Les stratégies d’évitements.

Il est préférable d’affronter un rejet plutôt qu’entretenir un regret.

Ce qui est écrit ici peut servir à l’homme souhaitant éviter le rejet (d’une femme). La plus grande préoccupation des hommes dans leurs relations avec le sexe opposé concerne les méthodes et les moyens qu’ils emploient pour réduire le risque d’être rejeté par une femme. Ces méthodes, ce sont des stratégies d’évitements employées pour réduire le rejet potentiel. Les hommes ne sont pas les seuls à employer de telles stratégies (les femmes aussi) mais il est ici infiniment plus utile de s’intéresser uniquement aux hommes, et à toute l’étendue des parades qu’ils mettent en œuvre afin de se prémunir du terriblerejet. Souvent, d’ailleurs, les hommes investissent beaucoup d’eux-mêmes dans ces méthodes, c’est un aspect important de leur psychologie. 

La plupart des problèmes que rencontrent les hommes trouvent leurs racines dans l’emploi des méthodes qui suivent : 

Les « relations à distance ».

Un homme s’investira dans une « relation à distance » parce que cette relation implique d’avoir une copine (et donc de l’intimité) certaine mais lointaine (et peu fréquente). Bien qu’entretenir une relation à distance soit rarement gratifiant, l’homme continuera à s’investir car cela lui évite de se mettre à la recherche de nouvelles femmes, et donc de devoir « draguer », et donc de se faire potentiellement rejeter. Pour éviter d’avoir à se trouver une nouvelle partenaire, et d’accepter les potentiels rejets qu’une telle recherche implique, l’homme restera dans une relation à distance. 

Restons amis.

Ce cas de figure apparait lorsqu’un homme a entendu la terrible sentence « je préfère qu’on reste amis », dès lors, le fait de rester ami implique potentiellement qu’un amour pourrait naître de cette amitié, avec du temps et des efforts (des efforts de la part de l’homme, surtout). Qu’ils soient bien conduits ou non, le temps et les efforts employés par un homme pour se « qualifier » aux yeux d’une femme qui lui a demandé de « rester amis » pourraient être bien mieux employés dans la recherche d’une nouvelle partenaire. Un homme justifiera le fait de « rester ami » par une sorte de « devoir moral » qu’il a contracté auprès de la femme. Ce contrat moral n’existe que dans l’esprit de l’homme. Pourquoi ? Parce que cela lui permet d’éviter de partir à la conquête de nouveaux partenaires… et donc, cela lui évite d’affronter des potentiels nouveaux rejets. 

Courriels, SMS et messages privés. 

Nous pouvons éventuellement ajouter à ce paragraphe les longues conversations téléphoniques (mais celle-ci sont peut-être en train de tomber en désuétude). De manière plus large, sont visées ici toutes les formes de technologie de communication qui permettent d’éviter une conversation réelle. Dans le cas d’un homme, cela lui permet de rester constamment en contact avec la fille de son choix (ce qui, en soi, est déjà une erreur), mais surtout, cela lui permet d’éviter de se faire rejeter directement. L’idée, c’est qu’il est plus facile de lire un rejet (ou d’en entendre un) plutôt que d’être potentiellement rejeté en personne. Certains vous répondront que les SMS ne sont que la manière de communiquer de notre génération est qu’il ne faut pas y voir une excuse pour éviter de se faire rejeter. C’est effectivement une idée à prendre en compte. Mais l’idée, ici, demeure la même en essence : si l’utilisation des SMS est votre principalmoyen de communication avec les femmes, c’est que vous cherchez à éviter un rejet direct. 

Facebook, Tinder & autres sites de rencontre.

Cette méthode pour éviter les rejets directs est presque similaire à celle consistant à utiliser des SMS. La méthode des sites de rencontre est peut-être d’ailleurs la meilleure méthode jamais conçue, en particulier pour les femmes qui se situent un peu au-dessous de la moyenne. En fait, c’est une méthode si efficace que des entreprises peuvent construire leur « business-model » sur les insécurités communes et la crainte de rejet des deux sexes.

L’objectivisation des genres.

C’est un procédé moins évident, mais chaque sexe tend à « objectifier » l’autre. Ce qu’il faut comprendre, c’est que les hommes objectifient les femmes comme des objets sexuels, alors que les femmes ont tendance à objectifier les hommes comme « objets de succès » … il est plus facile d’accepter le rejet d’un objet que de se faire rejeter par un véritable être vivant, respirant, émotionnel, réel. C’est pour cela que la communication entre les sexes est souvent nommée comme étant « the game » (le jeu). Nous gagnons, nous perdons, mais nous ne sommes jamais personnellement ou émotionnellement rejeté. Ici, la stratégie d’évitement du rejet réside dans le langage, c’est-à-dire l’utilisation de certains mots plutôt que d’autres afin que l’approche mentale du rejet soit moins « violente », moins réelle, et donc… évitée.

