’une femme est une « salope », la sous-communication est la suivante : « elle a couché avec de nombreux hommes, et elle est donc inéligible en tant que candidate méritant la capacité de provisionnement à long terme d’un homme, en raison de son incapacité évidente à rester fidèle à n’importe quel individu ». Cela devient alors l’arme ultime pour influencer la sélection sexuelle (à long terme) d’un homme.
J’ajouterai aussi que ce « sabotage de reproduction » ne se limite pas aux femmes. Quelle est la première chose que la plupart des hommes sont susceptibles de dire à propos d’un autre homme extrêmement attrayant ? « C’est probablement un pédé ». Les hommes ont appris cette convention des femmes, ils disqualifient sexuellement un homme de la manière la plus complète possible : « ce type pourrait être aussi attrayant qu’un modèle GQ, mais il ne saurait jamais se reproduire avec une femme et est donc disqualifié comme un prétendant à votre intimité ».
Une redéfinition des rôles de genre.
Exemples:
« La masculinité est ridicule et/ou négative avec le potentiel de violences extrêmes ».
« Les hommes devraient entrer en contact avec leurs côtés féminins » – l’identification comme fausse attraction.
Bien que j’ai d’autres exemples de conventions sociales en tête, je vais terminer cet article avec la convention sociale opérationnelle la plus évidente et la plus discutée. Il y a eu d’autres articles à ce sujet, donc je ne vais pas répéter ce qui a été dit. Au lieu de cela, je voudrais souligner le but latent derrière la popularité et l’acceptation massive de cette convention, qui est la plus dommageable. La fonction derrière cette convention pourrait être l’androgynie en tant qu’état idéalisé, ou une lutte de pouvoir pour redéfinir les attributs masculins et féminins, ou même pour assurer que les femmes deviennent et restent les sélecteurs primaires dans l’accouplement. Ces idées peuvent être discutées, mais demeurent valables, surtout si l’on tient compte de la façon dont les hommes aujourd’hui sont enclins à accepter et à perpétuer cette convention sociale, mais je pense que le véritable but de cette convention sociale concerne le processus de sélection sexuelle.
C’est l’homme qui reste en contact avec son côté masculin, le type qui, malgré toute la pop-culture dénigrante et « ridiculisante » sur « l’homme fini, inutile », garde la force nécessaire pour perdurer dans la société qu’Homme qui a confiance en ce qu’il est, que les femmes trouvent le plus attirant. Il incarne cette force masculine qui excite les femmes sans que celles-ci savent expliquer le pourquoi et le comment. C’est le méta test ultime de la sélection sexuelle – de découvrir et d’apprendre ce que c’est que la masculinité positive et de le rester dans un monde qui réprimande constamment son sexe, qui lui dit qu’il est « empoisonné par sa testostérone » tout en confirmant que ce même aspect masculin est un point positif s’il s’applique aux femmes. C’est l’homme qui comprend que ce sont les différences entre les sexes, pas les similitudes androgynes, qui nous rendent forts. C’est l’homme qui peut voir et comprendre que les sexes étaient censés être complémentaires, et non dans la confrontation, qui passe ce test. La redéfinition du genre, en tant que convention sociale, sert de mécanisme de filtrage pour découvrir qui sont les hommes Alphas et les distinguer des hommes « beta ».
Source : « Operative social Conventions » publié par Rollo Tomassi le 9 septembre 2011.
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