Aussi répugnant que cela puisse être, je suis obligé de me référer à un article d’Oprah sur la « fluidité sexuelle » pour mon article d’aujourd’hui. Je ne le ferai pas souvent, parce qu’Oprah est la reine de la matrice féminine. Cependant, ses articles révèlent ce que je crois être le développement naissant d’une nouvelle convention sociale féminine – la fluidité sexuelle est la nouvelle excuse formulée pour servir les intérêts des femmes qui ont touché le mur et qui sont, en quelque sorte, en « fin de vie », coincées dans leur insatisfaction sexuelle. J’ai déjà abordé la façon dont les conventions sociales féminines et leurs objectifs latents affectent les relations entre les sexes dans quelques précédents articles, et à l’avenir, j’ai prévu des articles qui permettront de mieux comprendre ces conventions sociales et leurs fonctions, mais je pense que la convention sociale dont je parle maintenant peut servir d’excellent point de départ pour comprendre comment évoluent les conventions sociales féminines.
L’article le plus récent sur le site Heartiste / Roissy (?) énumère également les malheurs de la vie après le mur de Sinead O’Conner, ce qui m’a rappelé un phénomène intéressant qui se manifeste dans la culture populaire depuis maintenant près de 4 ans – cette convention nouvellement acceptée de la « fluidité sexuelle ».
Nous citons ici Sinead O’Conner :
« Et d’autres messages [de Sinead] ont apporté davantage. Les amants potentiels peuvent être lesbiens ; ils peuvent même, concède-t-elle, être baptisé Brian ou Nigel ; mais le sexe anal n’est pas négociable ».
Aussi distrayant que cela puisse être, nous allons ignorer la référence au sexe anal pour l’instant, nous y reviendrons plus tard. Ici, nous avons l’illustration d’une femme – par ailleurs hétérosexuelle – qui fait appel au grand public pour un partenaire sexuel. Homme ou femme, peu importe pour elle, tout ce qui compte maintenant, c’est sa satisfaction sexuelle. Ce que nous observons ici, c’est un exemple de ce que certains psychologues nomment « fluidité sexuelle ». Ce concept tourne autour de l’idée que la sexualité d’une personne peut changer d’un coup ; que cette sexualité est essentiellement « fluide » et qu’elle peut changer tout au long de la vie d’une personne et en fonction des conditions de vie dans lesquelles se trouve cette personne.
Je ne suis pas nécessairement en désaccord avec ce que les psychologistes disent à ce propos, seulement avec la façon si immédiate, populaire, rapide, dont la culture féminisée [féministe ?] s’est servie de ce concept de fluidité pour servir ses propres impératifs. Les détenus masculins hétérosexuels peuvent, et ont souvent recours à l’homosexualité pendant leur incarcération et retournent à l’hétérosexualité après leur libération. Il s’agit en fait d’une réponse sexuellement fluide à la résolution d’un impératif de libération sexuelle dans des conditions de séquestration dans un environnement de même sexe pendant une longue période de temps. Les conditions dictent le comportement.
La culture féminisée a adopté la fluidité sexuelle, mais a rejeté les raisons sous-jacentes de son existence. En tant que nouvelle convention sociale, la fluidité sexuelle devient moins une question de conditions qu’une question d’individualité des femmes. Pour la femme vieillissante qui a déjà heurté le mur, le concept de fluidité sexuelle est une aubaine, un cadeau tombé du ciel. Cela sert de justification à sa vie personnelle très terne, cela vient sauver et absoudre son Ego – voilà que soudainement, l’homosexualité devient une option réalisable, et socialement acceptable. La raison pour son malheur à long terme vient du fait qu’elle était, en réalité, une lesbienne non reconnue pendant toutes ces années. Et naturellement, pour toutes les femmes, il existe une large base de soutien émotionnel venant de la « sororité » prête à accepter le « véritable » fond d’elle-même. La nécessité d’accepter l’homosexualité comme sa seule option sexuelle conditionnelle devient une sorte de « nouvelle vertu » dont elle peut se sentir fière dans ce monde construit par Oprah. Bizarrement, on ne mentionne jamais que les choix qu’elle a fait dans sa vie ont eu une incidence sur son état actuel, et on ne se demande jamais si les mesures qu’elle est maintenant forcée de prendre n’ont pas été dictées par ces même choix qu’elle a fait dans son passé.
Maintenant, avant d’aller trop loin dans l’anti-féminité, je tiens à souligner que la plupart des raisons qui président à la formation et à la construction d’une convention sociale comme celle-ci sont davantage liés au conflit inhérent entre nos conditions sociales et notre « biomécanique » innée et naturelle. Si vous lisez l’article « Pourquoi les femmes quittent les hommes pour d’autres femmes », vous ne pourrez pas vous empêchez de remarquer les points communs dans les témoignages provenant de femmes – par ailleurs féminines – qui sont attirées par des femmes plus « dominantes » et « masculines ». Souvent, ces témoignages proviennent de femmes avec enfants, qui ont été mariées pendant longtemps, qui ont divorcé de leurs maris « beta » en faveur d’une « lesbienne Alpha » plus dominante.