L’idéalisation des genres. 

C’est le mythe de la « femme de qualité ». La stratégie d’évitement du rejet réside dans les autolimitations qu’un homme s’impose par la recherche d’une compagne idéale. Ainsi, l’idéalisation d’une femme, ou l’idéalisation d’un type de femme (un archétype : une grande blonde, une brune mystique, une femme-enfant, etc.) se développe. En limitant et/ou en fixant son attention sur une femme (ou type de femmes) le potentiel de rejet diminue, tout en assurant que tout rejet réel viendra seulement de ce qui sera plus tard considéré comme des femmes non qualifiées. C’est-à-dire qu’un rejet viendra d’une femme considérée comme étant de qualité inférieure. Cela fonctionne de façon similaire lorsque les femmes qui se sentent rejetées par un homme se disent qu’il n’est qu’un objet.

La rareté.

Ce qui est rare est cher, c’est bien connu. Dès lors, nous attribuons de la valeur à ce qui est rare, et si nous percevons une femme comme une « femme de qualité », nous pensons qu’elle est rare, que toutes ne sont pas comme elle. Nous aurions peur de perdre cette femme alors que, peut-être, objectivement, elle n’est pas si exceptionnelle que ça. Ou alors, nous avons du mal à rencontrer des femmes, chaque rencontre est alors perçue comme une rencontre exceptionnelle, dès lors qu’elle advient rarement. Penser qu’une femme de qualité est rare, ou penser qu’il est rare de rencontrer de femmes, ce sont des stratégies d’évitement qui permettent à un homme de ne pas avoir à chercher de nouvelles partenaires. 

L’âge d’une femme.

Les hommes pensent que certains types de femmes peuvent, en raison de leur situation personnelle, être moins sujettes à les rejeter. Par exemple, les femmes plus âgées seraient plus enclines à accepter les avances des hommes plus jeunes. De même, les jeunes femmes seraient plus enclines à accepter les avances des hommes plus mûrs en raison de leur impressionnabilité, de leur naïveté. Enfin, les femmes rondes, ou même grosses, auraient moins tendance à rejeter les hommes en raison même de leurs surpoids, qui les rendrait plus « facile ». Vous l’aurez compris, il n’y a rien, ici, de particulièrement nouveau ou révolutionnaire. On peut considérer toutefois que les hommes qui développent une attirance pour les femmes plus jeune, ou plus vieille, ou plus rondes, sont des hommes qui se focalisent sur ce type de femmes car ils pensent qu’il ne se feront pas rejeter par elles, c’est là aussi une stratégie d’évitement. 

Les ligues. 

Il s’agit des femmes que certains hommes considèrent comme « trop belles » pour être ne serait-ce qu’attirée par un « homme standard ». Pensez à une femme magnifique, dite « 9/10 », qui occupe un poste élevé, court des marathons, voyage énormément, possède un vaste réseau social, porte des vêtements hors-de-prix, etc. En voyant une telle femme, un « homme standard » pensera la chose suivante : « cette femme ne joue pas dans la même ligue que moi… si je l’aborde… je risque un rejet massif… il me faut tant de choses pour être au moins son égal socialement… pour qu’elle soit intéressée ». L’idée d’une « ligue » est une stratégie d’évitement des rejets. Si vous vous dites qu’une femme ne joue pas dans la même division que vous, vous vous mettez hors-jeux vous-même, et vous ne l’abordez pas, ce qui vous permet de ne pas risquer de vous faire rejeter. Vous avez rationalisé d’avance votre rejet… parce que vous vous êtes disqualifié vous-même avant que le match ait eu lieu.

