Au commencement de ce blog, je suis récemment allé contempler les 6 dernières années que j’ai passées sur le forum SS. Chaque fois que je considère les choses que j’ai écrites pour la « communauté », j’ai toujours ce besoin de les mettre en perspectives avec là d’où je viens et ce que j’ai appris pendant tout ce temps. Je viens de regarder une histoire concernant une mère célibataire » dans un autre forum, un forum que je consultais il y a près de 20 ans. Je vais aussi m’intéresser à la façon dont les choses étaient avant l’avènement d’internet.
Je pense qu’il est vraiment difficile pour une génération de jeunes hommes d’apprécier pleinement les progrès qu’ont réalisés des hommes dans leur trentaine, leur quarantaine ou même leur cinquantaine, à leur époque. Il est difficile pour les adolescents et pour les garçons dans leur vingtaine de concevoir un temps où le niveau de communication d’aujourd’hui n’existais pas. En 1995, il n’existait pas de termes comme « idiot moyen », « homme beta » ou « homme herbivore ». Je ne possédais pas de téléphone portable avant 2002 et je n’ai jamais envoyé de SMS régulièrement avant 2005. Quand les hommes qui ont maintenant la trentaine ou la quarantaine apprenaient les leçons que j’enseigne ici, il n’y avait pas de forum, par de « coaches en séduction » (au moins formellement), et surtout, le phénomène que nous appelons la féminisation, la « matrice » était au sommet de son influence simplement parce que personne ne la remettait en question…et parce que personne n’était même conscient de cette influence. Nous manquions de communication sociale « d’homme à homme », nous manquions certainement de communication globale, qui nous aurait permis de rassembler des expériences communes et de former des idées, d’élaborer des stratégies à partir de ces observations. Nous étions dans les ténèbres. Rappelez-vous : pas de Tom Leykis, pas d’Internet, pas de livres sur la séduction que les loosers commandaient par la poste à partir d’une annonce qu’ils avaient vu au dos d’un magazine. En fait, même la pornographie n’était accessible qu’en louant un VHS dans l’arrière-salle d’un magasin de location, par magazine ou en piratant le câble…Le bon vieux temps.
Maintenant, revenons à 2011. Je ne peux pas passer une journée sans voir une publicité pour du viagra ou du porno dans mes spams. La pornographie est maintenant un service public, comme l’eau et l’électricité, mais plus important, ce qui est devenu très accessible de nos jours, c’est aussi la somme des expériences recueillies par des milliers d’hommes qui réfléchissent sur les mêmes questions lancinantes. Grâce aux communications instantanées mondialisées, toute une génération d’hommes a pu envisager de mettre en commun des expériences et des observations qui n’étaient dites à personnes auparavant. Avant, il y avait cette sorte de stigmate de l’homme qui n’est « pas un vrai homme » s’il demandait des conseils sur la façon dont on séduit les femmes, mais aujourd’hui, tout cela a été remplacé par la « communauté ».
Internet est aux hommes ce que la révolution sexuelle a été pour les femmes.
Le génie est maintenant sorti de la lampe et, pour le meilleur ou pour le pire, l’information est libérée (libératrice ?). C’est la méta-séduction. Considérons cela un instant : la semaine dernière, je me suis joint à d’autres hommes (venant du monde entier) afin d’aider un jeune homme aux prises avec ses problèmes d’idiot moyen. J’ai rejoint des hommes venant de Grande-Bretagne, d’Australie, d’Espagne, du Canada, des Etats-Unis. Un collectif mondial d’hommes a conseillé ce gamin. C’est assez puissant. C’est un ensemble d’hommes qui conseillent un jeune individu sur sa situation avec une fille, dans un monde influencé par les femmes depuis cinq décennies.
C’est le méta-masculin qui contre-attaque le méta-féminin. Nous sommes maintenant conscient que cette matrice féminine est partout, et je pense que nous pouvons tous réaliser à quel point elle est englobante et omniprésente. […]. Je n’ai pas dit que la montagne avait l’air facile à gravir. Cependant, l’existence même de la « communauté », de la collectivité, me donne espoir. Chaque fois qu’un homme est débranché de la matrice, c’est le résultat d’un effort de groupe. Nous sommes les « pères collectifs » que ces enfants n’ont jamais eus.