« Ironiquement – « ou pas », comme certains pourraient le dire – ce sont certaines qualités « masculines » qui attirent de nombreuses femmes hétérosexuelles vers des partenaires féminins ; qui combinent cette qualité avec une forte connexion émotionnelle, de l’intimité et de l’intensité.
« Les hommes ne comprennent pas pourquoi je veux être avec jack, une lesbienne, alors que je pourrai être avec un homme biologique » déclare Gomez-Barris. « Et au début, j’ai pensé que cela pouvait être menaçant, mais j’ai un esprit de rebelle. Il [elle] est puissant, accompli et séduisant. Et à certains égards, l’expérience est meilleure que dans les rapports hétérosexuels ».
Alors, qu’avons-nous ici ? Les femmes hétérosexuelles ont toujours envie et besoin de la domination masculine que les hommes ne peuvent pas ou ne veulent pas fournir. C’est ainsi que nous voyons comment les conditions dictent la réponse. Cela explique en quelque sorte cet « exceptionnalisme » de Sinead O’Conner pour le sexe anal lesbien maintenant, n’est-ce pas ?
« En 2004, après avoir obtenu une maîtrise à l’université Loyola de la Nouvelle-Orléans, ‘Bridget) Falcon a rencontré April Villa, aujourd’hui âgée de 34 ans, qui travaille comme ingénieur civil dans le corps des ingénieurs de l’armée US. « April est une femme belle est féminine », dit Falcon, « mais elle ressemble tellement à un gars, analytique mais pas trop introspectif et, tout comme mon père, elle aime construire des choses et peut tout réparer » ».
Quelles sont les points communs que nous voyons ici ? Des femmes dont la jeunesse est perdue, pour la plupart bien éduquées, qui sont toutes insatisfaites de leur incapacité à attirer et à épouser des hommes « puissants, accomplis et attrayants » qui tentaient de « tout avoir » en commençant à fonder des familles avec les seuls hommes « betas » qu’elles étaient en mesure d’attirer. Plus tard dans la vie, elles deviennent encore plus mal à l’aise à l’idée de passer leurs dernières années avec l’homme herbivore qu’elles ont épousé et décident donc de se retirer de ce mariage, pour se diriger vers cette idée de plus en plus acceptée de « flux sexuel » dans une relation homosexuelle avec une femme qualifiée de « puissante, accomplie et attrayante », c’est-à-dire traditionnellement masculine, ce que leur ancien mari n’était pas.
L’avènement de l’adoption de la fluidité sexuelle chez les femmes est une tentative de la culture féminisée de mettre un pansement sur une jambe de bois. Alors que la culture féminine occidentale progresse à partir de la fin des années 60, de plus en plus de femmes s’éveillent à cette désillusion que le choix qu’elles ont fait de participer en tant qu’égal dans un monde masculin exigeait des sacrifices de leur féminité. Des sacrifices que la plupart des femmes viennent à regretter plus tard dans la vie. Entre 35 et 45 ans, les femmes ressentent de plus en plus les conséquences de leurs actes, leurs tentatives de tout avoir, et se demandent pourquoi elles ne se sentent pas satisfaites – elles trahissent leur « biomécanique » féminin si unique – de jouer le rôle de la « Nouvelle Femme ».
Ce consensus s’accroît, même dans le monde d’Oprah, alors que faire ? Ce que le féminisme a toujours fait, déplacer les poteaux de but et redéfinir le jeu. Les hommes, via une variété de raisonnements honteux, sont considérés comme incapables de vivre à la hauteur de ce qu’on attend d’eux : être puissants, accomplis, attrayants, mais si vous êtes une femme qui regrette d’avoir épousé un homme, et qui regrette d’avoir mis des enfants au monde, vous pouvez toujours avoir une seconde chance et « tout avoir » grâce à la fluidité sexuelle. Ce n’était pas lui, c’était l’homosexuelle inconnue qui était réprimée en vous pendant tout ce temps. Peu importe que ces hommes infantiles soient trop intéressés par la sexualité des jeunes femmes pour apprécier votre physique qui a passé le mur, il y a tout un monde composé de lesbienne qui vous attends, prêt à tenir la promesse d’une masculinité puissante, accomplie et attrayante que votre homme est incapable de vous offrir. Ce n’est pas du tout que le néo-féminisme ait eu tort et n’ai pas tenu ces promesses, c’est juste que vous étiez vraiment une lesbienne tout ce temps, et vous ne le saviez pas, et vous avez en fait été victime du Patriarcat, votre « vrai moi » a été réprimé.
La plus récente des conventions sociales féminines, la fluidité sexuelle, tente simplement de réparer l’un des nombreux trous qui coule le navire de ce qu’on nomme la « Nouvelle Femme ». La culture féminisée a besoin d’une raison pour justifier l’effondrement de l’homme qu’elle a pourtant systématiquement provoqué elle-même depuis les 50 dernières années.
Source : « Sexual Fluidity » publié par Rollo Tomassi le 1erseptembre 2011.