La Pornographie

La Pornographie (et la façon dont les hommes l’utilisent) est également une stratégie d’évitement contre le rejet. En effet, la pornographie ne vous réponds pas, ne vous parle pas, elle n’a pas besoin qu’on lui offre un verre, et elle ne nécessite pas de compétences sociales pour qu’on en profite pleinement. C’est pratique, immédiat et instantané, et l’effet ressenti ne dépend de rien de moins qu’un ordinateur doublé d’une connexion internet. Le sujet ici, ce n’est pas de savoir si l’aspect obsessionnel ou l’utilisation compulsive de la P* est un bon ou un mauvais comportement. Le sujet n’est pas non plus de présenter des excuses, du type : « ma copine et moi, nous regardons de la pornographie ensemble ». Le sujet, c’est de présenter les choses telles qu’elles sont : pour un (jeune) homme célibataire, l’utilisation de la pornographie sert de stratégie d’évitement du rejet. Il convient d’ajouter que c’est la facilité d’accès à la pornographie que les femmes détestent (si elles la détestent). La pornographie offre à un homme une récompense gratuite, une récompense qu’il aurait normalement dû chercher auprès de véritables femmes, au prix d’un effort social sérieux, mais qu’il obtient malgré tout seulement après quelques clics sur sa souris. La pornographie c’est un accès illimité à un nombre illimité de femmes, mais sans le stress réel qui est impliqué par une véritable approche et une véritable rencontre. 


Les quelques paragraphes que vous venez de lire ne sont que quelques exemples notables qui n’avaient pour objet que de vous faire comprendre le concept de « stratégie d’évitement du rejet ». Mais maintenant que vous êtes conscient de la manière dont les stratégies d’évitements se manifestent, vous comprenez comment et pourquoi ils sont utiles contre le rejet. En réalité, les « stratégies d’évitements », ce sont des « chemins de moindre rejet » qui deviennent rapidement des comportements répétitifs, et en ce sens, les hommes fondent leurs égos sur les raisons qui les ont poussés à appliquer ces stratégies d’évitements. Quoique, d’une certaine manière, une stratégie d’évitement n’est pas un comportement préféré, ce qu’il faut voir, c’est la motivation qui se cache derrière ces stratégies.  

Le lecteur mobile d’esprit pourra penser : « Et alors ?… Justement ! Si je ne souhaite pas ressentir et affronter un rejet…pourquoi ne pas employer de contre-stratégie ?… C’est justement pour cela que ces stratégies existent ! ». Le principal argument qui permet de justifier la raison pour laquelle il ne faut pas utiliser de stratégies d’évitements, c’est que le rejet est meilleur que le regret. Repensez à toutes la liste des stratégies d’évitement qui est listée dans cet article : ces stratégies ne sont-elles pas devenues des problèmes plus grands, des problèmes de long terme, incomparablement plus douloureux que le simple petit rejet que vous auriez subi pendant un cours instant ? Un autre argument, c’est que les stratégies d’évitements ont tendance à se cumuler les unes avec les autres jusqu’à vous faire oublier qu’elles n’étaient, au départ, qu’une simple méthode pour éviter les rejets directs. Ainsi, ces stratégies, et leurs accumulations réciproques, finissent par être si ancrées dans vos habitudes que vous les confondez avec votre propre personnalité. Sur une période de temps suffisamment longue, ces stratégies d’évitements deviennent « qui je suis ». 

Enfin, l’expérience est un professeur très dur, mais c’est le meilleur de vos professeurs. Un rejet réel, brut, en plein visage, en temps réel, c’est comme une piqûre suivie d’une brulure. Et c’est vrai pour les hommes ! C’est quelque chose de si intolérable que les hommes ont inventé un nombre incroyable d’excuses, de constructions sociales et psychologiques afin d’éviter un rejet venant d’une femme. Ce n’est donc pas un sujet facile, c’est un sujet sérieux pour de nombreux hommes. Malgré tout, il n’y a pas de meilleur enseignement que le feu lui-même pour se prévenir des brulures qu’il inflige. Apprendre par l’expérience directe est parfois une nécessité. En tant qu’homme, si vous me lisez, sachez que vous allez subir de très nombreux rejets, dans de nombreux aspects de votre vie, pas seulement avec une femme ou des femmes. Les stratégies d’évitements que vous utilisez dans un aspect de votre vie seront tout aussi encombrants quand ils seront transférés à un autre aspect de votre vie. Toutes ces stratégies d’évitements qui sont listées dans cet articles sont des indicateurs de la façon dont vous affrontez l’adversité. Certaines de ces stratégies font de vous un homme faible, d’autres sont plus subtiles, et s’insèrent dans votre personnalité au point que vous vous confondiez vous-mêmes avec elles. Mais toutes ces stratégies ont un point commun : elles révèlent qui vous êtes réellement aux yeux d’une femme. Etes-vous un homme suffisamment fort pour prendre un rejet en plein visage, sourire, et en demander plus ? Ou allez-vous encore courir loin de vous-même en utilisant ad vitam des stratégies d’évitements ? 


Source : Buffers, publié par Rollo Tomassi le 26 août 2011.