Oui… il y a des divergences d’opinions. Les défenseurs de la communauté, les gourous de la séduction, les théoriciens du monde défendent chacun leurs points de vues, mais le tableau global prend forme : les hommes sont de plus en plus conscients. Le collectif mondial d’homme qui réveille les autres hommes, c’est déjà le premier et le meilleur pas fait et à faire. Débrancher les hommes de la matrice, c’est un travail sale, mais ce n’est que le début. S’il y a une chose à propos de laquelle je suis optimiste, c’est dans l’espoir que la prochaine génération d’homme puisse au moins connaître l’existence du « code » de la matrice – ce qui n’existait pas quand j’étais moi-même affairé à me débrancher. En disant cela, je veux signifier qu’une jeune génération d’hommes développera une capacité (ou même une sensibilité) à reconnaître que certaines conventions sociales féminines existent, et que si les rôles de genre étaient inversés, ils seraient accusés de sexisme. J’ai toujours pensé que faire de ce type de comparaisons, c’est-à-dire de renverser les rôles, est la première véritable étape dans la compréhension de ce qu’est la matrice. Je suis beaucoup plus attentif au sexisme féminin voilé, socialement excusable que nous constatons dans la culture commune aujourd’hui parce que je connais la fonction latente de ces conventions sociales. La connaissance assure déjà la moitié de la victoire.
Le principal obstacle à la méta-séduction, c’est que la majorité des hommes qui pourraient en bénéficier sont justement ceux-là mêmes qui sont les pions involontaires (ou du moins volontairement ignorant) de la méta-féminité. Je ne pense qu’il soit juste de dire que ces hommes (les hommes « beta », les idiots moyens, les Alpha naïfs) sont des « recrues » de l’impératif féminin. J’en suis venu à dire cela parce qu’il faut toutes les forces d’une société féminisée pour conditionner à vie un jeune homme à s’investir psychologiquement de tout son Ego dans le méta-féminisme, afin qu’il puisse croire que c’est en croyant aux concepts de l’impératif féminin qu’il satisfera son intérêt personnel. Les jeunes hommes ont besoin d’être formés avant qu’ils n’associent leur Ego à leurs croyances féminisées, sinon, il ne restera plus que les expériences extrêmement traumatisantes pour lui ouvrir les yeux sur ce conditionnement.
J’ai utilisé l’exemple d’un idiot moyen typique, ou d’un jeune homme demandant conseil à un collectif d’hommes sur le forum SS. A chaque fois, les problèmes qu’ils veulent résoudre sont déjà si vus et revus et si expliqués et commentés qu’il suffit de les aiguiller vers des articles déjà existants ou de reformuler des vieux messages sur le même sujet. Je le fais moi-même, mais pensez à la profondeur de cela pendant un moment. Nous avons ici un homme qui doit faire face à un problème que j’avais moi-même rencontré il y a 210 ans, et que de nombreux hommes ont connus également il y a 30 ou 40 ans. Les circonstances n’ont pas beaucoup changé au cours des 60 dernières années. Je pense qu’une idée fausse trop répandue est que les hommes s’intéressent à la communauté uniquement pour « baiser davantage » ou pour « connaître le secret afin d’attirer la fille de leur rêve ». Bien que ce soit un facteur de motivation certain, beaucoup d’autres hommes veulent des solutions aux problèmes relationnels qui existent dans leur forme actuelle depuis plus d’un demi-siècle maintenant. Comment puis-je la récupérer ? Pourquoi m’a-t-elle seulement proposé de « rester amis » ? Pourquoi couche-t-elle avec les connards, mais me dit que je suis un type génial ? Est-ce que l’apparence compte vraiment ? Comment puis-je faire en sorte de coucher plus souvent avec ma copine depuis que nous habitons ensemble ? Il y a d’innombrables autres questions. Notre méta-séduction rend un grand service aux curieux lorsque nous les rejetons lorsqu’ils veulent juste augmenter le nombre de filles avec lesquelles ils ont couché. Bien sûr, ce n’est que le principal facteur de motivation, mais ce qu’ils recherchent vraiment, ce qu’ils ne savent pas qu’ils recherchent, est une confiance réelle, positive, dans une masculinité qui peut s’élever au-dessus du bavardage et des injectives des féministes et de l’impératif féminin.
Quand je découvre 5 pages de conseils expliquant à un débutant les raisons pour lesquelles il est dans la situation dans la laquelle il se trouve, et l’instruisant de la meilleure façon de traiter ses problèmes, basé sur le fruit des expériences collectives, tout en lui ouvrant une perspective sur le paysage global de la société actuelle, je constate que c’est la méta-séduction qui est en œuvre. Pensez-y : un enfant pauvre et isolé, frustré par sa peur d’aborder une fille, qui doit faire face à un rejet, qui se demande comment devenir un homme, etc. qui bénéficie soudainement de l’influence d’un collectif mondial d’homme expérimenté pour l’aider à comprendre les comportement et l’état d’esprit d’une jeune fille qui, elle, a été socialisée et conditionnée, acculturée par l’impératif féminin. C’est ça, la méta-séduction.
Source : « Meta Game », publié par Rollo Tomassi le 24 août 2011.